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20 décembre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 978 à 979 / 1803

X1L’Empire de Pachacutec trouve sa cohésion dans la personne de son souverain : le « Sapa Inca ». Celui-ci consolide son autorité en se proclamant descendant d’Inti, le Soleil, et en faisant du culte solaire une religion d’Etat. C’est lui qui confère son unité à l’Empire en étant intégré dans le panthéon des nombreuses divinités des populations soumises. Le faste, ainsi qu’un rituel très cérémonieux, qui souligne le moindre de ses gestes, parachèvent l’image de sa puissance. Le Sapa Inca est honoré à l’égal d’un Dieu. Pour limiter les problèmes de lignée et conserver la pureté de sa caste, il doit épouser une de ses Sœurs, la « Coya ». Tout ce qu’il touche, devenu tabou, est enfermé dans des coffres, avant d’être brûlé. Le front ceint du « mascapaicha », bandeau à franges écarlates emblème du pouvoir, paré de bijoux et vêtu de tissus précieux, il se déplace dans une litière ornée d’or et d’argent et tapissée de plumes d’oiseaux exotiques. On ne l’aborde qu’en se prosternant, pieds nus et le regard baissé.

 

Comme il n’y a pas de règles succession, la mort du Sapa Inca suscite de sanglants conflits, et son successeur doit prouver sa légitimité par la force. A sa mort, le Sapa Inca est embaumé, et ses descendants masculins, s’ils ne lui succèdent pas, veillent sur sa momie tout en continuant à entretenir une cour. Ils conservent également les terres et les possessions de leur ancêtre. Comme il faut toujours plus de territoires aux nouveaux souverains ainsi frustrés, cette disposition contribue sans cesse à alimenter l’expansionnisme Inca tout en multipliant le nombre de lignages. Les grands dignitaires sont choisis dans cette caste de privilégiés, mais certains guerriers ou alliés peuvent être anoblis afin de favoriser la cohésion de l’Empire.

 

Le roi est assisté par un conseil de quatre membres, les « apus », représentant les quartiers de l’Empire et chargés de leur administration. Au-dessous des Apus se trouvent les gouverneurs de province, qui appartiennent aussi à l’ethnie Inca. Ils peuvent être couverts de faveurs par les souverains, mais ils ne reçoivent pas de terres à titre privé : la propriété du sol est collective, ce qui évite la formation d’une aristocratie foncière.

 

Favorisée par cette forte centralisation, la cohésion de l’Empire Inca est également renforcée par les déplacements de colons déracinés. Ainsi, certaines ethnies peu « sûres » sont installées dans des régions fortement imprégnées de Civilisation Inca. A l’inverse, des groupes loyaux sont dirigés vers des terres lointaines où ils cultivent notamment du maïs et de la coca, plantes associées au prestige de l’Inca. Par ailleurs, certains sujets sont « offerts » en récompense à des chefs locaux ou à des nobles de la cour, qui les emploient pour leur service ; mais ce ne sont pas des esclaves puisqu’ils peuvent aux mêmes posséder terres et biens.

 

Bâtie autour d’une place centrale où se déroulent les fêtes les plus importantes, Cuzco, la capitale, est le centre de l’univers inca, en miniature. Elle est divisée entre la « ville basse » et la « ville haute », distinction correspondant à l’organisation spatiale des unités familiales et territoriales qui structurent tout l’espace andin. De même, la ville, d’où partent les quatre grandes routes qui desservent le pays, reprend danses quartiers la partition de l’Empire en quatre sections. Ces routes particulièrement bien structurées, facilitent les relations avec les territoires lointains. Un temple du Soleil est construit en son centre. L’enceinte abrite des sanctuaires, des dépendances et un jardin extraordinaire où du maïs, des fleurs, des lamas et des bergers sont façonnés dans un or enrichi de pierreries qui représentent le Soleil. Ce temple renferme différentes représentations des forces célestes, ainsi que les momies des différents Empereurs qui, somptueusement ornés, sont installés sur des trônes d’or. La répartition des richesses de la ville, quant à elle, profite dès lors pour un tiers à l’Etat, pour un deuxième tiers aux Dieux, et pour un troisième aux populations.

 

Les villages bâtis dans les Andes jusqu'à 4000 mètres de hauteur sont habités par des familles élargies appelées « ayllus » et placée chacune sous l’autorité d’un chef, le « curaca », qui est un descendant des ancêtres divinisés. Il gère la distribution des terres, chaque famille devant cultiver des parcelles sur les différents étages écologiques de la montagne. Il s’occupe également de la répartition des travaux collectifs, par exemple de l’entretien des indispensables canaux d’irrigation. Appartenir à un ayllu signifie être engagé dans un réseau complexe d’obligations et de solidarités. Chaque ayllu doit pouvoir fournir à tout moment des travailleurs pour la garde des troupeaux d’alpagas ou de lamas, la production de tissus ou de l’entretien des bâtiments. Périodiquement, tous les hommes adultes, c’est à dire chefs de famille, sont de corvée pour une période allant de trois mois à un an. Ils doivent non seulement fournir du travail pour le curaca, mais aussi pour l’Empereur et le dieu-soleil, qui possèdent des terres et des troupeaux sur tout le territoire inca. En contrepartie de leurs efforts, ceux qui accomplissent la corvée reçoivent nourriture, logement et habillement, outils et protection.

 

L’empire Inca s’étend désormais du Rio Grande dans l’actuelle Colombie, jusqu’au Rio Maule dans l’actuel Chili central. Son souverain absolu, dit de droit divin – le Sapa Inca – s’appuie sur une armée puissante et une hiérarchie stricte. De nouvelles cités, telles que Machu Picchu – forteresse à cheval sur une crête vertigineuse des Andes – sont érigées sur son ordre.

 

A suivre...

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