Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
21 septembre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 898 à 899 / 1803

X1Marco Polo décrit ensuite Kubilay Khan, le lieu où il vit habituellement, ainsi que sa vie quotidienne : « C’est un homme de taille moyenne, bien fait, aux beaux yeux noirs. Il a quatre épouses en titre, qui lui ont donné vingt-deux garçons. L’aîné est destiné à régner. L’Empereur a aussi de nombreuses « amies », sélectionnées par des juges spéciaux parmi les plus belles femmes de la tribu tatare des Onggirat. Quant à son palais, c’est un vaste complexe de murailles et de bâtiments, occupé au centre par la résidence de l’Empereur. Les murs en sont couverts d’argent et d’or, ciselés de dragons, de lions et de jolies histoires de chevaliers amoureux. Les toits sont vernis de toutes les couleurs : vert, azur, jaune, et resplendissent comme des bijoux. Les jardins sont pleins d’arbres rares toujours verts et de bêtes étranges. L’anniversaire du khan est, avec le nouvel an chinois, la plus grande fête de l’année. L’Empereur et ses douze-mille gardes du corps s’habillent de soie colorée brodée d’or, de perles et de pierres précieuses. Le peuple apporte à Kubilay des présents et prie pour lui. C’est en ce jour que celui-ci distribue des récompenses, généralement des seigneuries. Le jour du nouvel an, tous les habitants du palais s’habillent de blanc, couleur porte-bonheur. Les courtisans s’inclinent devant leur souverain et un grand lion vient se prosterner aux pieds du khan. ».

 

Plus loin, Marco Polo dépeint aussi l’île de Cipango – le Japon -, ou « Pays du Soleil Levant ». Pour lui, celle-ci est peuplée de gens « blancs, de belles manières et beaux. Ils sont idolâtres… et ont surtout or en grandissime abondance. ». Polo décrit un palais couvert d’épaisses plaques d’or. Les perles abondent aussi, si bien qu’on en emplit la bouche des morts. Celles qui sont rouges, grosses et rondes ont apparemment plus de valeur que les perles blanches. Les pierres précieuses y sont aussi nombreuses. Or, ces richesses ne quittent pas l’île car, selon le narrateur, cette dernière est trop loin de tout. Les marchands ne s’y aventurent donc pas.

 

Dès sa parution, le livre connaît un immense succès et une large diffusion bien que, pour le grand public, il ne s’agisse là que de fabulations. Il faut dire que, obéissant aux pratiques de son temps, Marco Polo mêle étroitement réalisme et merveilleux ; et le lecteur, habitué aux exploits des licornes ou des Amazones, ne sait que penser de sa « liqueur huileuse » bonne à brûler – le pétrole -, ou de ses palais couverts de feuilles d’or – certains palais japonais. Parallèlement à ses observations, Marco fait part de ses états d’âme : né dans un siècle de croisade, il se sent le représentant des chrétiens auprès de l’Empereur de Chine. Isolé dans des pays peuplés d’infidèle, il veut voir en tout lieu des preuves miraculeuses de la supériorité de la religion chrétienne. Nourri des récits de l’Apocalypse et du retour du Christ, il cherche dans ses rencontres les signes de la fin des temps et de l’avènement d’un Monde meilleur. A ses yeux, la Grande Muraille est le rempart qui empêche les puissances du Mal d’envahir la Terre à l’approche de la fin…

 

La traversée de l’Asie, la rencontre avec Kubilay, la Chine renfermée sur ses mystères, les fleuves Jaune et Bleu, les parfums des épices, la découverte d’autres pays, encore inconnus – Viêt-Nam, Ceylan -, ces images accompagnent Marco tout le long de sa vie : le jeune adolescent qui a eu la chance inouïe non seulement de traverser la moitié du Monde pour vivre auprès d’un Empereur, mais encore d’en revenir, finit son existence en 1324 là où il l’a commencée, à Venise, comblé d’honneurs, entouré de son épouse et de ses trois filles.

 

Parallélement, la Birmanie et la Thaïlande sont peuplées de Môns, le Nord de la région étant aux mains des Thaïs, établis depuis longtemps au Yunnan, en Chine. Les influences chinoises sont très fortes au Vietnam et dans le Nord, tandis que tout le Sud est marqué par la culture Indienne.

 

Pourtant, l’infiltration des populations thaïes vers le Sud, par les vallées des grands fleuves, Ménam et Mékong, s’accélère quand, entre 1253 et 1257, les Mongols s’implantent au Yunnan. Les Thaïs fondent des villes en haute Birmanie et une partie d’entre eux commence à s’installer au Laos. Dans le bassin du Ménam, les nouveaux venus, qu’on appelle aussi « Siamois », chassent les Môns.

 

Le royaume du Pagan, de son coté, ébranlé par l’invasion mongole, connaît lui aussi une période de troubles et d’anarchie politique : le commerce stagne, la criminalité se répand dangereusement, les sectes Bouddhiques rompent leur vœu de pauvreté. Cette situation fait le jeu des envahisseurs thaïs, qui mettent fin à l’unité du pays. Les descendants d’Anoratha règnent désormais sur le Nord du pays, sous la tutelle des Thaïs ; le delta de l’Irrawaddy est le centre d’une principauté thaïe ; le royaume de Pegu, fondé par Wareru, s’empare de la Basse Birmanie. Ne reste vraiment birmane que la principauté de Toungoo, sur les rives du Sittang.

 

D’un autre coté enfin, entre 1260 et 1290, les Thaïs fondent donc dans cette région de petits royaumes, dont le plus important a pour capitale Sukhothai, où règne la première dynastie proprement siamoise issue d’un chef thaï, Bang Khang Tao. Le fils de Bang Khang Tao devient le roi Rama Kamheng, « le Puissant », conquérant et législateur. Selon la Tradition, c’est lui qui, en 1282, invente « dans son cœur » les caractères de l’écriture siamoise.

 

A suivre...

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 544
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité