Brèves Philosophiques, pages 125 à 126 ; les Paradoxes du Phénomène Religieux, dernière partie :

Al Qaida et Daesh ne sont pas davantage que des émanations de ce processus de radicalisation d'une petite fraction du monde musulman. Petite certes, mais bruyante et éminemment dangereuse. Une tentative ultime et désespérée de garder la mainmise sur des populations qui n'aspirent qu'à une seule chose : profiter de cette mondialisation, de cette société de consommation qui les émerveille, et dont l'Occident est le détenteur. Même si elles savent pertinemment qu'au final, que ce soit par les armes, ou idéologiquement, c'est un combat perdu d'avance.

Le monde a changé, leur monde aussi. Le « Printemps Arabe » l'a démontré, même si le résultat n'a pas été à la hauteur des espérances mis en lui. Les populations exigent avant tout – et de plus en plus – à cet idéal terrestre ; l'idéal religieux a de moins en moins de prise sur eux. Les biens terrestres ont davantage de valeur que les récompenses qu'ils acquerront dans l'Au-delà. Ils adaptent par eux même leur foi aux bouleversements sociétaux dont ils sont les témoins ; sans y renoncer toutefois ; comme la majorité des occidentaux ne renonceront jamais au socle judéo-chrétien dont ils sont issus. Et il n'y a que les intégristes qui considèrent que nul ne peux transiger avec leur vision d'un monde où le phénomène religieux est passé au second plan des préoccupations des peuples et des individus.

Et plus les peuples et les individus auront accès aux connaissances autres que confessionnelles, plus ils s'en éloigneront. C'est inévitable, inéluctable. Et si les Religions ne s'adaptent pas à cette réalité, elles n'auront pas d'autre alternative que de décliner et de mourir... pour renaître sous une forme plus contemporaine et plus en accord avec les aspirations des populations ; puisque, malgré tout, l'Homme a besoin de croire en quelque chose de supérieur à lui - du moins, jusqu'à la prochaine étape de l'évolution de l'espèce « Homo » ; c'est incontestable...