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Mes Univers
4 décembre 2018

Mardi 4 Décembre 2018

X1Puisque vous me soutenez tous et toutes dans mon droit à la prise de parole, après avoir bien réfléchi toute la journée d'hier - et avoir été choqué par tant de virulence à mon égard -, j'ai décidé de ne pas baisser les bras. J'ai décidé de ne pas me laisser intimider par ces personnes qui n'ont d'autre but que de museler ceux et celles qui, comme moi ou d'autres, tentent de participer au débat initié par les événements que nous vivons actuellement.

 
Humblement, modestement, chacun à sa façon, avec ses capacités et ses moyens, en fonction de son parcours, de son expérience, de son ressenti, de sa situation personnelle ou professionnelle, a le droit et le devoir de s'exprimer ici ou ailleurs sur ce à quoi nous assistons ; et qui, à mes yeux, est une page importante de notre Histoire du début du XXIe siècle qui est en train de s'écrire.
 
Quelle qu'en soit l'issue, pour les français, rien ne sera plus jamais comme avant.
 
J'aimerai, aujourd'hui, insister sur un certain nombre de points qui me semblent essentiels de souligner :
 
Un : pour le peu que j'en sais à l'heure où j'écris ces lignes, le gouvernement tente de faire un premier pas. Dans les heures qui viennent - si ce n'est déjà fait -, notre premier ministre va proposer va annoncer un moratoire sur la hausse des taxes du carburant. Évidemment, ce geste ne peut qu'aller dans le bon sens.
 
Mais n'est-il pas déjà trop tard pour ce genre de proposition ? Il y a deux semaines, celui-ci aurait eu du sens, et aurait pu désamorcer les tensions qui secouent la France. Aujourd'hui, nous n'en sommes plus là. Ni pour les français, ni pour les Gilets Jaunes qui incarnent cette exaspération généralisée, ce sera suffisant !!! Au contraire, et à juste titre, ils vont considérer ce geste comme "de la poudre aux yeux", un moyen de plus de gagner du temps, dans le but de résorber - en vain - le mouvement de fond auquel nous assistons.
 
Deux : Ces derniers jours, et à juste titre une fois encore, on a beaucoup insisté sur les émeutes qui ont eu lieu à Paris et dans d'autres villes françaises. Sur la violence inadmissible de certains Gilets Jaunes en train de se radicaliser. L'amalgame simpliste et facile qu'ont repris nos gouvernants vis-à-vis de leur exaspération et de leur souffrance incarnée par ces violences, en voyant en eux des partisans des BlackBlock, des groupes de l'ultra-droite ou de l'ultra-gauche qui se sont mêlés à eux pour vandaliser Paris, pour s'en prendre aux forces de l'ordre, etc.
 
C'est bien entendu l'arbre qui cache la forêt. Une façon de décrédibiliser l'immense majorité des Gilets Jaunes qui n'étaient pas sur les Champs-Élysées - ou qui s'y trouvaient sans pouvoir y échapper, et coincés entre ces casseurs professionnels et les forces de l'ordre - et tous les autres un peu partout ailleurs, dont les actions étaient à peu près pacifiques. Comme dans tout mouvement, ce n'est pas parce que 5 ou 10 % de participants s'adonnent à la violence et à la haine, influencés de plus par des barbares professionnels, que l'ensemble du mouvement est violent !!!
 
Évidemment, c'est plus pratique, pour détourner l'attention et accuser le mouvement d'être pourvoyeur de haine des violence. De plus, pour ce point précis, je rajouterai que les forces de l'ordre, dans la configuration où elles se trouvaient, ne pouvaient pas, bien entendu, faire face aux débordements hallucinants et inadmissibles auxquels nous avons assisté samedi. Il est évident qu'en concentrant l'essentiel de celles-ci autour des lieux de pouvoir, où rien ne s'est passé, sans les redéployer là où il le fallait quand c'était nécessaire, nous ne pouvions aboutir qu'à ce résultat. Est-ce cependant à dire que la majorité des Gilets Jaunes montés à Paris samedi dernier, étaient là pour tout casser. A mon avis - mais ce n'est que mon avis - : non. Impuissants, incrédules, ils ont assisté, comme ceux et celles qui les soutiennent - 70 % des français - à cette quasi-insurrection dont le pouvoir se sert comme levier pour les discréditer.
 
Trois : On insiste aussi beaucoup sur le fait que l'économie française pâtit des conséquences du mouvement des Gilets Jaunes. N'oublions pas que nous sommes dans une période cruciale pour beaucoup de commerçants : les fêtes de fin d'année approchent, et beaucoup de ces commerçants font une grande partie de leur chiffre d'affaire lors de cette période.
 
Une fois encore, c'est vrai. Mais une fois encore, c'est un moyen de stigmatiser les Gilets Jaunes "fauteurs de troubles économiques", quand eux-mêmes, le plus souvent, n'ont pas les moyens financiers de finir leurs fins de mois. Quand on voit que certain(e)s de nos ministres ne connaissent même pas le montant du smic, il y a de quoi se révolter davantage encore. Quant aux commerçants, supermarchés, et autres, qui subissent les conséquences de cette crise sans précédent, je suis de tout cœur avec leur inquiétudes légitimes. D'autant plus que, le plus souvent, ils sont eux-mêmes, par les taxes qu'ils portent, victimes de cette insupportable étau qui les asphyxie, et qui les empêche de vivre correctement de leur travail.
 
Quatre : les français ne sont pas contre l’impôt. Ils ne sont pas contre la transition énergétique. Ils ne sont ni contre la démocratie, la république, etc. Ils sont contre l'injustice économique de plus en plus flagrante qu'ils subissent. Ce qui se passe en ce moment est le résultat de l'accumulation de trente à quarante d'inégalités sociale, économique, etc. accumulée. Macron en fais les frais aujourd'hui. Tout à coup, syndicats et partis politiques, de quelque bord que ce soit, se rangent derrière les Gilets Jaunes pour soutenir leurs revendications.
 
Mais n'oublions pas que ce que Macron se reçoit en pleine figure, Gauche et Droite, lorsqu'ils étaient au pouvoir, l'ont initié, accentué, par leurs politiques faisant fi des besoins des français. Déconnectés qu'ils sont, tous, de la réalité quotidienne, et des difficultés permanente à survivre, de beaucoup de ceux-ci. Il suffit pour cela de voir le nombre grandissant, année après année, de bénéficiaires de l'aide des restos du cœur, de mal logés, d'employés précaires, de ceux et celles qui subissent la désertification médicale ou des services publics partout en province, de la fermeture de certaines lignes de train, des dotations de moins en moins suffisantes des communes pour subvenir aux nécessités de leurs administrés, j'en passe.
 
Conclusion - pour le moment -, il est donc évident qu'un moratoire sur les taxes sur le carburant, ainsi que quelques mesurettes l'accompagnant, afin de tenter de désamorcer les tensions, ne suffiront pas. Trop tard. Des mesures fortes en faveur de ceux et celles qui souffrent de tous ces maux de notre société sont nécessaire. Et vite, si on ne veut pas revoir samedi prochain - puisqu'une nouvelle manifestation à Paris est déjà évoquée - des émeutes aussi hallucinantes - pire encore - telles que celles auxquelles nous avons assisté dernièrement.
 
Il ne fait d'ailleurs aucun doute que si les Champs-Élysées sont parfaitement encadrés la fois prochaine, les Back-Block, l'ultra-droite, l'ultra-gauche, s'en prendront inévitablement a d'autres endroits de la capitale moins surveillés et moins protégés. Ces groupes violents, malheureusement, s'adaptent, sont réactifs, sont préparés, et et profitent de n'importe quelle faille du système pour agir.
 
Et les répressions, les solutions judiciaires, si elles sont utiles et nécessaires, ne les arrêteront pas. D'autant moins si on relâche dans la nature après un, deux, jours de garde à vue, ceux et celles qui y ont contribué. Ils se remanifesteront samedi prochain, c'est évident. Le gouvernement a beau clamer qu'il a pris des sanctions fermes à l'encontre des auteurs des déprédations de l'Arc de Triomphe et de ses alentours, nous savons tous que seule une petite fraction de ces casseurs sont condamnés à des peines lourdes, ou à des incarcérations fermes. Les autres reviendront, plus déterminés que jamais à en découdre avec la police, et à se mêler aux Gilets Jaunes.
 
Tant que les Gilets Jaunes n'auront pas de représentants capables de négocier avec le gouvernement, tant que le Gouvernement n'aura pas de geste fort - j'entends à l'instant le gel de la hausse de la taxe carbone sur le gasoil, le gel de la hausse du gaz et de l'électricité -, le mouvement se poursuivra. Et je ne suis pas sur que ces mesures à l'instant annoncées, suffisent à apaiser la colère des Gilets Jaunes, et plus largement, des français...
 
A suivre donc...
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