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Mes Univers
8 octobre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 918 à 920 / 1803

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Un jour de 1382, alors qu’il est toujours un étudiant à la Faculté de Paris, Nicolas Flamel achète un très grand et très ancien Livre enrichi d’enluminures. Pour deux florins, un Initié inconnu le lui vend sur le pas d’une porte cochère de l’Université.

 

Une fois de retour chez lui, Nicolas Flamel examine l’ouvrage, détaille chacune de ses particularités. Il s’aperçoit alors presque immédiatement que sa couverture est de cuivre bien délié ; qu’elle est gravée de lettres et de figures étranges en relief qui ressemblent à des caractères Grecs. Mais elle ne possède pas de titre de présentation. Nicolas Flamel se rend ensuite compte que les pages du manuscrit sont fabriquées en écorce, ce qui est peu commun. Et ce n’est que sur la première d’entre elles qu’est écrit : « Abraham le Juif, Prince, Prêtre, Lévite, Astrologue et Philosophe, au Peuple Juif dispersé en France par la colère de Dieu, souhaits de prospérité. ».

 

Fébrile, Nicolas Flamel consulte aussitôt les feuillets suivants. Et il comprend dès lors que les paragraphes qui y sont rédigés ont été tracés par un stylet de métal. Ce sont d’abord des menaces de l’auteur ; elles sont consignés en langue latine et promettent les pires malheurs si l’individu qui consulte le Livre n’est pas scribe ou écrivain. Quant à la suite, ce sont deux chapitres différents : le premier traite d’Alchimie ; il est divisé en sept sections comprenant chacune 21 feuillets. Ces dernières sont en outre décorées de sept figures hermétiques. Le second, Nicolas Flamel ne s’y attarde pas, estimant que si il l’étudiait, Dieu le punirait sûrement.

 

De fait, il se penche uniquement sur le décryptage de la première partie de l’ouvrage. Et il apprend bientôt que le narrateur s’adresse à tous les pauvres Juifs opprimés du Monde. Il désire leur expliquer comment réussir la transmutation des métaux en or afin de payer les continuels tributs exigés par les Empereurs Romains.

 

Nicolas Flamel en reste incrédule. Il lit, puis relit les lignes qui s’étalent devant lui. Il comprend parfaitement qu’Abraham le Juif donne toutes les indications nécessaires au processus Alchimique. Or, si celles-ci sont claires et précises, elles se réfèrent aux ultimes phases de la métamorphose. Pourtant, pour ce qui relève des premières étapes, les seules instructions fournies sont – soit disant – contenues dans les illustrations de la quatrième et cinquième pages du Livre. Il les ausculte donc minutieusement. Mais, à son grand désappointement, il lui est impossible de les déchiffrer, tellement elles sont obscures. N’étant pas Kabbaliste, il n’est en effet pas à même d’interpréter correctement la Science Esotérique rattachée aux Livres Sacrés des Hébreux ; alors qu’elles se réfèrent toutes à elle.

 

Déçu, pour ne pas dire désespéré, Nicolas Flamel se confie alors à sa femme bien aimée, dame Pernelle. Il lui déclare qu’il lui faut à tout prix trouver un savant Juif. Seul l’un d’eux, renchérit t’il, pourra m’aider à mener à bien cette expérimentation incroyable. Malgré tout, ce n’est qu’au bout de vingt ans, que dame Pernelle, par hasard, entend parler d’un Erudit Juif fort réputé habitant l’Espagne. Elle pense aussitôt que celui-ci serait à même d’épauler son mari dans sa Quête Alchimique. Et elle lui suggère de se rendre dans ce pays aux grandes synagogues, pour le rencontrer.

 

Dès lors, il ne faut que quelques semaines à Nicolas Flamel pour préparer son pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle ; et en chemin, de s’arrêter dans la ville où habite ce fameux Juif. Puis, prenant soin de se munir d’une copie des illustrations de son ouvrage, il s’empare de son bâton de pèlerin ; il se coiffe de son chapeau à larges bords, se munit de son escarcelle en forme de coquille, et se joint rapidement à l’un des innombrables groupes de dirigeant vers le célèbre Sanctuaire.

 

Le voyage dure deux ans. Après bien des vicissitudes, il pénètre à Saint-Jacques de Compostelle. Il accomplit ses dévotions. Il remonte vers le Nord du pays. Il séjourne quelques temps dans la ville de Léon. Et là, il fait la connaissance d’un dénommé « Maitre Canches », un éminent et fort savant médecin Juif.

 

Or, un jour, les deux hommes sont amenés à parler d’Alchimie. Mis en confiance, Nicolas Flamel montre les planches dessinées du Livre d’Abraham le Mage à son hôte. Maitre Canches ne peut pas cacher sa surprise et son ravissement à la vue des feuillets que lui présente son interlocuteur ; il reconnaît en effet en eux les fragments d’un manuscrit qu’il croyait à jamais perdu, et il veut savoir si l’ouvrage d’où les pages sont tirées existe toujours. Or, à partir de ce moment là, Nicolas Flamel devient méfiant. Il lui déclare donc qu’il espère retrouver sa trace si toutefois quelqu’un était capable de lui déchiffrer les premières énigmes qu’il a entre les mains. Et le savant Juif de commencer à apprendre à Nicolas Flamel ce qu’il connaît sur ces Secrets ; bien qu’il n’aille pas très loin dans ses éclaircissements.

 

C’est alors que Nicolas Flamel lâche un peu de lest en lui avouant qu’il a déjà vu le Livre. Finalement, de fil en aiguille, ils échangent des bribes d’informations pour des bribes d’explications ; et Nicolas Flamel accepte d’amener Maitre Canches en France, là où, dit t’il, se trouve le manuscrit tant recherché.

 

Les deux hommes rentrent ainsi au pays par la mer. Ils atteignent bientôt Nantes ; ils approchent d’Orléans. Nicolas Flamel note même que le voyage est heureux puisque « depuis que nous étions partis d’Espagne, il avait très véritablement interprété la plupart de mes figures, et y avait découvert de grands Mystères ».

 

Malheureusement, en atteignant Orléans, le savant Juif tombe subitement malade. Il vomit sans arrêt, a des coliques à répétition, puis finit par mourir. Nicolas Flamel le fait donc rapidement enterrer. Puis, de nouveau seul, il continue sa route vers Paris, où l’attend sa fidèle Pernelle.

 

Arrivé là, il se remet à la tâche de comprendre les sens cachés de son Livre. Grâce aux informations inédites qu’il a en sa possession, il se penche tout d’abord sur une de ses illustrations principales ; évoquant des serpents et des dragons roulés en boule, elle montre certains monstres issus de la Mythologie des Egyptiens. Progressivement, il déchiffre alors leur Symbolisme le plus obscur. Il s’approprie la Clef de leur Mystère. Et ainsi, il réalise que ces Créatures suggèrent la présence dans les pages du Livre, de la manière de marier les quatre Eléments Fondamentaux de l’Univers entre eux.

 

En examinant une autre illustration, Nicolas Flamel apprend également que le Grand Œuvre reflète la vision du Monde selon laquelle chaque élément est Vivant, et donc Transformable, si on l’associe à une pulsation tellurique particulière. Il suffit en effet de modifier la modalité de ses vibrations, voire d’en intercaler de nouvelles, pour obtenir sa Métamorphose.

 

Dès lors, pendant un an, Nicolas Flamel travaille seul dans son laboratoire à ces découvertes. Il expérimente, s’instruit, se renseigne un peu partout chez ses confrères sur l’avancée de peurs propres opérations Alchimiques. A un moment donné, il se fait même subventionner par la reine Blanche d’Evreux ; car, elle aussi étudie l’Art dans sa tour de Neaufles. Régulièrement en effet, elle s’enferme dans les souterrains reliant la citadelle au bourg de Gisors ; et là, elle se livre à des pratiques Esotériques d’une étonnante complexité. C’est pour cette raison que lorsqu’elle se rend à Paris, elle va visiter Nicolas Flamel : veut que celui-ci puisse poursuivre ses recherches en la matière. Et elle lui offre une somme conséquente dans ce but, mais aussi pour qu’il partage ses résultats avec elle.

 

De fait, le 17 Janvier 1384, Nicolas Flamel réalise finalement sa première transmutation Alchimique à peu près réussie. Peu après, il écrit à ce sujet : « Je détenais le Secret des Eléments Fondamentaux, mais non celui de leur préparation première. Cet obstacle représentait donc une incommensurable difficulté pour moi. Pourtant, après des mois d’essais infructueux, je trouvais enfin ce que je cherchais si ardemment. Je pouvais désormais accomplir le Magistère.

 

La première fois que j’effectuais la Projection, c’était aux environs de midi, le Lundi 17 Janvier 1384. J’étais seul avec Pernelle dans notre maison. En suivant mot à mot les instructions de mon Livre, je fis la Transmutation. J’utilisais d’abord une demi-livre de « pierre rouge » sur semblable quantité de Mercure ; ce dernier se métamorphosa alors en Argent ; un Argent plus pur et plus que celui qui sort de la mine. ». Puis, trois mois plus tard, le 25 Avril pour être plus précis, il réussit sa première Transmutation en Or.

 

A partir de ce moment là, l’Alchimiste et sa femme entreprennent de faire un bon usage de la fortune qui leur échoit : au cours des années suivantes, ils fondent quatorze hôpitaux, trois chapelles et sept églises. Mais, en même temps, ils font sculpter des serpents, des dragons et des anges multicolores en divers endroits des nouveaux bâtiments. Et à cette époque, Nicolas Flamel marque : « Ces édifices récemment érigés sont tous situés dans la ville de Paris ; ils sont dotés de magnifiques ornements et de revenus conséquents. Mais nous avons fait à Boulogne presque autant qu’à Paris, sans parler des nombreuses aumônes distribuées personnellement aux indigents, et principalement aux veuves et aux orphelins. ».

 

Or, les gens des environs déclarent bientôt à qui veut l’entendre, que Nicolas Flamel est un homme fortuné qui a fait de très bonnes affaires, placements, etc. Ils ne savent pas de quelle manière, ils ne veulent pas le savoir, mais c’est un fait acquis.

 

A suivre...

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