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Mes Univers
26 octobre 2019

Pensée du jour :

X1

Un jour sans écrire au minimum une heure est un jour sans avoir la possibilité de se nourrir, d'exister. Une soirée au minimum sans avoir la capacité de lire au moins une heure, est une soirée sans avoir le moyen de respirer.
 
Ces deux actes, si anodins, si futiles, si négligeables, pour certain(e)s, me sont essentiels, vitaux, indispensables. Si on me les ôtait pour une raison ou pour une autre, ce serait comme me retirer ce qui fait battre mon cœur ou vibrer mon âme. Ce serait me projeter aux fins fonds d'un gouffre béant. Ce serait me détruire, me vouer aux flammes éternelles.
 
Je ne suis rien sans lire ou écrire. Mon âme est alors en souffrance. Mon cœur saigne et de son énergie vitale, se vide lentement. Mon esprit est sans repos. Ma conscience est tourmentée à l’extrême. Sans lire ou écrire, je ne peux m'exprimer correctement. Je ne peux me manifester à autrui tel que je suis véritablement. Les personnes que je croise, avec lesquelles je communique ne me perçoivent que partiellement. Elles ne comprennent pas véritablement le sens de mes pensées. Elles ne discernent pas les connaissances ou l'ensemble des raisonnements qui peuplent ma mémoire ou mon intellect. Nul ne me perçoit tel que je désire me dévoiler.
 
Les femmes, dès lors, ne me jugent que sur mon apparence. Elles jaugent mon manque d'assurance, ma timidité, mes maladresses. Elles ne s'enquièrent que de l'à peu près. Elles considèrent que très peu d'aspects de ma personnalité, de mes rêves, de mes espoirs, de mes ambitions, de mes projets. Et elles passent leur chemin alors que j'aurai tant d'autres choses à partager avec elles, à leur apporter. Elles s'imaginent que je suis sans charme, sans attraits, sans agrément. Et elles m'ignorent ou me repoussent sans remord ni regret. Alors que je pourrai tant leur offrir, que je pourrai les enthousiasmer.
 
Faudrait-il encore qu'elles me découvrent, qu'elles me suivent, au gré de mes déambulations littéraires ? Faudrait-il encore que leur curiosité l'emporte sur la crainte de la différence ? Faudrait-il encore que leur indifférence coutumière à l'égard des ceux et de celles qui n'appartiennent pas à leur cercle amical habituel s'efface au profit de la richesse insufflée par de nouvelles façon d'envisager les rapports humains.
 
Mais, comment elles - comme ces hommes qui me fascinent et me passionnent de la même manière - pourraient-ils l'envisager si nul(le) ne me tends la main ? Si nul(le) ne me contacte, ne me parle, l'échange ou ne dialogue avec moi ? Comment pourraient-elles - ou ils - sortir de ce métro-boulot-dodo qui les gangrène au quotidien, si nul(le) ne fait l'effort de regarder autrement celui qui leur offre un peu de lui au travers de ses écrits, de ses lectures ? Si elles - ou ils - demeurent imperméables à cette mise à nu, à ces heures consacrées de ma part à leur rédiger des textes destinés à les enchanter, à les faire réfléchir ou raisonner différemment. A les sortir de leur indolence, leur éphémérité, leur superficialité. Cette boue dans laquelle il est si simple et si aisé de sa vautrer. Mais de laquelle se délivrer est un acte de résistance.
 
De résistance à l’oppression de la norme et des certitudes, du nivellement vers le bas et de la barbarie, de la haine et de l'intransigeance, de la bêtise et de l’acculturation, de l'oubli et de la facilité. De résistance à une société cherchant à transformer chacun(e) en mouton, en esclave soumis de gré ou de force aux lois de l'argent. Une société qui va droit dans le mur, et qui, en même temps, métamorphose chacun(e) autant en consommateur qu'en consommable.
 
Mais bon, je prêche certainement une fois de plus dans le désert. Mon texte s'effacera certainement rapidement au profit d'autres plus abscons, plus inconsistants, plus puérils. Les personnes avec lesquelles j'aimerai partager davantage demeureront froides et insensibles à mes arguments. Éventuellement, elles les moqueront, elles en riront, elles s'en indigneront, elles déchaineront leur colère et leur mépris à mon encontre.
 
Alors, je retourne à mes écrits en cours. Au moins eux me sont fidèles, sincères, respectueux. Au moins, mes lectures me semblent plus vivantes, plus réelles, plus expressives, que ceux et celles que je ne parvient pas à atteindre...

 

 

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