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Mes Univers
19 août 2017

Brèves Philosophiques, pages 192 à 194 ; Dieu quelle hypocrisie, première partie :

X3S'il y a quelque chose qui me révolte particulièrement, c'est que l'on s'en prenne aux enfants. Cela me met notablement en colère. Je n'ai pas de mot assez dur, de terme assez virulent, quand c'est le cas.

Je n'ai jamais été un enfant battu. Cependant, pour ceux et celles qui connaissent un peu mon parcours pour en avoir lu des bribes dans certains de mes textes les plus personnels, vous savez à quel point celui-ci a été difficile. Il a été parsemé d'épreuves, de souffrances, de blessures – parfois irréparables -, de mort, d'humiliation, de solitude, etc.

Mes parents n'ont jamais été violents à mon encontre. Certes, ils m'ont de temps en temps un peu secoué. Certes, les colères de mon père étaient monumentales et m'impressionnaient toujours. Elles me tétanisaient presque, le plus souvent. Certes, j'ai reçu de lui des réprimandes verbales ou physiques épisodiquement. Ma mère, elle, c'était davantage en me punissant – interdiction de regarder la télévision durant plusieurs jours, généralement - ; mais quand j'y songe aujourd'hui, je me rends compte que c'était toujours justifié. Il faut avouer que, quelquefois, je n'étais pas très obéissant. Respectueux, toujours. Mais il m'arrivait de mentir, de dissimuler des bêtises ou des mauvaises notes, etc. Et, forcément, comme un jour ou l'autre, mes parents découvraient forcément ce que je leur cachais, leur colère était proportionnelle aux retombées des erreurs que j'avais commises.

Néanmoins, comme je l'ai déjà indiqué également, c'est à l'école – collège ou lycée – que j'ai été le sujet de ces tortures psychologiques quotidiennes qui m'ont tant marqué. Mon handicap, ma tâche de naissance, ont été les vecteurs de méchanceté, de railleries, de mises à l'écart, de racket, de honte, de dévalorisation, de désespoir, de repli sur soi. Je ne souhaite à nul – y compris à mon pire ennemi, si j'en avais un – de subir cet Enfer qui a été le mien pendant toutes ces années.

Evidemment, nul n'a été mis au courant de ce que je vivais. Ni mes professeurs, ni mon proviseur, ni les rares amis que j'avais, ni mes parents. Mon entourage, d'où qu'il soit issu, n'a jamais assisté à ces scènes qui peuplent encore parfois ma mémoire aujourd'hui. Ce n'est que très tard, et encore une fois, grâce à l'écriture, que j'ai pu comprendre pourquoi j'étais le souffre-douleur de mes camarades ; pourquoi ils me persécutaient chaque jour ; pourquoi ils inventaient régulièrement de nouveaux moyens de m'affliger. Ma tâche de naissance, ainsi que mon hémiplégie du coté droit en étaient l'origine. J'étais un coupable tout désigné à leurs yeux. J'étais seul, j'étais timide, d'une extrême sensibilité ; j'étais la victime toute désignée à leur vindicte.

Nous étions alors dans les années quatre-vingts, et ce genre de persécutions n'était pas mise en lumière à l'époque. La société, les médias, ne s'en préoccupait pas. Il n'existait ni de numéro d'appel ni d'association d'aide aux enfants et adolescents qui subissaient ces outrages. J'étais seul face à mes persécuteurs – toujours la même dizaine ou quinzaine d'individus - ; j'étais impuissant à leur résister. J'étais effrayé, perdu. Souvent, je pleurais et je m'isolais instinctivement. Parce que j'étais inquiet dès que j'étais confronté à un groupe ; y compris dans le milieu familial. J'en ai gardé quelques traces puisqu'à l'heure actuelle encore, inconsciemment, la foule m'intimide.

 

A suivre...

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