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Mes Univers
7 octobre 2017

Brèves Philosophiques, pages 341 à 343 ; Pourquoi je ne "crois" pas, cinquième partie :

X2Sinon, s'il est seul, si les questions qu'il se pose ne peuvent être rattachées au Divin – quelle que soit sa forme -, un gigantesque vide s'emparerait de lui. Si il n'y a rien d'autre, nulle part, s'il n'y a pas de vie après la mort, s'il n'y a pas de guide qui le pousse en avant, auquel il peut se raccrocher dans les moments où il est désespéré, blessé, confronté à des horreurs comme seul il est capable d'en créer. Si cet amour divin, infini, supérieur, est une chimère ; si ce pardon pour les fautes commises n'est qu'un leurre, il n'y a plus rien que lui-même.

Seul perdu au milieu de l'immensité d'un Univers qui le dépasse, d'une complexité et d'une diversité qui dépasse son intelligence et son imagination. Seul comme il l'est depuis l'est depuis toujours.

Ce besoin est donc irrépressible. Il n'a rien à voir avec son intelligence ou sa raison. Il est issu de cette terreur sans nom, de cette peur frisant les limites de la folie qui le confronte à lui-même, à sa petitesse, à la futilité de son existence, à l'insignifiance des querelles qui l'animent à l'encontre de ses congénères, à la puérilité de sa course incessante après le pouvoir, après l'argent, après la gloire, après les honneurs, etc. Tout cela, et tout le reste, s'effondrerait instantanément.

Dieu et la Religion sont un besoin, pas une nécessité. Et plus la civilisation s'éloigne des ages préhistoriques, ou de l'Aube de la Civilisation, où se besoin était une part essentielle de son mode de vie, de son modèle social, culturel, intellectuel, et philosophique, plus les Croyants se font féroces, intolérants, violents. Car, comme lors de chaque époque où l'Humanité a connu de grands bouleversements, où elle a franchi de nouvelles frontières, c'est le phénomène religieux qui en est ressorti amoindri.

Pour reprendre mon exemple lié à Christophe Colomb, ce sont les docteurs de la foi qui ont édicté le fait que la Terre était plate, et que franchir la Mer de l'Ouest pour rejoindre les Indes – but premier de cette expédition novatrice – était impossible. Evidemment, que Christophe Colomb ait réussi là où l’Église disait que c'était inconcevable a tout remis en cause. Et cette brèche ouverte a permis à d'autres, après lui, de suivre le chemin qu'il avait tracé : Copernic, Galilée, Kepler, pour ne citer que les plus emblématiques. Tous ont été persécutés par une Église jalouse de ses prérogatives, jalouse de voir sa prédominance remise en question ; a tel point qu'il n'est pas anodin qu'y compris à l'intérieur de l’Église, des ecclésiastiques et des théologiens aient cherché d'autres voies : Calvin, Luther, etc.

Aujourd'hui, ce que Daesh et les Islamiste, ce que les fondamentalistes juifs ou les fanatiques chrétiens font, c'est d'entraver la Marche de l'Histoire, afin de continuer coûte que coûte à préserver le peu de pouvoir qu'il leur reste.

Face à un monde, à une Humanité, en perpétuelle mutation, ils ne peuvent tolérer que les quelques miettes de leur toute puissance d'autrefois leur échappent définitivement. Cependant, ils n'ont pas compris – le comprendront-ils, et l'accepteront-ils un jour ? Rien n'est moins sûr – que nulle idéologie, que nulle religion, que nulle population, que nulle philosophie ne peut empêcher l'Histoire d'aller de l'avant.

De nombreuses Religions se sont éteintes par le passé, parce qu'elles n'ont pas su – ou pu – s'adapter aux temps nouveaux auxquels elles étaient confrontées. Si nos trois religions monothéistes actuelles n'y arrivent pas, malgré tous leurs efforts pour contrer l'inéluctable, il est évident qu'elles font face à leur champ du cygne.

Bien entendu, cela n'est pas pour aujourd'hui, ni pour les quelques années ou décennies qui viennent. Comme chaque bouleversement, c'est à l'aulne des siècles présents et à venir que ce phénomène se produira. Mais, tôt ou tard, il se produira, nul ne peut en douter s'il fait preuve d'un semblant de discernement. D'autres formes de croyance les remplaceront inévitablement, c'est un fait. Mais les lézardes s'accumulent. Les tenants du Religieux ne seraient pas si vindicatifs, intolérants, ne prôneraient pas avec tant de ferveur un retour à la Religion telle qu'elle existait originellement, s'ils n'en n'étaient pas conscients tout au fond d'eux.

A suivre...

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