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20 juillet 2019

Chapitre Cinq, 1920, Millerand, un président autoritaire :

Z5

Né à Paris en 1859, avocat. Député en 1885, il est considéré, avec Jaurès, comme un espoir du parti socialiste dont il définit le programme en 1896. Ministre du Commerce dans le Cabinet Waldeck-Rousseau – 1899 – 1902 -, il prend le goût du pouvoir et perd peu à peu celui du socialisme, début d'une évolution qui le conduira à droite. Plusieurs fois ministre de la Guerre de 1912 à 1915, il se signale par son énergie et son soutien à Joffre.

Instigateur en 1919 du Bloc national vainqueur des élections, il est appelé à la présidence du Conseil – 20 janvier 1920 – 13 septembre 1920 – qu'il ne quitte que pour l’Élysée, laissé vacant par la démission de Deschanel. Il est partisan d'une révision constitutionnelle qui donne plus de pouvoir au président et en particulier d'un élargissement des assises électorales de la présidence.

En attendant, il tient à faire prévaloir ses vues et sa politique. Il appelle son ami Georges Leygues qui reconduit le ministère qu'il présidait. C'est donc Millerand qui gouverne en réalité. Leygues renversé, le président appelle Briand et, partisan de la fermeté à l'égard de l'Allemagne, ne cesse de s'opposer à lui ou du moins à l'accabler de recommandations-semonces au point que Briand laisse entendre avant sa démission : « D'autres feront mieux... », qu'il n'a pas la confiance de l’Élysée. Il appelle Poincaré et le pousse à l'occupation de la Ruhr mais est impuissant à lui faire exploiter la victoire.

En 1923 et 1924, contre toutes les traditions, il se lance dans l'arène électorale, prononce des discours célébrant le Bloc national, se conduisant comme le chef de la majorité, s'opposant ainsi aux attaques de la gauche et indisposant même de nombreux modérés, dont Poincaré.

De ce fait, la victoire du cartel des Gauches en 1924 prend à son égard l'allure d'une défaite personnelle. Le Quotidien demande sa démission, Henriot et Painlevé, chefs de la nouvelle majorité, refusent de constituer le gouvernement. Il désigne son ami François-Marsal, mais le cartel refuse d'entrer en relations avec « un ministère qui est la négation des droits du Parlement.

Millerand est finalement contraint de se retirer le 13 juillet 1924.

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