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26 septembre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 903 à 904 / 1803

X1Arabie, XIVème siècle :

 

En 1310, un voyageur, Abdel Rahman Ibn Khaldun, se rend souvent à Bougie et à Fès, avant de s’installer au Caire. Juge musulman de profession, il est l’auteur d’une œuvre monumentale : la « Muqaddima », ou « les Prolégomènes, une introduction à l’Histoire ». Il écrit également une « Histoire des Berbères » et une « Autobiographie ». Dans ses ouvrages, Ibn Khaldun démonte les ressorts de la dynamique du pouvoir et constate que les dynasties, comme les Civilisations, sont mortelles.

 

A cette date, les Arabes accordent une importance particulière aux étoiles parce qu’elles leur évitent de se perdre dans le désert. L’un d’eux, Nasser Eddin Toussi, fait construire un observatoire sans équivalent. Nombre de noms d’étoiles et de constellations – Aldébaran, Altaïr, Bételgeuse, Rigel – viennent de l’arabe, de même que certains termes d’astronomie tels que alidade, azimut, nadir, zénith.

 

Avec l’extension de l’Empire, les Arabes apprennent à maîtriser la mer. Héros des « Mille et Une Nuits », Sindbad le Marin, qui part de Bassora vers la Chine, est le symbole de cette conquête des océans. Celle-ci se traduit par l’invention, le perfectionnement et la diffusion de nouveaux instruments de navigation. Ainsi, ayant appris des Chinois à se servir de la boussole, les Arabes la révèlent aux Européens. Le gouvernail leur doit beaucoup. L’astrolabe, ce « capteur des étoiles », permet de déterminer la hauteur des astres au-dessus de l’horizon. Les Arabes lui trouvent mille usages – dont celui de déterminer la direction de La Mecque pour la prière.

 

A cette date également, des communautés de soufis – croyants qui veulent parvenir à une connaissance directe de Dieu – commencent à s’organiser en corps organisés, avec à leur tète un maître – cheikh -. Une des confréries qui naît à cette date est celle des derviches tourneurs, la « mawlawiyya », inspirée par Mawlana Djalal al-Din Rumi.

 

Un Marocain, Ibn Abd Allah Ibn Battuta, part de Tanger, à l’age de 21 ans, dans l’intention de faire un pèlerinage à La Mecque. La caravane traverse tout le Maghreb et chacune de ses haltes est l’occasion pour le jeune homme de découvrir les plus belles cités de l’Islam : Tlemcen, Miliana, El-Djazaïr, Bougie, où il est pris de fièvre, Constantine, Tunis, Sfax, où il se marie, et Gabès. A Tripoli, en Libye, à la suite d’un différend avec son beau-père, il se sépare de sa femme et épouse la fille d’un juriste de Fès. Il arrive enfin à Alexandrie, dont il aperçoit la colonne des Piliers et le phare, l’une des sept merveilles du Monde : malheureusement, il ne reste déjà plus qu’un étage sur les trois conçus à l’origine.

 

Le voyageur s’emploie à établir et à consolider sa réputation de savant, de sage et de saint homme. La notoriété qu’il acquiert par son attitude lui confère une autorité qu’il « monnaie ». Il se voit attribuer des postes honorifiques et des cadeaux qui lui permettent d’écrire et de vivre dans l’aisance, alors que ses parents n’ont pas de fortune.

 

Il rencontre aussi un certain nombre de Saint hommes de l’Islam, au cours des étapes qui jalonnent son voyage. Il assiste à des miracles, il visite des mausolées et des fondations pieuses qui leur sont dédiés, des mosquées où il prie. C’est en 1326 qu’il arrive à la Mecque. Tout en sillonnant la région, riche en hauts lieux de l’Islam, il fait trois autres pèlerinages dans la ville sainte et sur le chemin du retour.

 

Entre-temps, il aborde l’Iran, l’Irak et le Yémen, puis la cote orientale de l’Afrique. Il revient en Egypte, principale puissance de l’époque, et en Syrie ; il gagne ensuite l’Asie mineure, où il demeure plus d’un an. Après avoir traversé l’Anatolie, il s’enfonce dans les steppes russes, parcourt le Caucase, visite le Khorasan, et des villes au nom de légendes : Samarkand, Boukhara. Enfin, il descend vers l’Inde, où il arrive en 1335. Le sultan de Delhi l’accueille fort courtoisement. Ibn Battuta passe sept ans à sa cour avant de devenir juge – « Cadi » - aux îles Maldives. Il visite ensuite Ceylan, la cote de l’Inde et le Bengale. Puis, il pousse jusqu'à Pékin, où il arrive en 1345.

 

Au cours de son voyage, Ibn Battuta narre dans un journal de bord nombre d’aventures, raconte des « historiettes » et se livre même à des confidences sur ses prouesses amoureuses. Parfois, le merveilleux prend une place importante dans son récit. Mais les mondes lointains ont toujours quelque chose d’irréel qui fascine l’imaginaire, surtout à une époque où il reste tant de choses à découvrir.

 

En plus, il ne se contente pas d’être un voyageur professionnel et un géographe. Sunnite de rite malékite, il veut être le témoin des pays musulmans de son temps. Pour lui, c’est un monde éclaté, secoué par l’invasion des Mongols, déchiré par les luttes entre sunnites et chiites. Il cherche à démontrer que ces divisions sont superficielles, et que la « oumma » - la communauté des musulmans – est une réalité « une et indivisible », grâce à ses pratiques religieuses et sociales et à son sens de la solidarité.

 

En 1347, Ibn Battuta rebrousse chemin en traversant l’Iran, l’Irak, la Syrie, l’Arabie, l’Egypte et le Maghreb. Pour attester de la véracité de son expédition, il reprend des descriptions de lieux faites par l’inventeur du « journal de voyage », l’Andalou Ibn Jubayr, mais en les réactualisant chaque fois que des changements sont survenus. A peine rentré au Maroc, il repart pour l’Espagne musulmane, consacre au Soudan son dernier déplacement, en 1353, et rentre définitivement à Fès, où il vit encore vingt-cinq ans.

 

A suivre...

 

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