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23 août 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 871 à 872 / 1803

X1Raymond VII se révolte une nouvelle fois en 1242, avant de se soumettre définitivement à Louis IX. En effet, les excès de l’Inquisition rallument la guerre en Languedoc, où deux inquisiteurs sont assassinés, à la veille de l’Ascension par des Cathares descendus de Montségur.

 

Dès lors, près d’un millier de Parfaits s’enferment dans la place forte, alors que celle-ci, bâtie sur un piton rocheux, est capable de résister à toutes les attaques.

 

Le siège de la forteresse de Montségur débute au mois de Mai 1243. Les Cathares ne manquent ni d’eau ni de vivres puisqu’ils peuvent toujours communiquer avec leurs alliés. Leurs évêques potassiens de Bosnie sont régulièrement tenus au courant de l’évolution des événements ; ceux-ci leur envoient d’ailleurs des messages d’encouragement. Ils ont aussi des mots de soutien de Byzance. Et Raymond VII de Toulouse, le principal de leurs alliés leur promet de leur apporter toute l’aide qu’il peut dans les plus brefs délais ; en attendant, ce dernier continue de les approvisionner discrètement.

 

Les mois s’écoulent et aucun événement décisif ne fait pencher la balance en faveur de l’un des deux adversaires. A l’approche de l’hiver, les assiégeants se sentent paradoxalement pris au piège ; la citadelle leur paraît chaque jour plus imprenable. Le froid et la neige viennent les contrarier ; toute initiative militaire est impossible ; et leurs possibilités de ravitaillements sont amoindries. Par ailleurs, ils savent qu’ils ne peuvent réduire Montségur par la faim ou par la soif. Des renforts venus de Toulouse arrivent au château ; la détermination de ses occupants semble en outre inébranlable. Le temps joue donc contre eux.

 

Il faut agir rapidement avant que la situation ne tourne à l’avantage des Parfaits. C’est pour cette raison qu’Hugues de Harcis décide de passer immédiatement à l’action ; en ordonnant à un corps de montagnards Basques de s’emparer de l’épaulement Est de la forteresse ; puis d’y installer une machine de guerre. L’intervention n’est pourtant pas suffisante pour inquiéter Pierre-Roger de Mirepoix et ses compagnons.

 

Un nouvel emploi des montagnards contrarie pourtant considérablement ses possibilités de défense. Quelques jours plus tard en effet, ceux-ci prennent la barbacane Est. C’est un progrès, mais cela ne suffit toujours pas pour emporter la décision. La situation peut encore s’éterniser longtemps si le comte de Toulouse ne retire pas définitivement on assistance économique aux assiégés.

 

Le problème, c’est que la position politique de Raymond VII est on ne peut plus délicate : d’une part, après l’échec de sa dernière tentative d’insurrection, il cherche à faire la paix avec le pape Innocent IV et avec le royaume de France ; d’autre part, il fait qu’il tienne compte de la vice sympathie de la majorité de ses sujets et de ses vassaux à l’encontre des Cathares ; cela, même si la cause des Purs et des Parfaits semble irrémédiablement perdue. Il se résigne malgré tout à négocier avec la reine Blanche de Castille.

 

C’est à ce moment là qu’intervient un homme qui va se livrer à une mystérieuse activité : Raymond d’Aniort.

 

Raymond d’Aniort est le gendre de Pierre-Roger de Mirepoix et le beau-frère de Raymond de Pehrela. C’est lui qui, en décembre, envoie son homme de confiance – un dénommé Escot de Belcaire – comme messager à Montségur ; avec pour mission de remettre des lettres secrètes à Pierre-Roger de Mirepoix. Son intermédiaire informe alors Pierre-Roger de Mirepoix que le comte de Toulouse est en train de mettre ses affaires en ordre ; et qu’il allumera un grand feu sur la montagne de Bidorta cela fait. La nuit suivante, un brasier brûle effectivement au sommet de la montagne.

 

Quelques jours plus tard, Mattheus et Pierre Bonnet – deux Cathares – s’enfuient de Montségur ; emportant avec eux de l’or, de l’argent et une grande quantité de monnaie. Ils se dissimulent rapidement dans une grotte fortifiée à quelques kilomètres de là. Ils disparaissent bientôt dans la nature sans laisser de traces.

 

Entre-temps, la situation des assiégés devient de plus en plus précaire. Montségur réussit encore à résister deux mois. Mais, à bout de forces, le 1er Mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se résout à négocier.

 

Etrangement, toutes les conditions de reddition qu’il formule sont acceptées. D’un trait, Hugues de Harcis et ses alliés acceptent, non seulement, que la garnison puisse quitter la citadelle avec armes et bagages, mais ils lui rendent les honneurs militaires. Par ailleurs, les Cathares abjurant l’hérésie ont la vie sauve ; et ils sont tous absous du meurtre des onze Inquisiteurs assassinés à Carcassonne. Tandis qu’ils ont la permission exceptionnelle de rester dans la place forte encore quinze jours ; le temps de faire leurs préparatifs de départ.

 

Pierre-Roger de Mirepoix profite de ce répit momentané pour prendre ses dispositions. Il organise l’évasion de quatre de ses Frères – Aicart, Hugon, Peytavi et Amiel – qui doivent emporter avec eux les reliques les plus sacrées de la forteresse. L’évêque Marty – qui ne veut pas que l’Eglise Cathare perde son Trésor – rassemble les documents gnostiques faisant référence au « Rex Mundi » - ou « Roi du Monde » -, de précieux manuscrits qu’ils ont jadis découvert en Orient, ainsi que les Objets doctrinaires les plus importants de son courant Religieux. Il les enferme dans un coffre qu’il protège « efficacement ». Et, le 13 Mars, au cours de la nuit précédant la reddition du château, Pierre-Roger de Mirepoix et lui cachent les quatre Frères dans une anfractuosité murale ; lesquels profitent d’un moment d’inattention de la part des assiégeants pour s’enfuir.

 

Juste avant l’aube en effet, les quatre hommes jettent des cordes par-dessus les remparts. Ils se laissent glisser le long de la paroi vertigineuse. Ils s’abritent dans la forêt non loin de là pendant quelques jours ; attendent que les événements se calment un peu d’eux mêmes. Puis, ils se dissimulent à leur tour dans les grottes de Sabarthèz. Ils y rangent leur précieux chargement parmi les pièces d’or, d’argent et les joyeux qui y ont déjà été dissimulé par leurs prédécesseurs. Ils murent l’entrée de la grotte. Puis, ils quittent la région en se faisant le plus discret possible ; chacun de son coté espérant ne jamais revoir les autres.

 

Le lendemain matin de leur fuite de Montségur, Pierre-Roger de Mirepoix se rend aux Inquisiteurs avec les derniers défenseurs de la forteresse. Tranquille, il peut se dire : « Cela a été accompli ».

 

Les vainqueurs découvrent alors 200 personnes, hommes et femmes, qui refusent d’abjurer l’hérésie, et sont brûlés séance tenante, le 16 Mars 1244.

 

A suivre, si ce texte vous intéresse...

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