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23 décembre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 981 à 982 / 1803 :

X1Amérique Centrale, XVème siècle :

 

Au départ, rien ne prédispose Christophe Colomb à la grande aventure de 1492. Né en 1450, fils d’un tisserand génois, le jeune garçon commence, avec son frère, par carder de la laine dans l’atelier paternel de Savone. Mais les deux adolescents n’ont qu’une passion : la mer. C’est donc à l’occasion de voyages commerciaux pour le compte de son père que Christophe Colomb apprend à naviguer ; il note à 14 ans, dans son journal, qu’il fréquente des écoles de pilotage et de navigation.

 

De 1471 à 1476, il sillonne la Méditerranée pour des clients génois ; en 1476, pris dans un naufrage, il échoue à Lisbonne. De là, il part pour l’Angleterre et s’embarque à Bristol, pour l’Islande, en compagnie de pécheurs de morue.

 

Puis, de retour au Portugal, il épouse la fille du gouverneur de l’île de Porto Santo, et a un fils, Diego ; bien introduit dans ce milieu de marins, il recueille toutes sortes d’informations. Il a entre les mains la carte de l’humaniste florentin Toscanelli, mentionnant les distances des diverses îles jusqu'à la « très noble cité de Quinsay » - Chine du Nord -. Peu à peu, la culture géographique de Colomb s’appuie sur les Connaissances de son temps : celles-ci lui sont essentiellement données par les « Géographies » des mathématiciens grecs antiques Marin de Tyr et Ptolémée ; par la relation de voyage de Marco Polo, « le Livre des Merveilles du Monde », et par les informations de l’astronome Arabe al-Farrhani. Enfin, Christophe Colomb possède l’ouvrage du théologien français Pierre d’Ailly, un atlas intitulé « Imago Mundi » qu’il annote de sa propre main.

 

A l’origine, c’est de plusieurs erreurs de calcul que naît sa conviction de pouvoir atteindre les terres visitées par Marco Polo en passant par l’Ouest : persuadé, comme la plupart des gens cultivés, que la Terre est ronde, Colomb minimise la dimension de la partie occidentale du Monde au profit de l’Eurasie ; de plus, en convertissant les milles arabes en milles italiens, il réduit encore la circonférence du globe, et estime finalement à 5000 kilomètres la distance séparant les Canaries au Japon, alors qu’elle est, en réalité, de 20 000 kilomètres.

 

Colomb perfectionne sa connaissance de la mer en participant à des expéditions portugaises vers l’Afrique occidentale, ce qui lui permet de comprendre le régime des vents alizés et de se familiariser avec des mondes inconnus. Lorsque sa femme meurt, il gagne Lisbonne, où il rejoint son frère, Bartolomeo, qui a ouvert une officine de cartes et le soutient dans ses démarches. Christophe Colomb cherche en effet à intéresser des financiers et des notables portugais à son projet, mais il ne rencontre que scepticisme. D’ailleurs, pendant les années 1480, Jean II le Parfait, roi du Portugal, concentre ses efforts sur l’expédition du navigateur Bartolomeu Dias, qu’il envoie en Afrique.

 

Cependant, Colomb ne se décourage pas ; il quitte le Portugal en compagnie de son fils, décidé à frapper à d’autres portes : Henri VII, roi d’Angleterre, et Charles VIII de Valois, le roi de France, l’éconduisent. Il se rend en Espagne : certaines motivations, comme l’ambition, le goût de l’or et un très grand désir de gloire, le poussent à réaliser son projet. Mais il est également guidé par un mysticisme, une foi visionnaire de « croisé » : les courants eschatologiques – qui étudient les fins dernières de l’homme et du monde -, diffusés par les milieux franciscains, ont pénétré la péninsule Ibérique ; Colomb, qui séjourne au monastère franciscain de La Rabida en 1485, se sent porteur d’une mission : il brûle de prendre l’Islam à revers. Les richesses des Indes serviront, dit t’il, « à restituer la Maison sainte de Jérusalem à la Sainte Eglise et à reconstruire le Temple ». Dans ce monastère, où il a installé son fils Diego, Colomb rencontre un moine, ancien confesseur d’Isabelle Ière, qui lui promet de le présenter à la reine. L’entrevue à lieu en 1486 à Cordoue, mais ne donne aucun résultat : les Rois Catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand II d’Aragon, sont en effet engagés dans la fin de la Reconquête et dans le siège de Grenade. Colomb reçoit cependant l’appui d’un homme important, le duc de Medinaceli ; l’enthousiasme du navigateur et son assurance finissent par impressionner la reine. Il reste à rédiger le contrat.

 

Les prétentions du Génois sont exorbitantes : il réclame deux millions de maravédis, le titre d’amiral de la mer Océane, et la vice-royauté de toutes les terres découvertes. Les Rois acceptent, puis ils reviennent sur leur décision. Enfin, la reine se reprend et, le 17 Avril 1492, les « capitulations » - contrats – sont signées à Santa Fe. Don Cristobal Colon reçoit le titre d’amiral, avec le droit de participer au 1/8 des bénéfices, et des avantages héréditaires ; la Couronne fournit un million de maravédis, tandis que Colomb obtient le concours d’un riche marchand, Martin Pinzon, qui lui procure deux caravelles, la Nina et la Pinta, ainsi que des pilotes expérimentés. Le navigateur, de son coté, gréé le navire amiral la Santa Maria, et il recrute au port de Palos une centaine de marins bien entraînés, tous volontaires. Avec l’équipage s’embarquent un interprète – parlant l’arabe et l’hébreu -, un notaire et un contrôleur royal. Colomb emporte avec lui des lettres de créance destinées à être remises au grand khan.

 

A suivre...

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