Choc en retour :

Aujourd'hui, je n'écris pas vraiment. Comme je l'ai exprimé hier, je suis fatigué par toute cette haine et cette violence, que ce soit d'une manière générale, ou à mon encontre plus personnellement.

Oui, je suis épuisé, malheureux, triste, blessé, d'être la cible de ceux et celles qui s'en prennent à moi pour mes opinions, pour mes points de vue, pour mes analyses, pour mes réflexions, sur l'actualité du moment. Pour les causes et le conséquences à court, moyen, ou long terme, que j'y édicte. Pour ma franchise, pour ma sincérité. Parce que je suis un "intellectuel" ; j'ai vraiment le sentiment, et de plus en plus depuis quelques mois, que c'est désormais un état honteux, méprisable, sujet de haine, de détestation. Et ça, ça me blesse presque davantage que tout le reste rassemblé.

Bref, la France s'enfonce dans une Crise dont les Gilets Jaunes ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Ils n'en sont qu'un symptôme. La déliquescence de notre modèle de société dans son intégralité. Non seulement en France, en Europe, mais dans l'ensemble du monde Occidental en vérité.

L’Ère où le monde occidental dominait le reste de la planète est révolu. Ce à quoi nous assistons, dans tous les domaines depuis l'aube des années 2000 le démontre parfaitement. Les crispations, les extrémismes idéologiques, religieux, le repli identitaire, la violence, l'impuissance de nos politiques à changer les choses, la toute puissance de l'argent-roi au détriment de l'homme, les bouleversements liés à la technologie, à l'uniformisation, à la révolution Internet, à la fin de l’ère tout pétrole, aux modifications du climat, à la sixième extinction. Tout cela, et bien davantage encore - inextricablement liés les uns aux autres ; et pourtant parfois en complète contradiction les uns envers les autres, voire paradoxaux, sont des éléments de cette profonde transformation de notre civilisation qui s'annonce. Transformation où la place de l'homme occidental se situera au deuxième ou au troisième rang.

Ainsi vont les civilisations. Ce n'est pas la première fois, ce ne sera certainement pas la dernière. Est-ce un bien, est-ce un mal ? Ce n'est pas à moi de juger, seule l'Histoire future nous de dira. Cependant, ce que nous vivons actuellement n'est rien en comparaison de ce qui nous attend. L'homme occidental, prochainement - au cours des décennies qui viennent probablement - va devoir renoncer aux privilèges auxquels ils s'accroche désespérément. Tout le montre. Ni Macron, ni les Gilets Jaunes, ni les partis ou groupuscules extrémistes pourront modifier cette évidence. Ils ne sont que les ultimes soubresauts de cette décadence.

Il y aurait tant à dire pour démontrer tout cela. Après le second tour des élections présidentielles, j'avais écris le long article ci-dessous qui relatait mon point de vue de cette époque. En le relisant, je me rends compte combien il était visionnaire. La seule différence, c'est qu'à l'époque, je pensais qu'Emmanuel Macron pouvait renverser - un peu au moins - cet inéluctable qui se profile devant nous. J'y ai cru - j'ai voulu y croire -, je l'avoue. Je n'en n'ai pas honte. Pourquoi le devrais-je ? Est-ce un crime d'espérer ? Les Gilets Jaunes le font bien, même si eux aussi se trompent sur ce qui va advenir prochainement ; j'en reparlerai ; je me répéterai à leur sujet, comme je l'ai fait dans mes textes précédents, si nécessaires.

Et tan pis si je me mets de gens à dos. Tant pis si on me traite de macroniste alors que je ne le suis plus depuis des premiers mois de sa présidence. Tant pis si on me hue, tant mis si on me violente verbalement, etc. J'en ai l'habitude. Je suis fatigué, mais j'assume. Je n'ai pas à me cacher. Je n'ai pas à avoir peur de ces outranciers, de ces barbares des temps modernes qui souhaitent exprimer leur désir de changement, mais n'acceptent ceux qui vont à l'encontre de leurs idées. Ceux qui estiment que parce que l'on exprime un avis contraire au leur, on les brime, on bafoue leur liberté de s'exprimer, de fustiger, d'être violents et haineux. Oui, je l'assume, mème si je suis fatigué, usé de tout ça.

Aujourd'hui, je combats la politique macroniste de toutes mes forces ; autant que cette violence de ces barbares que sont les extrémistes de tous bords, les casseurs, les black-blocs, les Gilets Jaunes radicalisés. Je combats l'ultra-libéralisme, le capitalisme outrancier, l'argent-roi au détriment de l'homme, l'entreprise au détriment de ceux qui lui permettent d'exister, les actionnaires qui se font du profit sur le dos des travailleurs, les plus riches qui optimisent leurs richesses dans des paradis fiscaux. Je combats les marchands de sommeil, je combats la fermeture des écoles, des hôpitaux, des services de l’État dans nos campagne ; cette désertification au profit des grandes villes. Je combats le racisme, l'anti-sémitisme, le sexisme, le harcèlement scolaire, le harcèlement fait sur les femmes. Je combats la discrimination parce que l'on est handicapé, malade, homosexuel. Je me suis souvent exprimé sur tous ces sujets dans de nombreux articles par le" passé.

Après l'élection d'Emmanuel Macron, j'ai espéré, je me suis trompé. Néanmoins, mon analyse sur les suites de son élection, sont toujours d'actualité par bien des aspects. Et les conclusions que j'en ai retirées sont toujours aussi valables aujourd'hui. Plus, elles le le sont de plus en plus. Je sais qu'une fois encore, certains et certaines ne vont pas manquer de réduire ce texte à sa plus simple expression. Qu'ils vont se contenter de celui-ci, de morceaux de phrases habilement choisis pour les retourner contre l'ensemble de mes propos. Je sais que certains et certaines ne vont pas les resituer dans le contexte de l'époque, qu'ils vont y voir une adhésion à la politique de Macron à laquelle je ne souscris pourtant pas.

Je sais que certains et certaines vont s'imaginer que ce texte reflète la totalité de ma pensée, de ma réflexion, de mon analyse, sur la Crise que traverse la France, l'Europe, le Monde. Peu importe ce que j'ai écris ailleurs, les nombreux aspects que je soulève ailleurs, et qui viennent parfois en contradiction avec ce que j'écris en un instant T, face à des événements et un contexte particuliers. Pour eux, ça n'a pas d'importance. L'important, c'est que ce qu'ils lisent de ma plume vienne alimenter leur vindicte, leur haine, leur violence, leur désir de tout briser, de tout renverser, de tout détruire.

Et puis, une fois encore, ne l'oublions pas : je ne suis qu'un intellectuel ; un j'en foutre. Quelqu'un qui ne travaille pas à la sueur de son front. Quelqu'un qui ne connait pas la réalité des choses. Quelqu'un de privilégié. Quelqu'un qui ne connait pas la dureté de la vie, les épreuves, etc. C'est vrai, après tout !!!

Donc, lisez, si le cœur vous en dit. Quant à moi, je retourne auprès de ma compagne qui à la sclérose en plaques. Elle a besoin de moi. Je vais manger. Et ensuite, je retourne à la rédaction de mes Chroniques Personnelles...

Dominique Capo

http://welovewords.com/documents/la-chute-des-geants