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5 août 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 856 à 858 / 1803

X1Si Gengis Khan est un grand guerrier, il est aussi un grand administrateur. En supprimant les rivalités à l’intérieur des clans et des tribus, en leur donnant conscience de leur puissance et en les investissant d’une mission de droit divin, la conquête de la Mongolie, il créé la nation Mongole. Il impose à son peuple des lois et un code moral rigoureux. Ses sujets lui doivent obéissance, ne mentent pas à leurs chefs, et leurs femmes sont chastes. Cette rigueur impressionne le Franciscain Jean du Plan Carpin, d’après qui, les Mongols ne commettent pas de meurtres et très peu de vols. Gengis Khan sait aussi profiter de la culture des peuples conquis en s’entourant de lettrés chinois ou ouïgours.

 

C’est ainsi qu’un jour, il découvre une Légende qui prétend que les Mongols possèdent une ancienne pierre noire talismanique. Il est dit que les Bogdo Khans l’ont utilisée pour interroger l’avenir. Et il est expliqué que sur sa face, lors des Cérémonies Rituelles, apparaissaient des inscriptions hiéroglyphiques qu’il suffisait de traduire, pour lire dans le futur.

 

La tutelle qu’il impose aux peuples de la steppe amène en outre la paix. Grâce à celle-ci, les hommes, les marchandises et les idées circulent librement dans toute l’Asie. Ce flux culturel et économique est encore perfectionné par un service de postes, que Gengis Khan met au point pour les besoins de son administration. L’accroissement des échanges et la garantie de sécurité dont bénéficient les caravanes permettent à l’Occident et à l’Extrême-Orient de se rencontrer. Gengis Khan accueille les Chinois, ouvre son Empire aux marchands et aux missionnaires occidentaux, et reçoit les chrétiens par curiosité, tout en manifestant un respect mêlé de superstition envers les hommes d’Eglise. Cette tradition d’ouverture permet à l’un des plus célèbres voyageurs occidentaux de visiter la Chine et une grande partie de l’Asie.

 

L’habitation habituelle des Mongols de Gengis Khan est la yourte. Il s’agit d’une sorte de grande tente, dont le tissu est mis en forme sur des baguettes fines et des montants de bois. La yourte est ouverte au sommet par un orifice rond pour laisser entrer la lumière du jour et sortir la fumée du foyer. Sa porte est toujours placée au Sud et sa taille dépend du statut social de son occupant. Rapidement montées et démontées, les yourtes sont cependant fabriquées pour être fixes et servent lors des haltes saisonnières des nomades. Les yourtes en cercle forment alors l’ébauche d’un véritable village.

 

Par ailleurs, l’emploi du feutre est très répandu chez les Mongols car sa fabrication se fait sans métier à tisser : il suffit d’humecter et de fouler la laine. Ses utilisations sont multiples : bottes, chapeaux, tentures, sacs. Les tapis en feutre peuvent être décorés grâce à l’utilisation de laines de couleurs différentes, mais aussi par l’assemblage de morceaux contrastés formant un motif. Les plus beaux sont confectionnés avec la laine de printemps, les tapis ordinaires avec celle des chèvres et des chameaux.

 

C’est le monde de la steppe qui inspire la décoration des tapis : oiseaux, plantes, cornes d’animaux, roues solaires. Ces motifs, associés à des figures géométriques, sont ornementaux, mais certains ont un sens sacré et magique, et peuvent représenter le totem de la tribu.

 

Au niveau religieux, les Mongols de Gengis Khan adorent le Ciel et la Terre, ainsi qu’une multitude de divinités habitant les eaux, le feu, les pierres et les arbres. Ils rendent un culte aux morts, et chaque famille adore son propre dieu, « qui garde les enfants, les bêtes et les blés » et habite la yourte. Les prémices de chaque repas sont destinés à l’image de ce dieu. Les Mongols vénèrent en outre le génie tutélaire de leur clan sous la forme d’un mat surmonté d’une touffe de crins d’étalon et lui offrent de la nourriture. Par ailleurs, dans certaines occasions solennelles, ils sacrifient des chevaux ou des êtres humains – à la mort d’un grand souverain -. Leurs sorciers, ou chamans, pratiquent la Magie et la Divination avec des omoplates de moutons.

 

En outre, à cette époque une Légende incroyable court sur tout le territoire dominé par les Mongols. Elle relate ceci : « Il y a quelques années, un vieux brahmane Bouddhiste du Népal a accompli la volonté des Dieux en faisant visiter le Siam à une poignée de fidèles. Un jour, il rencontre un pécheur qui lui ordonne de prendre place dans sa barque, puis de voguer avec lui sur la mer. Au troisième jour du voyage, ils atteignent une île où vit une race d’hommes étrange : ses membres possèdent deux langues et peuvent parler séparément des dialectes différents. Ils montrent aux nouveaux venus des animaux curieux, comme des tortues ayant seize pattes et un seul œil, d’énormes serpents dont la chair est savoureuse, ou des oiseaux ayant des dents, et qui attrapent du poisson en mer pour leurs maîtres. Quand il revient sur le Continent, le brahmane a du mal à décrire à ses compagnons l’étrange aventure qui vient de lui arriver. Il en fait une description approximative sur un bout de parchemin, qu’il confie à l’un de ses amis le jour de sa mort. ».

 

Quelques temps plus tard, un guide traversant le défilé de Karakorum en relate une autre, à peu près semblable : « Alors que je traversais le défilé de Karakorum, des hommes blancs, ainsi que des femmes, sont apparues soudain, non loin de moi. Quand je les ai aperçu, j’ai tout de suite eu l’impression qu’ils venaient de surgir du fond des montagnes alentours par des sorties secrètes. Car, je les ai ensuite vu reculer à l’intérieur d’une grotte proche. Ils se sont mis à avancer dans l’obscurité la plus totale, une torche à la main ; alors que chacun sait qu’il n’y a aucun passage souterrain dans les environs de ce sommet. ».

 

D’un autre coté, les Mongols aiment confronter les théologiens de religions différentes et organisent de temps à autres des débats entre chrétiens et bouddhistes. L’Empereur, qui aime les joutes oratoires entre musulmans sunnites et musulmans chiites, provoque un jour une grande rencontre à Damas. Mais les franciscains et les dominicains qui s’y rendent, ont du mal à convertir les peuples de la steppe. En revanche, ils restent sur place pour secourir les Européens et portent leur attention sur l’Eglise arménienne et sur les Nestoriens, depuis longtemps coupés de la papauté. Par ailleurs, ils mentionnent dans leur journal, l’existence d’une région inconnue nommée « Xembala » ou « Shamballah ».

 

Véritable génie de l’art militaire, Gengis Khan sait organiser ses terribles guerriers en une armée strictement hiérarchisée et à la discipline impeccable. Sa cavalerie est rapide et légère, autonome dans l’action grâce à un commandement décentralisé et encouragée à multiplier les ruses et les feintes. Les mouvements des cavaliers sont perfectionnés avec science. Ils sont répartis en trois ailes, s’alignent en grands fronts, et leurs colonnes, capables de réagir avec rapidité et souplesse, peuvent s’espacer ou se concentrer à la demande.

 

Retournant en Mongolie pour y réprimer des soulèvements, il attaque les territoires situés à l’Est de son pays. En 1218, l’Empire Kara Kitay du Turkestan oriental est conquis, le sultanat de Khârezm, à l’Est de la Mer Caspienne, est annexé en 1224. Les Mongols se déchaînent contre la Transoxiane, l’Afghanistan et la Perse, mettant à sac Reyi et Téhéran, écrasant les armées géorgienne et russe et pillant les comptoirs génois de Crimée.

 

En 1224, Gengis Khan réintègre la Mongolie, maître d’un Empire gigantesque qui s’étend de la Mer Noire à l’océan Pacifique. Il meurt au cours d’une opération militaire en 1227. Ses funérailles sont à la hauteur de la Légende du Roi de l’Univers. Pendant trois jours, on offre un festin à son âme et quarante jeunes filles sont sacrifiées pour aller le servir dans l’Autre Monde.

 

Les successeurs de Gengis Khan continuent à étendre les conquêtes mongoles, agrandissant le plus grand Empire de tous les temps.

 

A suivre, si ce texte vous intéresse...

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