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Mes Univers
29 janvier 2018

Main tendue

X1Hier soir, en commentaire de mon texte accompagné d'une image montrant un œil laissant couler une larme de tristesse, une personne me disait ceci : « Combien de tristesse et de douleur dans votre cœur, chaque fois que vous lit. Que de tristesse et que de souffrance. Combien j'aimerais voir un jour un sourire sur votre visage. ».

Je ne peux contredire cette personne. Comme le spécifie quelqu'un d'autre, je suis un écorché vif. En effet, depuis ma plus petite enfance, du fait de mon handicap – une hémiplégie partielle du coté droit de mon corps dont j'ai récupéré un peu de mobilité au prix de vingt ans de séances de kinésithérapie ; une maladie nommée maladie de Sturge-Weber, entraînant des crises de convulsions épisodiques mais violentes. J'arrive à maîtriser à peu près leur déroulement depuis que je suis jeune adulte, mais elles sont, à chaque fois, tout aussi exténuantes. Et quand j'étais enfant, elles me paralysaient la moitié droite du corps des semaines entières, me conduisant pour cette période à l’hôpital. Elles étaient alors, aussi, plus fréquentes. Cependant, la médecine a fait des progrès et désormais,elles ne sont plus qu'épisodiques, et notamment quand je suis particulièrement fatigué, stressé, angoissé, etc. Il y a encore ma tâche de vin sur une partie du visage dont on s'est moqué toute ma jeunesse, mon adolescence, et ma vie de jeune adulte. Ces regards de mépris, de haine et de violence, ces prises à parti, ces rejets. Obligé de me réfugier dans le silence et la solitude dès mon plus jeune âge, comprenant très tôt que je n'étais pas dans les normes. Et que ceux et celles qui étaient dans les « normes » ne voulaient pas de moi, me repoussaient systématiquement. Que dire de mes émois sentimentaux qui ont pratiquement toujours été refusés de la part de celle pour qui mon cœur battait. Toujours le bon copain, gentil, sympa, mais rien de plus. Qui devait se contenter de regarder ces jeunes femmes s'épandre d'hommes mieux faits de leur personne, au physique et à la plastique plus avantageux. Qui apprenait leurs déboires amoureux, tout en sachant que ces jeunes hommes avaient malgré tout conquis leur corps et profité de leurs charmes avant de les quitter ou de les tromper sans remord ou sans regret. -.

Bref, je ne parle là que de quelques exemples se situant loin dans le passé, ou beaucoup plus récents. Cet a-priori, ces préjugés à mon égard, qui m'ont poussé à la réclusion. A me réfugier dans un monde où je ne suis en contact avec quiconque si ce n'est pas internet – et notamment Facebook. Parce que cette réalité se répète continuellement dès que je tente d'approcher ceux ou celles pour lesquels j'ai un penchant affectif ou amical. Mais qui se moquent éperdument de ce que je ressens à leur égard parce que je ne suis pas des leurs ; parce que mes sollicitations les concernant sont vues comme une intrusion inacceptable, cachant certainement des désirs inavouables. Les faisant alors fuir, jetant opprobre et la suspicion sur ma démarche à leur encontre.

Je ne parle pas, non plus, des autres multiples épreuves, drames, difficultés, souffrances, blessures, que la vie m'a infligé depuis ma plus tendre enfance. La vie a toujours su trouver le moyen de me fragiliser, de rouvrir des cicatrices mal fermées, d'en faire apparaître de nouvelles. Sans répit, sans repos, toujours d'un endroit, du fait d'une ou de personne(s), d'événements, etc. auxquels je ne m'attendais pas ; que je n'étais pas prêts à affronter ; qui me demandaient en permanence des efforts considérables afin de tenter de les dépasser. Maladroitement, avec les capacités et les possibilités qui étaient – qui sont – à ma disposition.

Il me semble que j'ai déjà assez écrit sur mon parcours personnel, sur ce à quoi j'ai été confronté, au travers d'articles ici publiés plus ou moins récemment. Si nécessaire, afin que ceux et celles qui se demandent pourquoi je suis dans un tel état d'esprit aient une vision à peu près globale de ce que j'ai traversé, je suis prêt à partager ici mes Mémoires régulièrement ; comme je le fais actuellement avec « De Deiteus Mythica ».

Dans ce contexte, sur Facebook, une infime minorité de personnes – 0,01 % je dirai à vu de nez – a pris la main que je leur tendais quand j'osais braver cet interdit latent qui est : les contacts Facebook ne sont que des contacts Facebook. Ils ne sont pas destinés à devenir des contacts réels ; des connaissances réelles ; des ami(e)s réel(le)s. Une infime minorité a compris que mon but était de les découvrir et d'apprendre à les connaître au-delà des apparences, au-delà de l'image qu'ils montrent d'eux et d'elles sur ce réseau social. Que je suis une personne curieuse des autres, même s'ils ou si elles sont issues de milieux culturels, socio-professionnels, religieux, en matière d'éducation, de philosophie, d'idéologie, etc. différents de moi. Car je pense viscéralement, du plus profond de mon âme, au travers de chacun des cellules de mon être, que c'est de la différence que vient la richesse de l'échange, la passion du dialogue, l'évolution et l'accomplissement de ce que nous sommes ; en apportant aux autres autant qu'ils nous apportent grâce à cette relation que nous établissons ensemble.

Il est vrai que dans cette quête, ce sont surtout vers des femmes, de jolies femmes – mais c'est loin d'être une généralité – que mon regard se porte. Mais il y a une raison bien simple à ceci : Un, parce que justement, comme je l'ai exprimé plus haut, leur regard vis-à-vis de mes particularités – physiques – m'ont fait beaucoup de mal au fur et à mesure de toutes ces années ; et continuent à me faire du mal quand je vois la réaction de ces 99,99 %. Et parmi celles-ci, celles que je sollicite parfois pour entamer un bout de chemin amical ensemble ; sans préjugés ni arrières pensées. Simplement, honnêtement, avec franchise et amitié. Parce que c'est un moyen, pour moi, de briser ce cercle vicieux, de retrouver cette confiance en moi que j'ai perdue il y a si longtemps. C'est un moyen pour moi, en les approchant, en les côtoyant, de me dire, j'ai autant de valeur qu'un autre. Elles aussi, peuvent voir au-delà des apparences, peuvent avoir le désir de creuser la personnalité que j'ai, de creuser ce que je cache en moi, ma sensibilité, mon parcours, mes connaissances, mon intelligence, etc. Elles peuvent dépasser cette dictature qui fait que l'immense majorité des gens se contentent de se comporter avec les autres comme ils le font communément. En se basant uniquement sur des fragments de ce qu'ils voient ici ou là. Ces fragments qui ne révèlent que très partiellement l'individu sur la page duquel elles s’arrêtent momentanément. Que, peut-être, les textes, les articles, que je leur offre, sont une porte pour elles pour approfondir ce qui se cache derrière. Et que si les larmes que je dévoile régulièrement, apparaissent, c'est parce que ces femmes – et autres personnes plus généralement – que je sollicite, me repoussent systématiquement. Parce qu'elles refusent ma main tendue, parce qu'elles me fuient, me jugent, me condamnent. Parce qu'elles se détournent de moi, font comme si j'étais invisible. Ou s'en prennent plus ou moins violemment à moi parce que j'ai osé braver cette frontière qu'elles souhaitent maintenir infranchissable.

Mais ce qui est vrai pour elles, est vrai pour moi. Lorsque je sollicite ces personnes, c'est parce que je ne me contente pas de leur plastique, de leurs traits, de leurs courbes. C'est ce que recèle leur cœur et leur âme, leur personnalité, leurs passions, leurs centres d’intérêts, leurs passé, leurs bonheurs ou leurs malheurs, leurs victoires et leurs défaites, qui suscite ma curiosité ; qui me pousse à défier cette frontière. Même si je suis renvoyé presque systématiquement dans l'obscurité, la solitude et le silence. Mème si je sens que lorsque je m'y emploie, elles me considèrent quasi-à-chaque fois comme un importun. Quelqu'un qui désire forcément quelque chose d'autre qu'une sincère et véritable amitié à leur égard. Quelqu'un de suspect, et dès lors, d'éventuellement dangereux. D'autres encore, ne se sentent pas à la hauteur, au vu de ma culture générale, de mon métier d'écrivain-historien, d'intellectuel, j'en passe. Comme si, là, cette fois, c'étaient elles qui ne seraient pas à la hauteur de la personne que je suis.

Franchement, ces a-priori, ces préjugés, n'enfantent, chez moi, que de la douleur et de la violence envers moi-même, de la détestation de l'homme que je suis, des larmes et de la souffrance. Des sentiments qui n'ont cessé d'être alimenté par ces pratiques – conscientes ou inconscientes – depuis que je suis enfant. Elles me renvoient automatiquement à ces camarades de classe – garçon ou fille – qui me huaient, qui me bousculaient, qui se moquaient de moi, de mon handicap, de ma tache de naissance, quotidiennement. Elles me renvoient à cette époque où pour me débarrasser de cette tache de vin, j'ai subi des interventions de chirurgie esthétique qui m'ont transformé un temps en monstre. Elles me renvoient à ces femmes qui ont embrasé mes sentiments, mais auxquelles je n'ai jamais osé parler, parce que je savais qu'elles se riraient de moi, qu'elles me rejetteraient, qu'elles me blesseraient parce que mon plus cher désir était d'appartenir à leur entourage ; si ce n'est amoureux, du moins amical.

Parce qu'aux tréfonds de mon âme et de mon cœur, être à leurs cotés d'une manière ou d'une autre, c'était, c'est, ce serait, un peu comme renaître à la vie. Ca aurait été, c'est, ce serait m'apporter de ce bonheur, de cette joie, de cette félicité, d'être considéré comme tout le monde, d'être accepté par ceux et celles qui m'ont jadis blessé, comme l'un des leurs. Que l'on prenne la main que je leur tends au travers de mes textes, pour leur apporter un peu de ce que je suis en réalité, autant qu'elles m'apporteraient cette lumière, cette chaleur, cet échange, cette amitié, que j'ai toujours cherché.

Oui, 0,01 % sur tous ceux et toutes celles qui me lisent, 0,01 sur tous ceux et toutes celles auxquels j'ai osé m'adresser pour leur dire « Oui, j'ai envie d'apprendre à vous découvrir, à vous connaître davantage » m'ont répondu favorablement. Et, ces 0,01 % de gens, à chaque fois que je suis en contact avec eux ou elles – ils ou elles le savent d'ailleurs ; nous en avons parlé ensemble à maintes reprises – transfigurent ma vie au-delà de ce que mes pauvres mots peuvent l'exprimer. Ils ou elles m'ouvrent des portes que j'ai toujours rêvé de franchir sans qu'on ne m'y ait jamais autorisé ; au travers es refus de ces 99,99 % autres indifférents, froids, sans empathie, superficiel(le)s. Ces 0,01 % m'apportent bien plus qu'elles ne se l'imaginent certainement. Et moi, je leur rend au centuple, par les moyens que je peux, parce qu'ils ou elles sont des trésors inestimables à mes yeux. Et que forcément, parce qu'elles m'apportent bonheur, joie, satisfaction, de me sentir quelqu'un qui en vaut la peine, je suis là, présent, avec elles, inconditionnellement. Je suis là pour les seconder quand elles ont besoin de moi ; quand elles ont besoin de conseil, d'une oreille attentive, quand elles traversent des drames et des épreuves. Parce qu'elles m'acceptent tel que je suis, je leur offre le meilleur de moi-même. Elles savent qu'elles peuvent compter sur moi en toutes circonstances, jour comme nuit, qu'elles habitent au coin de la rue ou à l'autre bout de la France ; peu importe. Je suis là, et je serai là. Parce que, contrairement à cette immense majorité, elles ont pris – amicalement – la main que je leur tendais. Et que le lien que nous avons créé, enrichi, approfondi, au gré de tout ce que nous avons partagé, de ce que nous partageons, et de ce que nous partagerons, s'affermit. Il devient chaque jour un peu plus beau, chaque jour un peu plus grand, chaque jour un peu plus extraordinaire ; uniquement parce qu'elle ont, un jour, osé braver cet interdit : dépasser le cadre de Facebook.

C'est pour cette raison que je pleure si souvent au travers de mes textes. Parce que si 0,01 % d'entre elles ou d'entre eux l'ont fait, pourquoi pas 0,02 %, davantage encore. Au gré des itinérances des uns et des autres ici ou ailleurs. C'est parce que je n'y réussit pas, vu ces rejets, ces impassibilités, ces indifférences de la part de celles ou ceux que je sollicite de ma main tendue, que je pleure si abondement...

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