Blessaures :

Il y a des personnes qui vous jugent et vous condamnent sans savoir. Elles s'érigent en détentrices de Vérité Absolue en fonction de critères qui n'appartiennent qu'à elles. Elles se réfèrent à ce qu'elles sont, à leur parcours de vie, à leurs épreuves, à leurs choix individuels, à leurs milieux socio-professionnels ou culturels, à leur éducation, etc. Et elles supposent que ce qui est exact pour elles est vrai pour qui que ce soit. Et elles croient fermement que tout le monde peut être comme elles ; est capable de franchir ses épreuves, ses drames, ses difficultés, de manière semblables à elles ; puisqu'elles y ont plus ou moins réussi ; enfin, en fonction du regard qu'elles portent sur elles.

Ces personnes ne se contentent que de la superficialité que ceux et celles qu'elles croisent sur leur route, leur dévoilent. Elles ne regardent jamais au-delà des apparences. Elles ne cherchent pas à comprendre la complexité, la souffrance, la peur, de celui ou celle qu'elles jugent et condamnent aussi aisément. Elles ne tolèrent pas que nous sommes tous différents, et que nous réagissons aux événements, aux adversités, différemment. Elles s'accrochent à leurs certitudes, à leurs personnelles références, sans se rendre compte qu'en agissant ainsi, elles blessent les plus fragiles et les plus sensibles d'entre nous.

Aujourd'hui, une personne telle que je viens de la décrire, s'est manifestée à moi. Ne sachant rien de mon passé, de qui je suis véritablement, elle m'a jugé et condamné pour ce que je partage avec vous ici. N'ayant aucune information sur les drames et des afflictions dont ma vie est constellée, se contentant de quelques fragments de textes piochés ici et là, elle m'a traité comme un moins que rien. Elle m'a expliqué qu'au regard de ce qu'elle a lu, je n'étais qu'un homme sans valeur, méprisable.

Voilà le genre de personne qui forme l'immense majorité de ceux et de celles qui arpentent les réseaux sociaux. Qui, dans la Réalité qui n'a rien de virtuelle, me renvoient à l'obscurité, à la solitude et au silence. Voilà le genre de personne qui réveillent en permanence ces démons qui demeurent en moi. Que je rêve de voir disparaître, mais qui renaissent perpétuellement par cette sorte de comportement.

Parce que c'est ce genre de personne que je dénonce régulièrement qui ne me laisse jamais en paix. Elle me harcèle en me pointant du doigt comme un être qu'il faut museler, qu'il faut enchaîner à ses cauchemars les plus éprouvants. Sans répit, sans repos, il faut le traquer tel un animal devant être brisé. Il faut le déporter, le bannir, l'exiler, car il n'a pas sa place au sein de cette Humanité à laquelle je suis censé appartenir...