Pourquoi j'ai décidé de restreindre l'accès à mes textes, seconde partie :

De fait, cette façon de faire en a souvent irrité plus d'un. Il a mis en lumière auprès d'une quantité d'individus parfois pas très recommandable le travail auquel je m'astreins jour après jour. « Les Origines idéologiques et ésotériques du Nazisme », dont je poursuis la rédaction aussi souvent que faisable, est là pour le démontrer. Mes autres articles également.

Or, je ne sais pas si vous, lecteur, vous lectrice, qui vous y plongez, en avez totalement conscience, mais c'est un véritable sacerdoce que de rédiger cette sorte de texte. Quotidiennement, je me penche sur eux avec sérieux, avec acuité, avec passion, en y mettant tout mon savoir, toute ma concentration, tout ce que je suis ou ce que je crois pouvoir apporter aux autres, avec franchise, sincérité, j'en passe. A chaque fois de l'une de mes sessions d'une durée de sept heures environs, j'en ressors épuisé autant physiquement que mentalement ou intellectuellement.

On suppose souvent qu'écrire, que rester tant d'heures derrière son bureau à pianoter sur le clavier de son ordinateur est quelque chose de simple, de facile. Je vous assure que c'est loin d’être le cas. Et j'encourage ceux et celles qui s'imaginent ça de s'y employer ; non pas une heure à l'occasion, comme un passe-temps. Mais avec autant de rigueur et d'énergie que j'y déploie, moi ou d'autres écrivains connus ou inconnus du grand public.

Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous parle de cela. Et pourtant, le piratage dont cette amie et moi avons été victimes, ainsi que mon travail d'écrivain, m'ont amené à réfléchir. Avec ces incidents à répétition, je me suis rendu compte, avec amertume et tristesse, qu'il y avait des personnes sur Facebook qui étaient malintentionnées. Je me suis rendu compte que ce que je publiais pouvait être utilisé contre moi ou mes proches – famille ou amis. Je me suis aperçu, aussi, que s'il y a des gens qui voient en les exposés que je partage des récits anecdotiques, ce n'est pas le cas. Mes pages – longues, assommantes, trop prolixes, n'ayant pas leur place sur un réseau social comme Facebook, diraient certains – sont le fruit de mon travail.

Et cette amie m'a ouvert les yeux sur le monceau de travail dont ils sont le résultat. Des centaines et des centaines de pages, des milliers même, que j'ai élaborées au cours des mois et des années qui se sont écoulées depuis que j'ai ouvert mon blog, ou que je me suis inscris sur Facebook. Des classeurs entiers de feuillets que j'ai rangé dernièrement afin de me constituer mes archives. Un exercice intellectuel auquel je me donne corps et âme depuis des années. Le résultat d'efforts, de sueur, d'épuisements, qu'il serait dommage de voir disparaître ; ou pire, dénigré, moqué, négligé, par tant d'individus qui ne font que le survoler lorsqu'ils n'ont pas d'autre occupation sous la main sur Facebook.

Je ne parle, bien entendu, pas de mes lecteurs et lectrices les plus assidus ; ceux et celles qui se penchent sur mes textes avec attention, en les explorant consciencieusement. Non, ceux-là, je ne les remercierai jamais assez de leur soutien, de leurs partages, de leurs encouragements, de leur assiduité. C'est pour eux que je publie mes articles ici.

Ils sont, hélas, peu nombreux. La plupart des gens, comme je le constate chaque jour avec consternation, ne se contentent de relater leur petite vie quotidienne. Des photos de vacances ou de faits journaliers. Des vidéos consacrées à des faits qui n'ont d'importance qu'à leurs yeux. D'autres vidéos comiques, anecdotiques, de promotions de films. Des extraits de textes écrits par d'autres, des citations, qui s'évanouissent immédiatement dans l'anonymat, aussitôt remplacées par des mièvreries aussi affligeantes que les précédentes. Ces gens composent près de 90 % des utilisateurs de ce formidable outil de communication qu'est Facebook, s'il était employé avec un minimum d'intelligence et de curiosité envers la diversité et la richesse humaine qui nous entoure.