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23 juin 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 818 à 820 / 1803 :

X1Normandie, Ouest de la France, XIème siècle :

 

Au début du siècle, la Normandie - ancienne principauté Viking – traverse une période de troubles. Certes, les ducs, descendants de Rollon, réussissent à maintenir leur autorité pleine et entière, alors que leur voisin, le royaume des Francs, subit de plein fouet le processus de décomposition du pouvoir central qui accompagne « la révolution féodale ». Mais la vague de bouleversements finit par atteindre le duché : le duc Richard III meurt en 1027, assassiné tandis que Guillaume voit le jour à Falaise la même année ; lequel est son fils illégitime. Mais Robert et Richard sont en guerre. Vainqueur, Richard meurt subitement la même année. Robert s’empare du trône, et est soupçonné de meurtre de Richard. Alors, avant de partir en croisade, il présente Guillaume à ses barons et le met sous la protection du roi de France, Henri Ier. Personne, ainsi, ne conteste ce choix.

 

Malgré tout, la bâtardise de Guillaume est un argument de poids pour les membres de la famille ducale restés fidèles à la mémoire de Richard III. La jeunesse de Guillaume est terrible : son tuteur est assassiné ; son sénéchal a la gorge tranchée dans la chambre où ils dorment tous deux. Ces épreuves lui donnent peu à peu une extraordinaire résistance physique, un grand courage, une forte détermination – mais aussi une dureté et une avidité – qui frappe son entourage.

 

Guillaume a tout juste vingt ans lorsqu’il réussit enfin à s’imposer comme successeur légitime des ducs de Normandie. Avec l’aide de son seigneur, le roi de France Henri Ier, il écrase ses vassaux les plus turbulents à la bataille du Val-ès-Dunes, en 1047. Une sévère reprise en main commence. La plupart des vicomtés sont réservés aux membres de la famille ducale. Le duc lui même exerce un strict contrôle sur le système des fiefs. Après s’être appuyé sur le roi de France, Guillaume entre en conflit avec lui, et emporte la victoire en 1054.

 

 

Angleterre, XIème siècle :

 

En 1042, Edouard le Confesseur quitte la Normandie, où il vit en exil, pour monter sur le trône d’Angleterre. Il trouve un pays divisé, où l’élément scandinave est fort, et où deux lignages nobles se disputent le pouvoir : au Sud, celui du Godwine, comte de Wessex, et, au Nord, celui de Leofric, comte de Mercie. Face à eux, Edouard s’appuie dur les Normands qu’il a connu dans sa jeunesse, excitant d’autant plus l’hostilité des nobles.

 

Dès 1051, Edouard promet sa succession à son cousin, Guillaume de Normandie. Et, pour lui confirmer cette promesse, il lui envoie, en 1064, le fils de Godwine, Harold. Ce dernier prête alors solennellement serment à Guillaume. Pourtant, en Janvier 1066, à la mort d’Edouard, Harold s’empare de la Couronne. Il a, derrière lui, toute l’aristocratie anglo-saxonne. Mais, Guillaume est un adversaire redoutable, auquel des années d’épreuves ont forgé un courage et un caractère hors du commun.

 

En ce début d’année 1066, Guillaume n’est pourtant pas le seul prétendant à la succession d’Edouard. Le roi de Norvège, Harald Hardrade, refuse aussi la désignation de Harold. Il a le soutien des Ecossais et du frère de Harold, Tostig. Pris entre deux ennemis, Harold entame une lutte épuisante, avec sa puissante flotte, sa garde de « housecarls » et le « fyrd », les milices paysannes qu’il maintient sous les armes tout l’été.

 

En six mois, Guillaume accomplit un travail considérable, tant diplomatique que militaire. Il rappelle son serment à Harold : celui-ci prétexte qu’il l’a prêté sous la contrainte. Mais, sur ce point, Guillaume obtient l’approbation du pape Grégoire VII, car l’un des principaux soutiens de Harold n’est autre que Stigand, l’archevêque de Canterbury, qui bloque l’application de la réforme grégorienne en Angleterre. Le pape excommunie alors le parjure Harold. Par ailleurs, Guillaume peut compter sur la neutralité du comte de Flandre – dont il a épousé la fille Mathilde -, et sur celle du nouveau roi de France, le jeune Philippe Ier.

 

Sur le plan militaire, Guillaume obtient l’accord de ses vassaux : réunis en assemblée à Lillebonne, à l’embouchure de la Seine, ils acceptent de fournir hommes et navires. A l’annonce de la campagne, un nombre considérable de chevaliers sans terre se précipitent : Flamands, Bretons, Poitevins, Picards, prêts à tout pour trouver un domaine où s’établir. Le comte de Boulogne et le vicomte de Thouars se joignent ainsi à l’expédition. A la fin du mois de Juillet, une immense flotte d’un millier de navires est prête. Elle va transporter 12000 hommes, dont 3000 chevaliers, avec équipement et ravitaillement.

 

Mais Juillet passe sans un souffle d’air. Début Septembre, la tempête se lève, puis un vent d’Ouest persistant s’installe, qui permet tout au plus à la flotte de passer l’estuaire de la Dives à Saint-Valéry-sur-Somme.

 

Harold ne croit plus à l’attaque : il débande le fyrd. On lui apprend alors le débarquement du Norvégien Harald Hardrade, qui a rejoint Tostig et pris York. A marche forcée, les housecarls remontent vers le Nord : Harold remporte la sanglante bataille de Stamford Bridge, le 25 Septembre. Le 28, la flotte du Conquérant a enfin un vent favorable. Et, le lendemain, le jour de la Saint-Michel, patron de la Normandie, son armée débarque et occupe le bourg de Hastings, sur la cote du Sussex.

 

Les housecarls d’Harold y arrivent le Vendredi 13 Octobre. Epuisés par cette nouvelle et terrible marche forcée, ils ont eu une semaine pour rassembler une partie du fyrd des comtés du Sud. La bataille s’engage le lendemain. Tandis que les chevaliers Normands s’attaquent au fyrd, les housecarls se retranchent en haut d’une colline. L’attaque Normande tourne bientôt à la déroute, d’autant que le bruit se répand que Guillaume a été tué. Il lui faut se faire reconnaître, redonner courage à ses troupes. A trois reprises, Guillaume fait croire à un repli pour disloquer la masse impénétrable des housecarls : certains abandonnent imprudemment leur position défensive, et sont alors la proie des Normands. Mais une charge malheureuse de ceux-ci conduit une colonne dans le fossé de Malafosse : enlisés, ses membres se font égorger par les Anglais. Le sort de la bataille est encore incertain, quand une flèche perdue tue Harold. Les housecarls se retirent : pour Guillaume, Dieu a jugé, et lui a attribué l’Angleterre.

 

Hastings ne donne cependant pas l’Angleterre à Guillaume. Il doit gagner Douvres, au prix d’une marche difficile, encercler Londres, dévaster systématiquement son aire d’approvisionnement. Alors, seulement, les partisans d’Edgar Atheling, le successeur d’Harold, acceptent de se rendre, l’archevêque de Canterbury, Stigand en tète. Le 25 Décembre 1066, Guillaume est couronné roi dans l’abbaye qu’a restaurée Edouard le Confesseur, Westminster. Mais le climat est tel que, lorsque les Londoniens, fidèles à la coutume, acclament leur nouveau roi, les soldats croient à une révolte, se jettent sur eux et en massacrent un grand nombre.

 

En réalité, Guillaume ne contrôle guère que les terres de Harold et de ses partisans. Pourtant, au printemps, il retourne en Normandie, où il célèbre son triomphe et distribue aux églises un énorme butin.

 

Pendant trois ans, le nouveau roi d’Angleterre semble jouer à la carte d’une collaboration anglo-normande : il se contente d’établir quelques châteaux tenus par ses hommes.

 

Mais les révoltes se succèdent. Et, en 1069, les comtes du Nord s’allient à l’Ecosse, où s’est réfugié Edgar, et à une immense flotte danoise : les Normands sont massacrés à York. Guillaume rassemble une armée et remonte vers le Nord. Erigeant sur son passage de nouveaux châteaux, il repousse devant lui ses adversaires. Pour les affamer, il entreprend la destruction du Yorkshire, brûlant fermes et villages, massacrant les habitants.

 

Après que les Danois aient rembarqués, Guillaume porte l’offensive sur le front de l’Eglise. A Pâques 1070, le synode de Winchester chasse de leurs sièges les évêques anglais les plus actifs. Des Normands les remplacent aussitôt : Lanfranc, le conseille fidèle de Guillaume, supplante ainsi Stigand à Canterbury. La politique de collaboration s’achève. Une campagne contre l’Ecosse, puis l’échec de la dernière flotte danoise venue soutenir les rebelles en 1075 terminent la phase militaire de la conquête.

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