Mercredi 13 Novembre 2019 :

Je ne m'attarde pas, je suis extrêmement fatigué physiquement, moralement, nerveusement, psychiquement...

Durant une semaine, j'ai usé de toutes mes forces - et bien davantage encore que je ne pourrais jamais le décrire véritablement - afin de mener ce combat contre la maladie de Vanessa. Mon corps à corps avec sa sclérose en plaques a été dantesque. J'ai puisé dans tout ce que je suis, dans tout ce que j'ai, pour l'affronter, pour surmonter aux cotés de Vanessa les épreuves et les difficultés qui l'ont tant malmené.

Je tiens publiquement à remercier ma maman qui a été en permanence à mes cotés. Même à 300 km de moi, elle m'a procuré l'énergie qui me manquait aux instants les plus critiques de cette période cauchemardesque. Elle m'a tenu à bout de bras, tandis que je le faisais pareillement vis-à-vis de Vanessa.

Jamais je n'aurai cru, depuis 2012 pour la sclérose en plaques de celle-ci, et 2003, au moment où j'ai assisté à l'écroulement définitif du couple formé par ma maman et mon papa, et les conséquences éruptives qui s'en suivi, que je revivrai un jour des instants aussi destructeurs, aussi exténuants, aussi effrayants. A un moment, j'ai bien cru que la pression que j'ai vécu lors de cette semaine qui vient de se terminer, allait scinder mon âme définitivement ; allait me faire totalement perdre la raison.

Heureusement, progressivement, tout rentre dans l'ordre. Vanessa va mieux. J'ai réussi a discuter au téléphone avec son neurologue. Ce dernier lui a prescrit un jour de perfusion par mois durant trois mois, afin de lui faire reprendre des forces. Malgré tout, sa jambe, et son pied touchés jadis par sa poussée inflammatoire, vont mieux. Elle les meut presque comme avant. J'ai également contacté son ergothérapeute, afin de faire un point sur la situation. Et son kinési revient dès cet après-midi pour qu'elle reprenne ses séances avec lui, à l'issue d'une semaine d'absence pour cause de weekend prolongé.

Voila, je m’arrête là. Je tenais juste à vous dire que ça va mieux ; autant pour elle que pour moi. Tout ce que je souhaite, c'est que ça dure. Néanmoins, je vais mettre en place des moyens pour être capable de faire face le plus sereinement possible - plus facile à exprimer qu'à faire quand on y est confronté - à toute nouvelle détérioration subite de son état de santé. Car, j'en ressort amoindri, usé jusqu'à la corde. Alors que je suis moi-même handicapé, malade, fragile, brisé, depuis des décennies.

Sincèrement votre...

Dominique Capo