Tout ça pour ça :

Entreprendre des recherches historiques, philosophiques, idéologiques, théologiques, mythologiques - mes domaines de prédilection avec quelques autres - est l’œuvre de toute une vie.

Analyser, décortiquer, approfondir, en décrypter tous les aspects, est un labeur de chaque instant. Les retranscrire, les rédiger pour que le résultat en soit compréhensible, facile à lire, est épuisant. Ôter de chaque texte ses lourdeurs, ses longueurs, ses vocables trop souvent employées, est un sacerdoce. En enlever les fautes d’orthographe et de grammaire, est chronophage. En extraire les inexactitudes à force de se relire, non pas une fois ou deux, mais une bonne dizaine au minimum, est un travail de forçat.

Tandis que je relate ces quelques pensées, j'en ai les larmes aux yeux. Tandis que ces images de mon quotidien auquel je consacre la majorité de mon temps, le chagrin et l'amertume m'étreignent.

Tout ça pour quoi ? Pour être lu par quelques personnes entre deux vidéos distrayantes diffusées ici ou ailleurs. Tout ça pour être survolé. Tout ça pour être seul, isolé. Tout ça pour tenter d'apporter un peu de ce que je suis, de ce que je sais, sans rien - ou peu - recevoir de concret en retour. Tout ça pour s'épuiser, physiquement, moralement, mentalement, afin de chercher à prouver que ma "monstrueuse" - au sens propre et au sens figuré - érudition, je désire la partager. Je souhaite qu'elle serve à rendre le monde, l'humanité, meilleure qu'elle ne l'est.

Modestement, humblement, retranché dans ce refuge dont je suis le prisonnier involontaire, j'offre à chacun et chacune la multiplicité de mes capacités et de mes possibilités - intellectuelles et éclairées -, pour combattre la bêtise, l'ignorance, la violence, l’obscurantisme, la barbarie, la futilité, l'immédiateté, la cupidité, etc. Car tout ceci nous transforme en "bêtes humaines" glorifiant leurs instincts les plus primitifs, les plus primaires. Ceux qui nous renvoient à l'age de pierre, voire plus loin encore dans le passé.

J'en sanglote derrière mon ordinateur. J'en souffre, parce que j'en suis la victime. Victime de l'indiférence, du mépris, de la haine, de l'oubli. Victime de ma différence - mon handicap, ma maladie -, puisque non adapté, non adaptable, à la "norme". Victime depuis toujours et pour toujours. Souffrant en permanence, me débattant pour hurler "je suis là". Mais mes cris de désespoir résonnant dans le vide. Avec pour seule réponse le silence et l'absence.

D'un autre coté, j'ai l'impression d'être injuste, d'être un félon, d'être un criminel, d'attendre ça de ceux et celles qui me suivent et me lisent. J'ai le sentiment d'être un égoïste, je m'en veux, je me hais, je me maudis, de réagir ainsi. Je me méprise, je me voue aux flammes de l'enfer, pour ressentir de telles émotions. Je hurle intérieurement pour tenter de les freiner, de les repousser, de m'en libérer. Je me bats continuellement contre moi-même, contre mes peurs, contre mes cauchemars, contre tout ce que je vis et qui les exacerbe au point de me détruire et d'espérer des choses auxquelles je n'ai pas droit.

Alors, je poursuis ma quête de connaissance, de compréhension du monde, de l'humanité, de l'univers, des sciences, du passé, du présent, ou de l'avenir. Je continue à commenter l'actualité, sachant pertinemment que bien peu me liront, me suivront, verrons en moi autre chose qu'un anonyme sans visage, s'exprimant inlassablement, mais découragé, sur Internet. Quelqu'un qui ne vaut pas plus d’intérêt que quelques secondes ou quelques minutes de son temps. Puisque je n'ai pas le choix, puisque la vie est ainsi faite, et que nul n'y peut rien...

Ceci dit, je retourne à la rédaction de mes Chroniques Personnelles...