Brèves Philosophiques, pages 122 à 123 ; les Paradoxes du Phénomène Religieux, seconde partie :

Ces Religions ne se sont jamais remises en question. Elles se querellent comme des enfants dans une cour de récréation. Leurs plus hauts dirigeants – qui ne sont que des hommes, je le rappelle -, sont soumis aux mêmes contraintes humaines que n'importe qui. Ils sont autant habités par l'amour que par la haine, par le bonheur que par le malheur, par la joie ou la souffrance, par la maladie ou la santé. Ils ne sont pas au-dessus des autres ; même si un certain nombre en soient malheureusement convaincus. Ils jugent et condamnent leurs semblables au nom de la Loi Divine.

Cependant, ils sont eux-mêmes avides de pouvoir, d'argent, de biens terrestres. Ils accablent la société de consommation et l'individualisme, mais ils roulent en limousines, ils voyagent en jets, ils battissent des fortunes en demandant aux plus pauvres d'y contribuer par leur obole. Ils prêchent le partage, la générosité, la concorde, mais ils détiennent des villas luxueuses, des palais ecclésiastiques luxueux, des mosquées fastueuses dont ils sont les uniques privilégiés. Ils tempêtent contre la luxure, mais ils ont des maîtresses, ou des amants ; ils s'adonnent à la pédophilie, comme cela a encore été révélé récemment ; et ce n'est pas la première fois, ce ne sera pas la dernière non plus. Ils exigent piété et soumission absolue à leurs Dogmes, mais ils sont les premiers à mentir, à trahir, à déclencher des guerres, à être intolérants envers ceux et celles qui ne pensent pas comme eux. J'en passe.

Et ce genre d'exercice se répète siècle après siècle, millénaire après millénaire. Ils n'ont aucune limite, aucune méthode n'est de trop pour tenter de faire plier les « infidèles », les « mécréants », à leur vision archaïque de l'Humanité. Je gage que Dieu, s'il avait l'envie de se dévoiler à nous aujourd'hui, ce ne serait pas sous la forme d'un prédicateur surgi du désert. Il ressemblerait vraisemblablement plus à une « rock star », à une star de film, ou à un présentateur de télévision. Il parlerait des préoccupations actuelles des hommes et des femmes qu'il croiserait : le chômage, la crise, le changement climatique, etc. Il n'évoquerait évidemment pas le Paradis après la mort de celui qui croit en Lui. Il se désintéresserait de savoir si son « adepte » a eu des relations sexuelles avant son mariage, si l'avortement est « mal », s'il va souvent prier à l'église, à la mosquée, ou au temple.

Tout cela l'indifférerait, parce que ce n'est plus ce que les gens attendent de ceux et celles qui professent leurs Enseignements Religieux. Des Enseignements Religieux, je le répète, qui ont été élaborés à une époque où les peuples étaient incultes, analphabètes, où rares étaient ceux qui étaient instruits, voyageaient. Une époque où les femmes étaient condamnées à n'être que des génitrices inféodées à leurs maris. Alors qu'aujourd'hui, elles ont un emploi, elles ont accès à l'éducation, à la liberté d'user de leur corps comme bon leur semble, de choisir l'homme ou la femme qu'elles désirent aimer ou pas. Nous ne sommes plus au sein de la civilisation telle qu'elle existait il y a mille ou deux-milles ans.

A suivre...