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5 septembre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 883 à 885 / 1803

X1A partir de 1234, après avoir épousé Marguerite de Provence – sévèrement tenue à l’écart de la politique royale -, Louis IX s’engage dans la répression des dernières grandes guerres féodales, notamment celle menée par Hugues de Lusignan, mécontent de devoir passer sous l’autorité du frère du roi, Alphonse de Poitiers ; Raymond VII de Toulouse et le roi d’Angleterre Henri III se portant aussitôt au secours du comte rebelle.

 

L’armée royale, menée par le roi en personne, remporte les victoires de Taillebourg et de Saintes. Raymond VII doit accepter en 1243 le traité de Lorris, tandis que les troupes royales traquent les derniers hérétiques.

 

La tranquillité est revenue. Mais Louis n’est totalement indépendant de sa mère qu’en Décembre 1244 : gravement malade, ému par l’annonce de la chute de Jérusalem et le massacre de l’armée chrétienne, en Octobre, il décide de « prendre la croix ». La reine, comme la majorité des barons, s’en désole : la perspective d’une nouvelle régence rouvre en effet l’ère des difficultés dont le royaume sort à peine Mais le choix de Louis est fait : il participera à la septième croisade.

 

Le roi s’est déjà intéressé à la croisade. En 1239, il a soutenu financièrement une expédition de secours à l’Empire latin de Constantinople, ainsi que la « croisade des barons » conduite par Thibaud IV de Champagne en Terre Sainte. Mais son vœu le transfigure littéralement. En même temps qu’il réforme sa vie, il veut réformer son royaume.

 

Alors, tandis qu’il essaye –énergiquement mais sans succès – de réconcilier le pape et l’Empereur germanique Frédéric II, Louis s’attache à rendre le gouvernement royal plus juste et plus efficace. Il fait mener une grande enquête sur les agissements des officiers du roi, afin de permettre à tous ceux qui s’estiment spoliés de se faire rendre justice. Menée en grande partie par des franciscains et des dominicains, l’enquête aboutit à de nombreuses restitutions et à un important changement de personnel.

 

Certes Louis agit d’abord dans un souci de purification ; il prouve que la justice est son souci premier. Mais il améliore aussi incroyablement l’administration du royaume : les amendes viennent alimenter les finances de la croisade, assurées essentiellement par une série de décimes levées sur le clergé.

 

Préparée avec un sérieux exemplaire, l’expédition réunit surtout des participants français. Pour en permettre l’embarquement dans de bonnes conditions, les travaux d’Aigues-Mortes sont accélérés : des fortifications impressionnantes apparaissent alors rapidement au centre de son curieux paysage de lagunes et de canaux. Tandis qu’un jour, le monarque emprisonne quarante-cinq Templiers dans les tours de la forteresse en les accusant de traîtrise.

 

Quelques mois plus tard, un Initié de l’Ordre s’installe à son tour dans la cité ; celui-ci amenant avec lui une Bibliothèque Occulte importante. Il se met aussitôt à la recherche de souterrains laissant penser que le Saint-Graal a séjourné à Aigues Mortes peu de temps avant que ses Frères ne soient écroués. Il découvre alors que certains tunnels sont constellés de graffitis énigmatiques. Il imagine donc que ce sont ses Frères emprisonnés qui les y ont laissé à son intention.

 

Enfin, le roi et son armée prennent la mer, en Août 1248. Et sans doute, la croisade est t’elle un échec. Mais, Louis, qui réorganise les défenses de la Terre Sainte et laisse des troupes à Acre, apparaît comme le défenseur de la foi. Lorsqu’il revient, en 1254, il est le souverain le plus prestigieux et le plus puissant d’Occident – son seul rival à ce titre, l’Empereur Frédéric II, étant mort en 1250. Pénitent marqué par la croisade, il se présente d’autant plus auréolé de gloire, comme le dernier rempart d’une Chrétienté éprouvée depuis le début du siècle par la tourmente mongole, inquiète de l’arrivée des Mamelouks en Egypte, désespérée par la chute de Jérusalem.

 

Dès son retour, les enquêtes reprennent. Et cet énorme travail fait beaucoup pour réconcilier la monarchie capétienne avec les pays annexés de fraîche date, ou ceux qui ont connu la guerre contre les Albigeois. L’idée de la réforme reste dès lors associée, dans les esprits, à la volonté de Saint Louis. Cependant, si le roi est parfois indulgent, il reste intransigeant sur les droits de la Couronne. Son règne voit l’essor du Parlement, qui se superpose aux juridictions privées ; désormais, toute cour de justice a en effet une section spécialisée de la « Cour du roi » : y siègent des officiers royaux et des « maîtres », bien formés au droit. Malgré tout, l’essor de l’institution provoque la rage des barons qui tiennent à leurs droits de haute justice. Mais Louis ne dédaignant pas de venir participer aux séances de travail du Parlement, impose peu à peu respect et silence à ses adversaires.

D’un autre coté, le souverain s’oppose fortement aux guerres intérieures que les nobles continuent à mener selon leur gré. De même, si les finances des communes sont mises sous étroite surveillance, c’est moins par souci d’économie que pour permettre au roi d’emprunter aux communes riches. Enfin, si le roi réforme le cours des monnaies, en 1263, c’est autant pour étendre l’usage de la monnaie royale - « tournois » ou « parisis » - que pour garantir aux utilisateurs la qualité de la frappe.

 

Aussi, vient t’on de partout, soumettre au « roi de justice » les conflits qui paraissent insolubles. En 1255, par le « dit de Péronne », Louis IX met fin à la querelle des deux grandes familles nobles, les Avesnes et les Dampierre, qui agite le Nord du royaume et les Pays Bas depuis plus de vingt ans. De même, il réconcilie le roi de Navarre et sa demi-sœur, son frère Charles d’Anjou et sa belle-mère, la comtesse douairière de Provence. Enfin, le traité de Corbeil règle en 1258 le différend qui a opposé jusqu’alors la France et l’Aragon : le roi de France renonce à ses prétentions en Catalogne, et le roi d’Aragon aux siennes en Languedoc.

 

A suivre, pour le moment ; en fonction des retombées de mon texte intitulé « Interlude »...

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