Souvenirs lointains :

Hier, vers 18h30, j'ai terminé l'un des premiers chapitres de mes Chroniques Personnelles. J'en ai débuté beaucoup d'autres - très peu avant celui-ci ; un grand nombres lui succédant -, et j'en arrive à un total provisoire de vingt-trois chapitres. Il est évident qu'il y en aura, au final, davantage.

J'entame maintenant le prolongement détaillé et complet d'un chapitre ultérieur. Les faits qu'il narre sont antérieurs, concomitants, et postérieurs, à celui que je viens de conclure. A coté de moi, les notes le concernant s'accumulent. Et les épisodes qu'il relate renvoient inévitablement à des chapitres à venir en cours d'élaboration.

Ce que je constate en me replongeant dans les souvenirs de cette époque - mon enfance et mon adolescence principalement -, c'est à quel point le monde et la grande majorité des personnes que j'ai croisées sur m'a route, m'ont nié le droit d'exister. Combien elles m'ont privé de chances de me réaliser humainement malgré tous mes efforts - parfois insensés ou démesurés - pour briser le mur qui m'en séparait. Combien elles m'ont nié le droit d'être heureux, de suivre des chemins qui auraient pu m'apporter bonheur, paix, sérénité, partage, amitié. Heureusement, il y a eu quelques exceptions ; aujourd'hui encore. Mais en replongeant dans ces souvenirs, je me rends compte à quel point, dès le départ, mon itinéraire de vie était mutilé, faussé, tronqué.

Je n'en n'ai pas d'amertume, de haine, de désir de vengeance, de colère, ou toute autre autre forme de violence, envers quiconque. Ni vis-à-vis de ceux et celles qui m'ont connu hier, qui me connaissent aujourd'hui, ou qui me connaitront demain. Je souligne des faits indiscutables, vérifiés, manifestes. Je suis né différent, je le suis toujours pour de multiples raisons. Pourquoi le monde et les gens d'aujourd'hui auraient le même comportement envers moi que ceux d'hier. Le monde, les mentalités, évoluent certes. Il y a des progrès pour bien des catégories de gens qui, autrefois, étaient condamnées à se cacher, à nier qui, véritablement, ils étaient. Mais tant reste à faire. Et je ne suis pas des personnes qui ont bénéficié - qui bénéficient - des mutations des mœurs ou de la moralité. C'est ainsi.

C'est ce dont je m'aperçois en relisant mes notes sur ce sujet. C'est ce que je m'aperçois lorsque je me fais violence pour aller en direction de certaines personnes qui suscitent ma curiosité, mon intérêt, mon amitié. Ça, ça n'a pas changé avec les années. C'est ce que je m’apprête à relater, du fait de mon expérience personnelles, à propos de mes jeunes années qui ont forgé une fraction non négligeable de ma personnalité, de mes capacités et de mes incapacités, de mes choix, de mes rêves, et de mes projets.

Alors, je retourne à mes écrits. Je me replonge sans remord ni regret dans ces années où tout cela a débuté. Et je relate le pourquoi, le comment, le où, le avec qui ou pour qui, je suis devenu l'homme que je suis désormais...

Dominique Capo