Mes figurines au 09/08/2019

Aujourd'hui, je vous présente les quatre figurines de la collection "les Étains du Prince" que j'ai reçues ce matin, après qu'elles m'aient donné quelques soucis.

En effet, leur fabricant me les a expédié lundi dernier, et nous sommes vendredi. D'habitude, elles arrivent à mon domicile dès le lendemain - soit, mardi dernier. J'ai donc commencé à m'inquiéter de leur retard inhabituel hier.

J'étais d'autant plus soucieux que, dans le même temps, ma maman m'avait elle aussi expédié un colis lundi ; en provenance du Doubs. Elle y était en villégiature toute la semaine dernière, jusqu’à mardi dernier. Chaque fois qu'elle s'y rend, elle essaye de me faire plaisir en m'envoyant des victuailles que j'apprécie particulièrement. Cette fois, du morbier, une saucisse de Morteau, et un Comté ; fromage dont je me régale à chaque fois que je le peux. Je vous avoue que je vais déguster celui-ci dès ce soir. Il me rappelle le Doubs et mes origines - partielles - franc-comtoises. Les seules racines qu'il me reste, dont je suis fier, et qui sont sont précieuses, si importantes, à mes yeux.

Bref, j'étais inquiet autant pour l'un que pour l'autre de ces deux colis, au point que j'en ai mal dormi dans la nuit de mercredi à jeudi.

Heureusement donc, ce matin, vers 9h30 du matin, le facteur a sonné à ma porte, portant ces deux derniers, et me les confiant. J'étais heureux de les réceptionner. J'en ai tout de suite fait une photo, que j'ai envoyé par sms à ma maman, pour la rassurer sur le sien. Un autre sms montrant ces victuailles a été expédié à ma sœur de cœur. Lui disant que je serai heureux de les partager avec elle et sa famille si je le pouvais, j'espère que celui-ci lui plaira. Car parfois je me donne du mal pour lui montrer l'amitié, l'attention, l'implication, que je mets dans le lien plein de respect et de cordialité quotidiennes que j'ai à son encontre. Et je pleure parfois qu'elle ne réalise pas à quel point elle et les siens sont précieux, essentiels, pour moi et la personne dotée de la sclérose en plaques dont je m'occupe du matin au soir.

Je suis toujours sincère, fidèle, honnête, respectueux, vis-à-vis de mes engagements amicaux. Je ne souhaite qu'une chose : pouvoir les partager de visu avec ma sœur de cœur et les siens. Je ne suis pas croyant. Or, chaque jour, je prie de toutes mes forces pour que quelqu'un - quelque chose - m'entendre et exauce ce souhait. Mème si pour cela, je dois parcourir la moitié de la France. J'en suis très malheureux, très triste. Cette photo de mes victuailles reçues ce matin est un témoignage de cette concorde, de cette amitié, que je lui voue. Or, même si elle m'a déjà vu en photo, en vidéo, je ne suis qu'un être immatériel, que virtuel. Comme c'est le cas pour 99 % des personnes avec qui je correspond sur Facebook.

Parfois, je me dis que je suis naïf, crédule. Je ne suis qu'un handicapé. Qui voudrait fréquenter un handicapé ? Qui voudrait se montrer avec un handicapé ? Qui voudrait rencontrer un handicapé ? Être souillé par sa présence ? Intellectuel de surcroit, ce qui le rend encore plus différent, plus corrompu !!! Un handicapé ne peut être intelligent, cultivé, avoir des ambitions amicales qui l’amèneraient à fréquenter des personnes qui le rendraient heureux par leur présence, par les partages qu'il a avec elles. Il devrait accepter de se contenter de quelques miettes que l'on lui offre quand on y pense, quand on a le temps... Peu importe les efforts ou les élans amicaux qu'il a à l'encontre des gens, ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel est qu'il ne soit pas trop "présent" pour bousculer les normes à laquelle la majorité appartient, et dont lui ne fait pas partie. On peut l'oublier, le négliger, l'abandonner, puis revenir vers lui quand ça nous chante, quand on a un peu de temps à tuer ; pourquoi doit-il nous le reprocher, c'est déjà bien beau qu'on l'ait toléré dans notre univers.

De toute façon, on n'a pas envie de le rencontrer un jour. On est prêt à traverser la France pour aller voir un ou deux jours des amis que l'on n'a pas vu depuis longtemps. Mais lui, non. Il ne fait pas vraiment partie de notre communauté. Il aura beau se démener pour nous montrer son attention, son amitié, ses égards, son respect, être présent dans les moments difficiles ou malheureux ; faire ce que d'autres ne feraient pas, du fait de l'amitié qu'il nous porte, il restera toujours quelqu'un d'à part.

J’arrête là, sinon ma souffrance va se déverser comme une vague que je ne pourrais stopper. On me reproche déjà de trop me lamenter sur mon sort. Que ceux et celles qui me me jugent et me condamnent prennent ma place. Je la leur donne volontiers. Ils verront, ils vivront, ce qu'est réellement l'existence, le vide amical, le vide social, d'un handicapé. D'un être qui, de toute façon, "n'est pas comme nous", et "ne le sera jamais" malgré ses vaines tentatives pour s'intégrer. Malgré qu'il déplace des montagnes dans ce but sans résultat. Malgré qu'il sacrifierait tout ce qu'il a pour un peu de bonheur, avec les personnes qu'il aime et qu'il apprécie. Juste un tout petit peu. Ce petit peu qui lui rendrait le sourire, l'envie de rire, le sentiment d'être réel, vivant.

Rien du tout, oui !!! Désespère, pleure dans ton coin. Ce n'est pas nous qui ferons ça pour toi, même si toi tu le ferais pour nous.

Ma vie de reclus qui espère, qui attend, un miracle, se poursuit donc. Malgré tout, je partage avec vous cette petite vidéo de mes dernières figurines reçues. A bientôt...