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31 août 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 879 à 881 / 1803

X1D’un autre coté, l’Empire angevin est désormais démantelé, mais Jean sans Terre menace toujours le royaume, d’autant que son neveu, Otton de Brunswick noue les fils d’une coalition à laquelle adhère Ferrand du Portugal, comte de Flandre.

 

En 1208, Otton IV a fini par succéder à l’Empereur germanique Henri VI, après l’assassinat du prétendant rival, Philippe de Souabe, qui était soutenu par le pape et la majorité des princes allemands. Mais Otton lui même perd ensuite ses principaux appuis : le pape Innocent III et Jean sans Terre ; celui-ci est excommunié, et, en 1212, Philippe Auguste et Innocent III favorisent l’élection du jeune Frédéric II, fils de Henri VI. Une coalition se noue contre le Capétien : elle regroupe derrière Otton et Jean sans Terre, les comtes de Flandre et de Boulogne, et divers princes d’Empire. La flotte française est détruite à Damme en 1213. Mais l’armée de Jean sans Terre est défaite le 2 Juillet 1214 à La Roche aux Moines, dans le Poitou, et celle des coalisés est battue le 27 Juillet, à Bouvines.

 

Dans le domaine royal, la victoire réjouit le peuple, qui court spontanément à Paris pour voir le comte de Flandre enchaîné : « Les bourgeois parisiens, et, par dessus tout, la multitude des étudiants, le clergé et le peuple allaient au-devant du roi, chantant des hymnes et des cantiques. ». Après Bouvines, première victoire « nationale », la monarchie capétienne semble invulnérable.

 

Parallèlement, accaparé par les affaires du Nord, Philippe Auguste temporise longtemps dans l’affaire de l’hérésie albigeoise, tout en réservant ses droits de suzerain : « Condamnez le comme hérétique, dit t’il à propos du comte de Toulouse suspect de sympathie pour les Albigeois : alors seulement vous aurez le droit de publier la sentence et de m’inviter, moi le suzerain du comte, à confisquer légalement le domaine de mon feudataire. ». Devant l’insistance du pape et, surtout, les menées de Pierre II d’Aragon, qui se pose en défenseur des principautés du Sud, le roi laisse prêcher la croisade sur ses terres, mais n’en prend pas la tète. C’est Simon de Montfort, un petit seigneur d’Ile de France, qui conduit l’expédition, hérite des dépouilles du vicomte de Béziers et soumet le comte de Toulouse. Cependant, la défaite des Cathares à Muret rattache solidement le Languedoc au royaume de France. Simon, investi des possessions du comte de Toulouse par le concile de Latran, rend hommage à Philippe Auguste et devient un de ses grands feudataires de son royaume. Le prince Louis, futur Louis VIII, rejoint les rangs des croisés, et manifeste ainsi la volonté du Capétien de maintenir le Midi dans sa mouvance.

 

Philippe Auguste est le dernier roi associé au trône et sacré du vivant de son père. A sa mort, en 1223, son fils Louis VIII, lui succède, avant même d’être sacré : la monarchie devient vraiment héréditaire.

 

En effet, depuis longtemps, les cérémonies du sacre et du couronnement sont regroupées. En souvenir du baptême de Clovis, le sacre se déroule à la cathédrale de Reims. Le roi fait serment de gouverner avec justice, et de protéger l’Eglise. Puis, l’archevêque procède à l’onction, à l’aide du saint chrême, l’huile consacrée.

 

Jusqu’en 1223, les rois Capétiens sont sacrés sur la tète, comme des évêques. L’archevêque remet au roi les insignes de son pouvoir : sceptre, épée, main de justice, anneau, couronne ornée de huit fleurs de lys et de deux cents soixante treize perles. Les grands du royaume et l’archevêque conduisent le roi jusqu'à son trône, où l’assistance l’acclame.

 

Avec l’huile sainte, le roi reçoit en outre des dons miraculeux : après la cérémonie, il touche les malades atteints des écrouelles – scrofule tuberculeuse – pour les guérir.

 

Mariée à douze ans à Louis VIII, reine à trente-six, veuve à trente-neuf, Blanche de Castille devient, sans en porter le titre, la régente du royaume, aidée par les conseils d’un italien, le légat Romano Frangipani, cardinal de saint-Ange. Blanche de Castille possède un grand sens politique. Elle rattache définitivement à la Couronne de France l’Anjou, la Normandie, la Touraine et le Poitou, convoités par Henri III Plantagenêt, venu d’Angleterre en 1230 pour s’en emparer. Malgré tout, les seigneurs du Midi n’ont pas pardonné la croisade des Albigeois, et les grands lignages continuent de jouer leur jeu en fonction de leurs seuls intérêts ; un jeu d’autant plus âpre que Thibaud IV, comte de Champagne, s’enrichit de plus en plus grâce aux grandes foires tenues dans ses terres et bouscule bien des ambitions.

 

D’un autre coté, toutes les guerres qui se sont déchaînées entre 1226 et 1236 ne visaient pas la royauté ; toutes ont pourtant mis en péril la cohésion d’un royaume trop vite grandi. Heureusement, dès le début de son règne, Blanche de Castille sait s’appuyer sur l’équipe d’administrateurs hors pair rassemblée par Philippe Auguste et conservée par Louis VIII. Elle sait aussi trouver des appuis quand il faut, tel celui de Thibaud IV, pour venir à bout de la révolte féodale. En 1229, la guerre contre Raymond VII de Toulouse se termine par le traité de Paris.

 

La jeunesse de Louis IX se déroule dans cette atmosphère mouvementée. Longtemps, le jeune roi reste sous l’influence de sa mère, dont la forte personnalité paraît étouffer un peu celle de son fils.

 

A suivre, pour le moment...

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