De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 916 à 918 / 1803

En 1369 toujours, un Mage décrit une séance d’Invocation Démoniaque dans un de ses traités :

« Les Ombres ayant exécuté cet ordre, l’Apostat et ses Frères, conformément aux instructions qui leur furent données, allèrent aux Fourches. Ils dépendirent le cadavre d’un voleur, lui mirent l’anneau dans la bouche, et l’y laissèrent quelques temps. Puis, après lui avoir ouvert le ventre avec une épée, ils rendirent lesdits objets à la Créature Surnaturelle en lui assurant qu’elle pourrait revenir en ce Monde tant de fois qu’elle le désirerait. Ils lui remirent finalement un os dudit pendu, sur lequel l’Apostat avait écrit avec son sang plusieurs noms Diaboliques. ».

La même année, la guerre reprend entre la France et l’Angleterre. Charles V s’est préparé en dotant la monarchie de bonnes finances : chaque année, les foyers, les « feux », paient un impôt direct, le « forage », auquel s’ajoute un impôt indirect sur le sel, la « gabelle ». Des représentants du roi, les « élus », sont chargés de le percevoir. Ces dispositions permettent de solder régulièrement des armées permanentes, équipées de canons et de grands arcs, de remettre en état les forteresses et de constituer une flotte royale, dans l’arsenal du Clos des Galées, près de Rouen.

Charles se contente de troupes peu nombreuses mais excellentes, conduites par des chefs aguerris comme du Guesclin. Après 1369, aucune bataille marquante n’a lieu, mais, peu à peu, les places fortes sont reprises et les chevauchées anglaises deviennent de plus en plus difficiles : l’armée française, évitant cette fois l’affrontement, multiplie en effet les obstacles sur le passage des Anglais et s’efforce d’empêcher leur ravitaillement. En 1380, quand meurt Charles V, les conflits cessent sur tous les fronts, la guerre semble presque terminée.

Une douzaine d’années plus tard, en 1381, Nicolas Flamel est un apprenti-Alchimiste. Il étudie toujours la Médecine à l’Université de Paris. Mais, en même temps, il fait peu à peu en sorte de s’affilier à un groupe d’Occultistes, eux aussi élèves à la Faculté ; il devient d’ailleurs assez rapidement l’un de ses Initiés les plus brillants : il apprend beaucoup de lui en matière d’Esotérisme.

Puis, un jour, les dirigeants de la Confrérie confient une mission de confiance au jeune homme : ils désirent que celui-ci se rende à Lyon en leur nom afin de superviser une nouvelle filiale de leur Loge dans cette cité. Nicolas Flamel se souvient dès lors, qu’effectivement, l’Organisation possède de multiples ramifications plus ou moins récentes dans nombre de grandes villes. Il accepte donc le titre d’Ambassadeur Extraordinaire dont on l’honore.

De fait, il s’acquitte bientôt de son rôle avec succès et rallie Paris au bout de trois mois. Pourtant, peu de temps après, une rupture, aussi brutale qu’inattendue se produit : la Confrérie d’Alchimistes lyonnais choit tout à coup de rompre avec la « Maison Mère » ; et elle se réfugie dans le giron de l’Eglise Catholique en se rattachant à un cloître Cistercien.

Or, l’exemple lyonnais s’avère contagieux. Quelques mois plus tard, une sonde, une troisième, puis une quatrième Dépendance, cèdent également aux sirènes d’Avignon. A Paris, les dirigeants de l’Ordre s’affolent. Ils sont bouleversés de voir leur Communauté éclater en de multiples groupuscules. Ils décident donc de remettre leurs Secrets, leurs Archives, ainsi qu’une forte somme d’argent, entre les mains de Nicolas Flamel, leur plus talentueux Initié. Ils chassent ensuite les autres et entreprennent de se disperser puisque leur Mission Sacrée a échouée.

Peu après, comme convenu, Nicolas Flamel dissimule les Secrets et les Archives de l’Ordre dans un endroit qu’il est seul à connaître. Pour cela, il cherche un moment les douze tombeaux de Juifs dispersés dans la capitale dont on lui a donné les clefs ; il les identifie facilement puisqu’ils ont tous pour emblème une tète de lion sculpté. Puis, il procède à leur ouverture, y range une partie des Savoirs Ancestraux qu’on lui a remis. Et finalement, il retourne à l’anonymat le plus complet et reprend ses études Alchimiques en solitaire.

Trois mois après ces événements, plusieurs Initiés de l’Ordre déchu réapparaissent soudainement. Ils visitent chacun des douze mausolées Juifs dans lesquels Nicolas Flamel a caché leurs Mystères. Ils s’emparent d’un certain nombre de leurs trésors. Ils chargent ceux-ci sur un bateau à quai de Seine les attendant non loin de là. Puis, ils s’évanouissent dans la nature sans laisser de traces.

A suivre...