Brèves Philosophiques, pages 357 à 360 ; Humanité et religion, seconde partie :

J'aimerai bien savoir où il est écrit, y compris à l'intérieur des textes théologiques des trois Religions monothéistes actuelles, que la Religion est la seule mandataire de ce qui est une partie intégrante de ce qu'est l'Homme dans sa globalité.

C'est un véritable kidnapping de de ces valeurs, d'une certaine manière. Surtout quand on sait qu'en prônant celles-ci, la Religion, au nom même de ces dernières, n'hésite pas à réprimer, à torturer, à tuer, à déclencher des guerres, à justifier son intolérance vis-à-vis de celui ou de celle qui n'a pas la même vision du monde qu'elle. Ou plutôt, la mème vision du monde que ses émissaires.

Ils prêchent la bonne parole, la tolérance, l'amour de son prochain, la foi en ce qu'il y a de meilleur en nous afin de se rapprocher de Dieu. Par contre, en même temps, ils sont avides de pouvoir, de richesses matérielles, fiers et orgueilleux parce que désignés comme ceux « qui savent » ce qui est le mieux pour leurs ouailles ; parce qu'ils ont été instruits de ce que révèlent leurs textes sacrés. Tout en les dévoyant dès que l'occasion s'en présente.

Combien de prêtres sont accusés de pédophilie – ces affaires sortent aujourd'hui, parce que la société est plus attentive a ce genre de dérive ; mais dans le passé, nul n'en parlait, alors que ce phénomène existe depuis toujours. Combien d'affaires liées à la finance ? En ce qui concerne l'Islam, j'ai souvent discuté avec certains d'entre eux. Ils me juraient sur le nom d'Allah que leur Religion n'avaient rien à voir avec ceux et celles qui ont proclamé leur allégeance à Daesh. Et personnellement, je crois en leur sincérité.

Néanmoins, la notion de Djihad au nom de la foi n'est pas un symptôme récent de celle-ci. Au nom de la « vrai foi », dès l'époque du Prophète et de ses successeurs immédiats, le Djihad a été un dogme qu'a utilisé l'Islam pour conquérir le Moyen, puis, le Proche-Orient, avant de traverser la Méditerranée pour s'implanter dans la péninsule Ibérique ; et enfin, durant quelques décennies, dans une partie du Sud de la France ; avant d'en refluer pour se réfugier de l'autre coté des Pyrénées.

Que dire des ultra-orthodoxes juifs qui souhaiteraient éradiquer le peuple Palestinien ; ou pire encore, conquérir les territoires d'où ils sont exclus, afin de retrouver l'intégralité de la superficie du « grand Israël » de l'époque du roi Salomon. D'autant qu'il ne faut pas oublier que le Yahvé des souverains fondateurs n'était pas un Dieu incarnant spécifiquement l'amour, la compassion, la protection du faible, ou la tolérance. Il était, surtout et avant tout, un Dieu conquérant, vengeur, capable de détruire des armées ou de soumettre des nations pour que le Peuple d’Israël puisse s'implanter en Judée. Et tant pis si pour cela, il fallait en dégager les populations locales ; ou, les détruire.

Je ne parlerai pas d'autres intolérances qu'ont été l'Inquisition, la soumission de peuples entiers dur le Nouveau Continent, l'esclavage – puisque les « nègres » ou les « indiens » ont, pendant longtemps, été considéré comme des animaux, ou au mieux, des « sous-hommes ». La colonisation – cette supériorité naturelle de l'Homme Blanc » sur toutes les autres « races », avec l'approbation discrète mais certaine de l’Église. Ce racisme latent mais si présent imprégnant encore aujourd'hui « ordinairement », nos sociétés occidentales.

Moi qui étudie la genèse idéologique du Nazisme, certaines de ses racines plongent profondément dans cet état d'esprit particulièrement fort au XIXème siècle. Et qui, actuellement ressurgit inévitablement du fait de la crise et des inégalités sociales de plus en plus visibles parmi certaines franges de la population française, européenne, voire occidentale.

Ces « Blancs » aisés, bien pensants, accrochés viscéralement à leur foi, à leur Religion, prêchant l'amour, la tolérance, la compassion, etc., se rendant à l'église tous les Dimanche. Mais n'hésitant pas, en bon ultra-capitalistes qu'ils sont, a exploiter les plus pauvres, les plus désespérés, afin de les enrichir davantage encore. Et sans aucun regret ou aucun remord.

Ils sont notamment nombreux parmi les évangélistes, branche du protestantisme qui s'est développé aux États-Unis, en Amérique Latine depuis plusieurs décennies, et qui, maintenant, s’implantent beaucoup en Afrique Noire – là où se trouvent les plus pauvres cherchant un espoir d’être délivrés de leur misère grâce à leur foi -, et de plus en plus en Europe. Puisque la croyance en Dieu y est moins forte que jadis. Par ce procédé, d'ailleurs, ils s'aventurent sur le même terrain que les extrémistes islamistes prônant un retour aux dogmes des origines.

A suivre...