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27 juillet 2017

Brèves Philosophiques, pages 146 à 148 ; Mardi 22 Mars 2016, dernière partie :

X3De fait, l'invasion de l'Irak avait des visées géostratégiques vitales aux yeux de Bush ; et elle en a toujours, même si militairement, les USA s'en sont retiré. Enfin, visiblement. Parce qu'ils y sont toujours présents de façon moins spectaculaire. C'est d'ailleurs parce que les points centraux de ce pays sont toujours contrôlés par eux, que Daesh ne s'est pas développé aussi loin que prévu en Irak.

Enfin, un dernier aspect important : Une fois Ben Laden mis hors de combat, les cartes islamistes ont été redistribuées. Entre parenthèse, j'aimerai rappeler que ce sont ces mêmes États-Unis qui ont en partie financé Ben Laden après l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS. De même que d'autres rebelles aux Soviétiques comme le commandant Massoud assassiné deux jours avant le 11 Septembre 2001. Que ce mème Ben Laden était né dans une Arabie Saoudite alliée aux USA. Et que celui-ci s'est retourné contre ses financiers et pourvoyeurs en armes et matériels, afin d'y fonder le Califat des Talibans, une fois les Soviétiques disparus.

En tout état de cause, de cette réorganisation au sein de l'Islam radical, est né Daesh. D'abord groupuscule parmi d'autres mouvances extrémistes, elle a pris de l'ampleur. A la faveur de ses alliances avec des rebelles à Saddam Hussein d'abord, à l'occupation de l'Irak par les Américains ensuite, aux bannis du régime de Moubarak ou de Khadafi après le Printemps Arabe de 2011, elle a proliféré.

La guerre civile en Syrie lui a permis d'établir un point d'ancrage territorial situé en une contrée non contrôlée par les deux États. Elle a repris l'idéologie de Ben Laden en l'enrichissant de ses propres doctrines. Elle a érigé la Charria en doctrine inaliénable et en opposition frontale avec les valeurs de l'Occident. Elle a recruté en Europe et ailleurs, par l'intermédiaire des réseaux sociaux et d'internet plus généralement, des personnes en recherche d'un nouvel idéal.

Elle a aussi rallié les déçus du capitalisme à outrance, les rejetés de cette société, les oubliés, les âmes perdues ne se reconnaissant plus en elle. Elle les a envoyé dans des bases où ils étaient formé à la guérilla, aux explosifs, aux armes. Elle les a endoctriné afin de les transformer en fanatiques prêts à se faire exploser, prêts à commettre des attentats sur le sol européen. A la faveur des soubresauts subis par la civilisation occidentale, a la faveur de la crise, à la faveur de la montée du ressentiment envers les étrangers, ou des communauté d'immigrés des années soixante qui ont aidé à reconstruire l'Europe, elle les a infiltré en France, en Angleterre, en Espagne, en Belgique, etc. Ses cellules dormantes ont préparé leurs actes de guerre.

Et, surtout, s'appuyant sur tous les éléments dont je viens de parler au cours de ces sept pages d'exposé, elle a exporté le conflit Irako-syrien chez nous. Puisque cette Troisième Guerre Mondiale qui ne dit pas son nom n'est plus un conflit tel qu'on les reconnaissait jadis, Daesh en utilise tous les ressorts avec une dextérité surprenante : propagande sur Internet, recrutement international, attentats en France, en Irak, en Turquie, en Espagne, en Angleterre, etc. ne sont que les facettes les plus visibles d'enjeux plus globaux dont les racines remontent loin dans le temps. La Religion dont elle est un des instruments principaux, n'en n'es qu'un des éléments.

Car, au final, quand on examine tout cela de plus près, on se rend compte que ceux qui nous haïssent tant, qui voudraient nous faire plier le genou, sont ceux que nous avons soumis et humilié au cours des siècles passés.

Est-ce une raison pour que nous payions le prix fort, alors que ce sont nos ancêtres – parfois lointains – qui ont activement contribué à ce que nous en arrivions là ? C'est un autre débat dans lequel je n'entrerai pas aujourd'hui. Je m'en tiendrai aux faits. Tout ce que je viens d'expliquer n'est issu que des faits d'une évidente complexité liant argent et pouvoir, géopolitique et intérêts stratégiques, religion et culture.

Salah Abdeslam, Abdelhamid Abaaoud, les frères Kouachi, etc. ne sont que les pions d'un échiquier sur lequel s'affrontent deux visions opposées du monde. Un monde que nous avons créé tel qu'il est au fil des siècles et des décennies passées. Un monde que chacun de nous a contribué à faire de lui ce qu'il est au prix d’intérêts et d'enjeux qui nous dépassent. Et dont l'attentat d'aujourd'hui n'est que le dernier épisode en date… avant le prochain, inévitablement, inéluctablement…

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