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19 septembre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 896 à 898 / 1803

X1Asie du Sud-Est, XIIIème siècle :

 

A cette époque, la magie de l’Orient se répand dans toute l’Europe, surtout celle des marchands, qui voient à l’Est un avenir prometteur de richesses. De grands voyages sont entrepris vers Chypre, Constantinople, la Mer Noire et au-delà. C’est dans cette atmosphère si prenante, que naît en 1254, Marco Polo, au sein d’une famille de marchands vénitiens.

 

Car, depuis longtemps, la Cité des Doges est à la pointe du commerce européen. Contrôlant les routes de la soie et de la fourrure, elle exerce un véritable monopole sur les échanges en Mer Noire. La République sérénissime engrange les dividendes des bouleversements économiques. Sa flotte, déjà importante, bénéficie de nouveaux perfectionnements, comme la boussole, l’astrolabe et le gouvernail d’étambot. Les Vénitiens frappe une forte monnaie d’or, le ducat, et sont, de fait, les banquiers d’une bonne partie de l’Europe. Ce sont eux que l’Empire Byzantin a appelé au secours contre les menaces des Slaves, des Russes et des Turcs ; c’est encore Venise qui à poussé les seigneurs occidentaux à participer aux croisades contre les hérétiques que sont les Turcs, à partir de 1204.

 

Comme beaucoup d’autres, de nature entreprenante, les Polo sont fascinés par l’Orient. Un des oncles de Marco – Marco Polo le Vieux – vit à Constantinople. Il y possède une maison de commerce et a ouvert une « succursale » à Soudak, en Crimée, que le père de Marco, Niccolo, et Mattéo, un troisième frère, décident de prendre en main en 1260. Tous deux se retrouvent sur la Route des fourrures, aux frontières du pays des Mongols de la Horde d’Or. Ils n’hésitent pas à s’enfoncer dans ces territoires pour aller chercher des marchandises. Mais, en 1261, ils ne peuvent retourner chez eux. D’une part, la guerre éclate entre les princes mongols, et, d’autre part, les Génois, rivaux des Vénitiens, occupent désormais la Mer Noire. Les frères Polo sont donc contraints de continuer sur la Route de la Soie. Ils séjournent à Boukhara depuis trois ans lorsque, en 1265, un envoyé de l’Empereur de Chine les conduit à Pékin à la cour de Kubilay Khan, fondateur de la dynastie mongole des Yuan.

 

Kubilay est curieux de ce qui se passe en Europe. Lorsqu’il reçoit les Polo, il leur pose de nombreuses questions puis les renvoie à Venise avec une lettre pour le pape, demandant cent savants pour enseigner la doctrine chrétienne. Les Polo mettent trois ans pour rentrer. Ils apprennent en arrivant que le pape est mort. A Venise, Niccolo retrouve sa femme et son fils Marco, âgé de quinze ans. Niccolo et Mattéo repartent pour l’Asie dès 1271, emportant des cadeaux et un message du nouveau pape. En guise de docteurs en théologie, ils n’obtiennent que deux pauvres moines qui s’enfuient par crainte du voyage ; mais ils emmènent avec eux une recrue de choix : le jeune Marco. Après avoir traversé les hauts plateaux de l’Anatolie, l’Iran, l’Afghanistan et le Pamir, ils atteignent le Turkestan chinois et enfin Pékin, après quatre ans de voyage.

 

L’Empereur Kubilay les reçoit avec empressement et leur propose même de rester à son service. En effet, dans cette Chine récemment conquise, les Mongols préfèrent écarter systématiquement du pouvoir l’élite chinoise et employer des fonctionnaires étrangers. Les Polo restent dix-sept ans en Chine, pendant lesquels Marco a tout loisir de découvrir et d’étudier le pays. Il a cependant peu de contacts directs avec les Chinois, ne connaissant ni leur langue ni leur écriture, comme la plupart des fonctionnaires attachés à la maison du khan. En effet, dans l’administration officielle, on utilise le persan ou le mongol, deux langues que Marco pratique couramment. Il effectue donc des missions en Chine du Sud-Ouest, dans le Jiangsu, à Ceylan et également au Viêt-Nam, dans le royaume du Champa.

 

Employés par la bureaucratie chinoise, les Polo sont à l’abri du besoin et jouissent de la protection du khan. Cependant, ils ne sont pas tout à fait libres de leurs mouvements et doivent attendre que l’Empereur leur confie une mission diplomatique pour pouvoir enfin rentrer chez eux.

 

En 1291 donc, les Polo sont autorisés à quitter l’Empire Yuan pour accompagner une princesse du clan des Kubilay en Perse, pays dont elle doit épouser le khan. Le voyage est long et périlleux à travers les mers du Sud, et l’Empereur fait confiance aux Vénitiens pour protéger la jeune fille et la mener à bon port. Ceux-ci y parviennent malgré la perte de la plupart des membres u convoi et les difficultés rencontrées tout le long du périple. Lorsque les voyageurs arrivent enfin à destination, ils apprennent la mort du fiancé et celle de Kubilay. Néanmoins, leur mission est remplie et, en 1295, ils font route vers Venise. Heureux de retrouver enfin le sol natal, Marco Polo déchante aussitôt : la guerre que se livrent, à nouveau, Venise et Gènes le jette dans les geôles ennemies. Il profite de ses trois ans de captivité pour raconter son expérience chinoise, le hasard lui ayant donné pour compagnon de cellule un romancier à la mode, Rusticien de Pise, qui transcrit docilement, en français, ses Mémoires.

 

Puis, après sa libération, Marco complète cette ébauche, qui devient « le Livre des Merveilles du Monde ». L’ouvrage se divise alors en trois parties : le premier et le deuxième livre décrivent les régions orientales, le troisième est consacré à l’Inde. Connaissant particulièrement bien l’Empire Yuan, Marco développe l’histoire de la dynastie au pouvoir, explique le fonctionnement militaire et économique du pays.

 

A suivre...

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