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14 janvier 2018

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 1006 à 1008 / 1803

X1Suisse, première moitié du XVIème siècle :

 

Jean Calvin naît à Noyon en 1509. Son père est le greffier de la ville, ainsi que l’agent fiscal et le secrétaire de l’évêque. Celui-ci favorise la carrière des enfants de son officier en leur procurant des bénéfices ecclésiastiques, et c’est ainsi que Jean, dès douze ans, a un petit bénéfice de l’Eglise catholique, ce qui lui permet de financer ses études de théologie à Paris. Elève du collège de Montaigu, Calvin y fréquente des humanistes, et en sort maître ès arts. En 1528, il doit abandonner les lettres pour le droit, à la demande de son père, car celui-ci, incapable de rendre des comptes exacts, est blâmé et bientôt excommunié. Le jeune homme poursuit ses études dans les facultés d’Orléans et de Bourges, où il devient un excellent latiniste, puis de nouveau à Paris, au Collège royal – futur Collège de France -, où il étudie le grec et l’hébreu.

 

Parallèlement, curé de Zurich, Zwingli, lui aussi, adhère bientôt à la Réforme et y entraîne sa ville. Il expose ses idées en 67 thèses. La justification par la foi n’est pas l’essentiel ; ce qui importe, c’est la prédestination, par laquelle Dieu choisit ses élus et leur donne d’obéir à Sa volonté. Le baptême et l’eucharistie ne sont que des commémorations symboliques, ce qui scandalise Luther. Zwingli meurt en 1531 à la bataille de Kappel, qui oppose les cantons suisses catholiques et réformés.

 

A la mort du père de Calvin, en Mai 1531, sa famille doit faire des démarches humiliantes et promettre de payer ses dettes pour pouvoir le faire inhumer en terre chrétienne.

 

En 1533, il renonce à ses bénéfices ecclésiastiques pour se convertir à la Réforme, et s’affiche comme Protestant, collaborant à la rédaction du discours de Nicolas Cop, recteur de l’Université de Paris, qui cite Luther.

 

Quand éclate « l’Affaire des Placards », Calvin doit quitter la France. Dans la nuit du 16 au 17 Octobre 1534, de violents manifestes sont placardés au château d’Amboise où séjourne François Ier. Le pape, le Sacré Collège, la messe y sont vilipendés, et le roi ne pardonne pas ce défi à son autorité. Aussitôt, des centaines de libraires et d’imprimeurs sont mis sous les verrous. Il y a certes des signes avant-coureurs du durcissement, mais, après 1534, la répression se déchaîne. Le 24 Juin 1539, un édit institue des mesures précises : l’hérésie met le coupable hors la loi ; en 1542, la Sorbonne dresse une liste d’ouvrages interdits. En province, de nombreuses personnes sont arrêtées : 118 à La Rochelle, dont 25 sont condamnées à mort.

 

Pour sa sécurité, Calvin se réfugie donc à Bâle. Il y rédige en 1535 la première version, en latin, de son « Institution de la Religion Chrétienne », texte fondateur du Calvinisme qui est publié l’année suivante avec une dédicace au roi. Au cours d’un voyage à Genève, Calvin rencontre Guillaume Farel, qui l’engage à demeurer à ses cotés afin d’organiser la révolution religieuse ; Calvin accepte et s’installe à Genève en 1536. Hostile à la réunion de l’Eglise et du pouvoir civil, il s’efforce de rendre son autonomie à la première en soumettant les magistrats aux pasteurs ; très vite, le conflit éclate, et, en 1538, les magistrats prononcent le bannissement de Calvin, qui se rend à Strasbourg. Durant ce temps de retraite forcée, le réformateur mûrit sa pensée. Comme Luther, il croit à la corruption totale de la nature humaine par le péché, à la prédestination – Dieu choisit ses élus – et à l’autorité exclusive de la Bible. Mais sa conception de l’eucharistie est différente de celle de Luther : le Christ est présent spirituellement dans le pain et le vin, mais la Cène ne fait que commémorer son sacrifice sur la croix, elle ne le renouvelle pas. Il affirme une position originale quant au rôle de l’Eglise, distincte à la fois de l’Eglise Invisible de Luther – la doctrine chrétienne n’appartient ni à l’Eglise ni à ses représentants, mais elle réside en chaque fidèle – et de l’Eglise-magistrature – Eglise dotée de pouvoirs politiques – de Zwingli. Pour Calvin, elle doit en effet avoir une organisation visible, avec une législation et une juridiction propres, indépendantes du pouvoir politique.

 

Puis, en 1540, Calvin est rappelé à Genève par les amis de Farel, qui sont à nouveau maîtres de la ville. En Novembre 1541, il fait adopter ses « ordonnances ecclésiastiques » qui règlent le statut de la cité : la discipline religieuse est confiée à un consistoire, corps mi-laïque mi-ecclésiastique ; les pasteurs ne dépendent pas du pouvoir civil, et Calvin s’efforce d’obtenir des magistrats une coopération docile. Les « ordonnances » réglementent également les mariages, les enterrements, la communion, ainsi que l’instruction religieuse.

 

A suivre..

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