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Mes Univers
1 juillet 2017

Brèves Philosophiques, pages 110 à 112 ; Le Diktat de la mode, première partie :

 

X3Je n'ai jamais eu d'autre ambition que de partager ce que je sais et ce que je suis. La gloire, la fortune, la célébrité ne sont qu'éphémères. D'autant qu'ils sont des prolongements d'un ego démesuré. Comme le désir de plaire, comme le désir de rester jeune à tout prix, ou comme la volonté de demeurer beau – ou belle -, désirable, et de mettre ses atouts physiques en avant, qui en sont également des émanations que l'on croise quotidiennement.

Se vanter de tout cela, en user à profusion afin de se distinguer des autres, afin d'accéder à des privilèges impossibles à atteindre autrement, montre le peu de respect qu'ont certaines personnes vis-à-vis d'elles mêmes, ainsi que de vis-à-vis de leurs contemporains qui n'en jouissent pas autant. Plus encore, je considère ce comportement comme discriminatoire. J'écrase mon frère ou ma sœur, l'inconnu(e) que j'ai croisé tout à l'heure dans la rue, parce qu'il – ou elle – n'est pas pourvu des standards morphologiques auxquels la haute-couture se réfère en permanence ; et qui, au fil du temps ont imprégné l'inconscient collectif. Désormais donc, ils sont devenu les critères sur lesquels chacun(e) s'appuie afin de déterminer ce que « beau » signifie.

Quand on sait que les mannequins qui défilent sur les podiums sont quasiment tous anorexiques. Quand on sait qu'elles se font vomir, qu'elles n'ont pas de seins ou de fesses. Quand on voit leurs cotes, qu'elles se droguent pour tenir le coup parfois. Ou que, parfois également, on abuse sexuellement d'elles dans certains milieux. Quand on sait qu'elles ont, la plupart du temps, entre quinze et vingt ans, et que dépassé vingt-cinq ans, l'essentiel de leur carrière est déjà derrière elles. Doit-on les envier ? Doit-on les regarder comme des modèles auxquels s'identifier ?

Jadis, les femmes pulpeuses, avec des rondeurs, voire bien en chair, étaient des canons de beauté. Chaque période de » notre Histoire a eu ses critères dans ce domaine. Mais aujourd'hui, avec la mondialisation, ce diktat de la mode est érigé comme modèle universel ; un modèle auquel nul ne peut échapper. Quand on se rend dans un magasin de vêtements, dès que l'on dépasse un certain niveau de tour de taille, les habits sont indisponibles et extrêmement difficile à trouver. On est considéré comme « obèse », et on vous renvoie systématiquement vers une enseigne spécialisée pour ceux-ci. Et cela, même si on ne l'est pas. Il suffit qu'on ait un tour de taille « normal » pour être vu comme « gros » ; et cela, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes d'ailleurs.

Je suis un homme. J'aime les femmes. J'aime la beauté, le charme, la sensualité, féminines. Cependant, j'estime que la « beauté » physique est une question de point de vue. Ce n'est pas une norme définie, établie, calculée, répertoriée. Je peux trouver une femme très belle, séduisante, attirante, parce qu'elle a ce petit quelque chose de plus, parfois insignifiant, et pourtant essentiel à mes yeux, qui me plaît. Et je peux regarder une autre femme, un top-model qui fait des défilés de haute-couture et qui rentre dans les critères de sélection des grands couturiers, et qui, pour moi, n'aura aucun attrait, aucune personnalité.

Car la beauté est aussi une question de caractère, de passions, de rêves, d'ambitions, d'espoirs, de ce qui émane intérieurement de cette femme. Si elle n'a pas de caractère, si elle n'a pas d'émotions, de feu intérieur qui la fait vibrer, si elle passe partout et qu'elle demeure invisible, quel charme a-t-elle ? Qu'ai-je à découvrir, à explorer d'elle ?

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