Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
11 janvier 2020

Je ne veux plus, je ne peux plus :

X2

Je désirerai dire une dernière chose avant de couper le lien qui me lie à Facebook depuis des années. Tandis que j'écris ces mots, j'en ai les larmes aux yeux. Mais aujourd'hui, après avoir retourné maintes pensées dans ma tète, après avoir écrit un long texte dévoilant ma définition de l'amitié - et encore, je me rends compte qu'il y a certains aspects douloureux que je n'ai pas exprimé -, je ne discerne pas d'autre chemin à emprunter.
 
Toute ma vie, j"ai cherché à être heureux. J'ai cherché à partager qui je suis, ce que je suis, aux tréfonds de mon âme et de mon cœur avec ceux ou celles qui illuminaient mon existence. Ces personnes, je voyais en elles quelque chose d'indéfinissable, d'inexprimable, mais quelque chose qui me poussait irrésistiblement, malgré moi, dans leur direction. Quelque chose de beau, de grand, de respectable, d'honorable, qui avait la capacité en moi de dépasser tous les obstacles, toutes les épreuves, qui constellaient mon chemin. Toute ma vie, je me suis battu avec rage, avec toute mon énergie, dans ce but. Toute ma vie, mon vœu le plus cher, le plus ardent, a été d'atteindre une part infime de ce que ces personnes représentaient pour.
 
Toute ma vie, parce qu'en conséquences, elles avaient une place comparable à nulle autre dans ma vie, j'ai voulu leur exprimer tout qu'elles m'apportaient. Tout ce bonheur, toute cette joie, cette sérénité, cette paix de l'âme, qu'elles m'insufflaient. Cette force incroyable qu'elles me procuraient, juste parce que j'avais l'honneur et le privilège de leur parler, de les côtoyer, de les rencontrer, de dialoguer avec eux ou elles. Cette impression d'être à ma place à leurs cotés.
 
Ce sentiment d'avoir pour une fois, droit à un peu de bonheur, après toutes les souffrances que j'ai enduré. Tous les drames auxquels j'ai été confronté. Toutes le moqueries, les rejets, les humiliations, les mises à l'écart, qui m'ont torturé, brisé. Cette violence à mon encontre qui a maintes fois mutilé mon âme. Cette terreur qui s'est peur à peu infiltré en moi, dès que j'osais tendre la main à quelqu'un que j'estimais, que je voulais apprendre à découvrir et à connaitre davantage.
 
J'ai hurlé au milieu de la nuit, je me suis mutilé l'esprit et le corps, à force de me haïr de ne pas parvenir à ce résultat tant espéré, tant rêvé. J'ai dépensé des fortunes, j'ai parcouru la France entière, une partie du monde. J'ai usé ma chair et ma conscience. J'ai abandonné tout ce que j'avais derrière moi. Juste pour approcher cet espoir d'être accueilli parmi ces personnes comme n'importe quel être humain digne de ce nom. Comme n'importe quel individu digne de respect, d'un minimum d'égards, digne d'affection, d'amitié.
 
Combien de fois me suis-je heurté au même mur ? Combien de fois les réponses ont été les mêmes ? Combien de fois as-t'on justifié l'indifférence que je suscitais, par des paroles en apparence inspirée par le bon sens, mais qui revenaient à dire "on ne veux pas de toi parmi nous". Tu es et demeurera un étranger. Tu auras beau montrer tout ce que tu veux pour nous faire comprendre que tu en vaux la peine, tu n'es pas le bienvenu parmi nous.
 
Comment se sentir reconnu, apprécié, ou même tout juste toléré, dans ces conditions ? Comment se sentir estimé, comment avoir un regard rempli de joie et de bonheur sur soi-même ? Comment se sentir serein, apaisé ? Non, c'est impossible, quand systématiquement, ce besoin d'être avec les personnes que vous chérissez, d'être en compagnie des personnes qui ont de la valeur à vos yeux, se détournent de vous, ou vous jettent quelques miettes de leur temps quand ça les arrange ? Comment se sentir aimé, intéressant ? Comment ne pas être amené à se réfugier dans le silence et la solitude, les larmes et la souffrance, si les personnes à qui vous vous ouvrez, considèrent cela comme anecdotique ou n'ayant que peu de valeur. Aussitôt dit, aussitôt oublié.
 
Et Vanessa !!! Elle qui a toujours espéré que, par ce biais, nous pourrions faire connaissance avec des personnes qui ne nous condamneraient pas à être ceux qui viendraient automatiquement en dernier. Elle aussi attendait énormément des démarches de ma part vis-à-vis des gens que je sollicitais. Elle aussi, désirait ardemment avoir la capacité, la possibilité, de créer des relations sincères, directes, respectueuses, sans arrière-pensée, avec elles. Elle aussi y voyait une opportunité de casser les ressorts de cette existence dont nous sommes les laissés pour compte. Où quoi que nous fassions, où que nous regardions, les gens se comportent avec nous de la même façon.
 
Oui, nous avons envie d'être heureux en compagnie de gens avec lesquels nous aimerions être. Est-ce un mal ? Est-ce quelque chose de répréhensible, de condamnable ? Oui, nous sommes différents de par notre handicap, notre maladie, notre fragilité, notre sensibilité ? Est-ce un crime nous condamnant à l'isolement et à l'obscurité ? Sommes nous des gens honteux, indignes, méprisables, maudits ? Souillons-nous ceux et celles que nous sollicitons, par notre présence ? Par notre désir de partager avec eux ou elles ce que nous sommes, ce que nous cherchons à vivre ?
 
Cette dictature de la normalité, où tout le monde doit être semblable. Comme dans ces pubs où chaque homme ou femme est beau, jeune, souriant, bien portant, détendu, heureux. Où on cache ceux et celles qui n'obéissent pas à ces critères "monstrueux" écartant de l'Humanité" qui ne sont pas "normaux". Ces gens comme nous, que l'on pousse, consciemment ou inconsciemment, à la misère amicale, au désespoir, à l'attente, à l'espoir toujours déçu. Ces gens qui n'ont pas droit de cité, qui ne sont jamais mis en avant. "Vous rendez-vous compte de l'image qu'ils donnent !!! Comment pourrai-je me montrer avec eux. L'image que mon entourage se ferait de moi !!!".
 
Alors, Vanessa, comme moi, fuyons. Nous pleurons, nous désespérons. Nous devenons des prisonniers de ce système de pensée, de ce comportement. De ce diktat des apparences, des préjugés. De cette dictature qui fait qu'on ne peut pas nous faire confiance, nous accepter au sein d'une communauté totalement différente de celle d'où nous venons. "Comprenez-vous, ils ne sont pas comme nous !!! Différents, étrangers, ils sont incompatibles. Ils ne sont pas à leur place.Ils doivent rester entre eux, avec les gens comme eux !!!".
 
J'ai tout essayé. Ces derniers jours, je pensais écrire mon livre sur les origines de la Civilisation, et en partie, celui où je relate mes Réflexions Philosophiques. Chaque matin, je me disais, ça y est, aujourd'hui, c'est promis, en début d'après-midi, je me plonge dans mes notes sur Sumer, Akkad, Ur, etc. Entre 12h et 13h, une heure pour corriger, rectifier, approfondir, mes écrits philosophiques. Et chaque jour, évidemment, je ne le pouvais pas. Mes pensées, mes mots, mes idées, n'étaient tendues que dans un seul mouvement. Espérer qu'aujourd'hui, j'aurai un signe de la part des gens avec lesquels je veux développer, enrichir, exalter, mon amitié. Mon Dieu, faites qu'ils se manifestent, qu'ils me fassent coucou. Dominique, nous ne t'oublions pas, nous ne te négligeons pas. Dominique, tu es le bienvenu parmi nous. Dominique, notre porte t'es ouverte.".
 
Quelles désillusions, quelles larmes. Et Vanessa, quelle déception. Qui aurait l'audace de nous contacter. Pas le temps, autre chose à faire, pas assez important, c'est louche, qu'est ce qu'ils me veulent. Oh, Dominique, il cherche à se lier amicalement avec moi, une femme, pour du sexe !!! Il est un homme, il est forcément un coureur de jupons qui ne pense qu'avec son bas-ventre. Sa gentillesse, sa sensibilité, son ouverture d'esprit, sa curiosité envers ces femmes, ne peut pas dépasser leur apparence et leurs charmes !!!
 
Dès lors, je pars. Dès lors, je m'exile. Je me demande d'ailleurs qui est le plus monstrueux, inhumain, barbare ? Moi, parce que je ne correspond pas à tout ce que l'on attend d'un être humain digne de ce nom, ou ces gens qui se prétendent normaux, entourés de leurs familles, de leurs amis "réels", de leurs connaissances, et qui n'ont aucune empathie. Des gens qui sont perclus de certitudes, de préjugés.
 
A moi tout seul, je ne peux pas changer, bousculer, ou effleurer la conscience de ces personnes. Leur conscience est inatteignable. Ils sont enchainés à leurs futilités, à leur inconsistance, à leurs éphémérités. Il suffit de regarder les vidéos, les textes, les images, de l'immense majorité d'entre eux, et qui pullule sur Facebook. Leur orgueil, leur ego, leur sentiment de supériorité, leur violence, leur haine, qui suintent de partout dès que l'on s'attaque à certains sujets de société. Sans nuance, sans raisonnement, sans réflexion. Simplistes à l’extrême. Décérébrés, près à avaler toutes les fakes news et les absurdités qui passent sous leur nez. La peur de l'autre, la facilité, la couardise - plus à l'aise à critiquer et à tirer à boulet rouge sur celui qui essaye d'apporter un peu de raisonnement au débat, plutôt que d'y apporter leurs propres réflexions, leurs propres idées ; c'est tellement plus lâche, caché derrière un écran d'ordinateur, de tablette, ou de smartphone.
 
Je n'ai pas l'habitude d'être aussi virulent dans mes propos. Ceux et celles qui me lisent ou me suivent régulièrement le savent. Mais là, j'avoue que je suis au bout du rouleau. J'ai mal comme il y a longtemps que des gens ne m'avaient pas fait mal à ce point. Alors, même si ma page Facebook demeure ouverte, accessible, je disparais. Momentanément, définitivement, je ne le sais pas encore ? Le saurai-je un jour ? Cependant, ma souffrance d'être considéré ainsi depuis tout ce temps, je ne peux plus l'endurer. Sinon, Vanessa comme moi allons finir par faire un geste irréparable. A moins que ce soit la dernière, l'ultime solution, que cette façon de procéder à notre égard, préconise.
 
Nous sommes malheureux, extrêmement malheureux. Nous sommes écorchés vifs. Vous nous écorchez vif jour après jour par votre indifférence, par vos silences, par vos absences, par le fait que les personnes auxquelles je montre de l’intérêt, autant pour moi que pour Vanessa, demeurent atones, lointaines, non réceptives, à nos désirs de les apprécier. Alors donc, puisque nous ne pouvons changer cela, en son nom comme au mien, nous préférons disparaitre...
 
Dominique Capo

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 571
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité