Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
17 mai 2019

Confiance en soi :

X1

Pour de multiples raisons que je suis en en train de creuser tout le long de la rédaction de mes Chroniques Personnelles, je n'ai pas confiance en moi. Depuis que je suis enfant, ça a toujours été le cas. Ce phénomène s'est amplifié à mon adolescence. Que dire de l'age adulte, de la vingtaine à aujourd'hui, où tout ce que j'ai vécu a démultiplié ce sentiment à l'infini.
 
Aux tréfonds de mon âme, je sais que j'ai des qualités, que mon talent pour l'écrit est réel. Je sais que je suis pourvu d'immenses connaissances dans bien des domaines. J'en suis heureux et j'en suis fier. Mon amour des livres, de l'écrit, de la culture, de la recherche, etc. font de moi quelqu'un qui en vaut la peine, je n'en doute pas.
 
Cependant, cette intuition demeure enfouie au plus profond de mon âme. Ça ne se voit pas au premier regard. Quand je suis confronté à eux, le jugement des autres, la condamnation des gens pour ce qu'ils voient de moi au premier abord me détruit immédiatement. Leur regard sur mon handicap, sur maladie, sur mon visage couturé de cicatrices, sur mon extrême sensibilité, sur mon intellect différent de la norme, me foudroie implacablement. Même si ça ne se voit pas, moi je ressens leur léger recul, leur déception, leur honte - et celle que je devrais avoir -, leur confusion, lorsque j'apparais devant eux. Que dire lorsque je suis confronté à plusieurs personnes en même temps, ou à une foule. Cette impression est augmentée démesurément ; jusqu'aux limites de la démence parfois.
 
Ce regard, je le connais, il me poursuit depuis mon enfance. Quand je fais appel à me raison, je suis conscient que tous les gens que je croise n'ont pas cette réaction à mon encontre. Mais tant que je ne suis pas rassuré par leurs gestes, par leurs mots, par leurs actions, je demeure inquiet, stressé, angoissé. Je n'ai qu'un seul désir, me dissimuler dans l'obscurité pour échapper à leurs regards, à leurs jugements, à leurs condamnations. Même si ces derniers sont silencieux, même s'ils n'existent pas ou peu, ils sont pour moi sans appel. Sans aucune possibilité de rédemption, de libération, de délivrance.
 
Mon corps reste mon corps, je n'en n'ai pas d'autre ; aucun de rechange. Et c'est lui que les gens voient au premier abord. C'est par son intermédiaire qu'en me rencontrant, ils se font une première appréciation de moi. Immédiate, sans compromis, sans révision. C'est à ce moment-là où, consciemment ou inconsciemment, se bâtit le désir de lui offrir son amitié, son affection, son amour, etc. ou pas.
 
C'est naturel, c'est humain. Et cette modalité a une influence considérable sur les rapports humains que les uns et les autres ont à mon égard. Et de fait, que j'ai à leur encontre. C'est inévitable. A chaque fois que j'ai tenté de casser ces codes, ces façons de procéder, à chaque fois que j'ai tenté de dépasser ces frontières imposées qui nous séparent, je m'y suis brulé les ailes. J'ai souffert toutes les larmes de l'Enfer. Et on m'a rappelé d'une manière ou d'une autre que ma place n'était pas aux cotés de ceux et de celles vers lesquel(le)s j'avais choisi d'aller. Auxquel(le)s j'avais osé ouvrir ma porte, mon univers.
 
Dans un monde où le physique a de plus en plus d'importance, où celui-ci prime sur les qualités, l'intelligence, la gentillesse, l'attention, les connaissances, les capacités, le parcours, etc., je suis dans l'impossibilité de lutter. Dans un monde où l'on est souvent montré du doigt pour sa différence - parce qu'on est gros, qu'on est petit, qu'on est malade, qu'on est homosexuel, qu'on est intellectuel, qu'on est riche, qu'on est pauvre, etc. -, il m'est impossible de me faire accepter. Toujours, les gens verront immédiatement mes différences. Immédiatement, les femmes se retiendront de me toucher, de m'embrasser, davantage encore. Une répulsion que je comprends, parce qu'elle est éminemment humaine, et que chaque personne espère être attiré par l'autre, ou susciter l'attirance, pour être accepté au sein de la société.
 
Et ça, je ne le possède pas. Je ne le détiens pas. Ce coté de moi a été brisé durant mon enfance. Et si j'ai confiance en moi en ce qui concerne ce qui ne se voit pas - c'est entre autres pour cette raison que je m'exprime plus aisément à l'écrit qu'au parler -, je n'ai pas confiance envers ce que les autres voient de moi instantanément. De fait, comme la confiance en soi passe aussi par le regard des autres - et ce, dès la prime enfance -, je n'en n'ai pas la capacité ou la possibilité, c'est évident.
 
Qui osera nier cette incontestable vérité, alors qu'on la constate tous le jours dans notre quotidien, dans nos rapports humains, familiaux, professionnels, amicaux, relationnels, etc. En permanence, quoique l'on fasse, avec que l'on soit, notre monde, notre civilisation, les gens qui les composent, sont ainsi faits. Malheureusement pour moi, pas moi...
 
Dominique Capo
Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 586
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité