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21 novembre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 949 à 950 / 1803

X1Car la nouvelle papauté romaine modifie ses relations avec les Etats, et conclut avec la plupart d’entre eux des concordats qui fixent clairement les prérogatives des uns et des autres. Délivré de cette tutelle, libéré du contrôle conciliaire, le pape peut réaffirmer sa puissance.

 

Dès lors, les Etats italiens de la papauté sont réorganisés et repris fermement en main. Rome développe une nouvelle bureaucratie et une nouvelle fiscalité – sous prétexte, notamment, d’organiser des croisades, d’abord contre les hussites, puis contre les Turcs.

 

A Rome aussi, l’Eglise inaugure une ère de grands travaux de constructions magnifiques, particulièrement au Vatican : il s’agit de symboliser aux yeux de tous le pouvoir et la splendeur retrouvées de la papauté, guide et rempart des chrétiens. Les papes renoncent donc à leur traditionnelle résidence du Latran, qui a été incendiée. Ils s’installent près du Vatican. Et en 1450, Nicolas V – 1447 – 1455 - entreprend la construction du nouvel édifice, en même temps que la reconstruction de la gigantesque basilique Saint Pierre.

 

L’ère de conciles est close. Les papes humanistes du milieu du siècle, Nicolas V, aussi fondateur de la Bibliothèque vaticane, et Pie II – 1458 – 1464 -, préservent la dignité de la papauté. Malheureusement, leurs successeurs se laissent accaparer par les luttes des Etats italiens. Détournant les richesses de l’Eglise, ils dotent leurs familles – Borgia, Riaro, Della Rovere – de principautés territoriales, tandis que se développe autour d’eux une cour d’un luxe inouï. Aux yeux de la plupart des fidèles, la papauté de la Renaissance apparaît ainsi, à son tour, comme un intolérable scandale.

 

Malgré tout, un prêcheur dominicain exalté, Savonarole, revient un temps à des conceptions religieuses beaucoup plus archaïques ; en 1491, il devient prieur du couvent de Saint Marco. Puis, en quelques semaines, ses sermons enflammés subjuguent Florence. Prophète inspiré, il presse la foule de se convertir et de réformer ses mœurs. Sa parole suscite l’émotion – d’où le nom de « pleureurs » donnés à ses partisans. Ses prêches entraînent des réformes politiques, des lois contre l’usure et des « bûchers de vanités » où sont jetés bijoux, miroirs, jeux de cartes, images de nudité et instruments de musique.

 

D’un autre coté, bientôt, Rodrigo Borgia est élu pape en Août 1492, contre le cardinal della Rovere : il succède à Innocent VIII. Sa débauche et son amour du luxe, déjà notoires, s’accompagnent alors d’une vie dissolue connue de tous. Il excommunie tout de même Savonarole, qui se heurte à la lassitude des florentins et à l’hostilité des franciscains. Celui-ci est arrêté pour avoir refusé de se soumettre au « jugement de Dieu », et est finalement condamné au bûcher.

 

Encore un peu plus au Sud, Milan contrôle Pavie, Côme, Parme et Plaisance, et en même temps qu’émerge un nouveau patriotisme, la carte se simplifie avec la paix de Lodi qui consacre l’équilibre entre les « Grands ». Enfin, des hommes nouveaux, de fortes personnalités s’imposent, qui n’appartiennent pas forcément à la noblesse héréditaire. Leur légitimité ne relève que de leur valeur – leur « virtù » - et de leur renommée. Ces réussites personnelles, dans la politique ou la culture, alimentent donc la confiance en l’homme artisan de son destin. Peu à peu cependant des alliances princières, la transmission aux enfants de situations acquises, la création de cours, figent cette mobilité.

 

Mais Galéas-Marie, fils aîné de François Sforza, hérite de la couronne du duché milanais en 1466, mais il meurt dix ans plus tard, en 1476. Il laisse le pouvoir à un petit garçon de huit ans, Jean-Galéas, au nom duquel gouverne sa mère, Bonne de Savoie, aidée de son conseiller Simonetta.

 

Toujours plus au Sud, le royaume de Naples, qu’Alphonse d’Aragon reprend aux Angevins se consolide lentement.

 

Jusqu'à présent, les cités sous la juridiction de Naples ont glorifié l’activité militaire, qui a permis aux hommes de gagner du prestige et de la renommée. Le métier des armes a aussi permis aux seigneurs ambitieux de s’enrichir : ils ont recruté des troupes et ont loué leurs services à un prince ou à un Etat, selon un contrat, « la condotta ». La mission remplie, le seigneur a retrouvé son indépendance vis à vis de son commanditaire, qui a renouvelé – ou non – son contrat et a récompensé son associé en lui accordant honneurs, plais, nobles mariages.

 

A suivre...

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