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15 janvier 2018

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 1008 à 1009 / 1803

X1Médecin, Paracelse élabore une théorie compliquée sur la correspondance des éléments de la Nature. S’inspirant de l’Alchimie – cette fusion de la chimie et de la mystique, dont le but est de transmuer les métaux en or -, il énonce que les « qualités élémentaires » - froid, sec, chaud, humide – et la « qualité supérieure » - ou « quintessence » - peuvent s’associer pour former des principes, tels le mercure et l’humide, le soufre et le chaud. Il fait lui même de nombreuses expériences, et soigne ses patients à partir de métaux et de composés. Tournant le dos à l’Antiquité, il propose un autre type de Connaissance de la Nature, Réalité invisible qui est douée d’une Puissance Secrète.

 

Paracelse meurt en 1541. Il incarne les paradoxes d’un début de siècle qui mêle fantasmagories et expérimentations déjà scientifiques.

 

Un peu plus tard, Calvin renforce son autorité malgré de fortes oppositions. Ceux qui s’écartent de la bonne doctrine sont déférés devant les tribunaux. L’humaniste Michel Servet, qui a nié le péché originel et la Trinité, est arrêté, condamné et brûlé en 1553. L’ordre imposé par Calvin n’est plus troublé : la vigilance du consistoire, le rôle du chef de famille dans l’éducation et dans le culte, la lecture de la Bible caractérisent bientôt toutes les communautés calvinistes qui imitent Genève.

 

La fin de la vie de Calvin est paisible. Il s’est marié en 1540 avec la veuve convertie d’un anabaptiste, Idelette de Bure ; elle meurt en 1549. De corps faible, le réformateur mange peu, dort peu, souffre d’hémorroïdes, d’attaques de goutte, d’accès de fièvre, d’ulcères. Ses souffrances rendent son caractère chagrin et difficile, mais il est lucide jusqu'à la fin de ses jours et travaille énormément.

 

De fait, à partir de 1554, sa position à Genève se consolide ; un dernier coup de force, tenté en 1555 par ses opposants, échoue, et les « libertins », vaincus, doivent s’enfuir de Genève.

 

La morale et l’ordre règnent sur la ville. Le consistoire traduit devant les tribunaux une femme de notable pour outrages aux mœurs ; tel autre est inquiété pour avoir permis à sa fille d’aller danser ; les jeux de cartes, la lecture des romans sont interdits.

 

Quand Calvin meurt, en 1564, confiant en la protection divine, il fait ses dernières recommandations aux membres de la municipalité, leur disant : « Dieu se servira de cette Eglise et la maintiendra. ». Il est enterré sans cantiques ni discours. Comme il l’a demandé, aucun signe ne marque dans le cimetière l’endroit où son corps repose, pour éviter que son tombeau ne devienne un lieu de pèlerinage.

 

 

Allemagne, première moitié du XVIème siècle :

 

Au cours des siècles précédents, les guerres, les ravages de la Grande Peste, le Grand Schisme d’Occident, le soulèvement national et religieux du réformateur Jan Hus en Bohème et enfin la menace turque, ont pesé et inquiètent les esprits. La mort est partout, dans les faits, les images et les écrits. C’est l’époque où paraissent de nombreuses éditions de « l’Art de bien mourir », destinées aux moribonds afin qu’ils se convertissent et confessent leurs péchés. En cette période de troubles et de malheurs, le péché est, en effet, responsable aux yeux de la population, des calamités qui affligent le Monde. Les hommes se conduisent honteusement, et, parmi eux, les plus hauts dignitaires de l’Eglise se distinguent par leurs mœurs particulièrement corrompues. Le Saint-Siège étale ses richesses, les prélats songent surtout à leurs plaisirs et, pas plus que les prêtres, ils ne résident au milieu de leurs ouailles. Enfin, les moines mènent une existence oisive et opulente, tandis que, partout, s’accroît la misère.

 

Ce sombre tableau, dénoncé par de nombreux prédicateurs, choque les chrétiens sincères : au sein de la population urbaine, plus éduquée, se fait particulièrement sentir le besoin d’une vraie piété. Certains philosophes soulignent la dignité de l’être humain, tandis que d’autres voix rappellent aussi sa méchanceté : « la nature humaine est perverse, méchante, égoïste. ». Ce constat s’inscrit dans une conception de l‘histoire où le progrès n’a pas de place : pour beaucoup, l’Humanité arrive à son terme. Théologiens et Prophètes se livrent à de savants calculs sur l’Age du Monde depuis la création d’Adam et situent la Fin des Temps à un jour proche. Une littérature violente entretient la peur du Diable et des sorcières, car, dans cette perspective Apocalyptique, Satan redouble ses attaques. La hantise du Jugement Dernier et de la damnation éternelle obsède les consciences. Par tous les moyens, on cherche à sauver son âme : dévotions aux Saints, culte des reliques, appel à la Vierge de Miséricorde, appartenance à des confréries.

 

C’est alors qu’apparaît, dans cette quête pour la rémission des péchés, une solution de facilité : les Indulgences. Celles-ci effacent les peines temporelles qui s’attachent aux péchés, déjà pardonnés. Les mourants prévoient, dans leur testament, des dons et de l’argent pour abréger leur séjour au Purgatoire. Le trafic des indulgences augmente encore lorsque le pape Léon X les concède, dès 1514, à ceux qui versent leur obole pour la reconstruction de Saint-Pierre de Rome.

 

Albretch Dürer, peintre et graveur exerce un art unique, servi par une technique exceptionnelle, et joint à l’harmonie des formes d’inspirations italiennes un symbolisme et des expressions complexes. « Melancholia » - 1514 -, sa plus célèbre gravure, Saint-Jérôme, où l’ermite est représenté dans son cabinet, absorbé en prière, la Bible ouverte en réponse aux questions de l’Homme.

 

En effet, profondément religieux, Dürer est, avec Cranach, un des premiers peintres à adhérer passionnément à la Réforme, proclamant que Luther l’a tiré « de grandes angoisses »

 

A suivre...

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