Dimanche 23/02/2020

Aujourd'hui, je me repose. J'ai besoin de me détendre et de me changer les idées. Dehors, il y a du vent, il fait gris. Je me demande si l'après-midi ne va pas être pluvieux. Mais peu importe, je ne sors pas. Il est en effet rare que je sorte de chez moi.

Pour quoi faire, de toute façon ? Valognes est une petite ville où il n'y a aucune activité culturelle. Je n'y ai aucun ami. Sauf Lucie, bien entendu : nous nous envoyons des sms une ou deux fois par semaine. Et elle vient discuter une heure ou deux avec Vanessa et moi environ toutes les deux semaines. C'est la seule personne avec laquelle nous avons réussi à sympathiser dans la durée, et avec plaisir autant pour elle que pour nous, depuis les quinze ans que nous habitons cette petite ville.

Si je souhaitais avoir des activités culturelles, m'ouvrir aux autres - de la même façon que je l'ai jadis fait lorsque je vivais à Paris ou à Laval par exemple -, je devrais aller à Cherbourg. Cherbourg est à une dizaine de kilomètres de Valognes. En voiture, ce n'est pas loin, ce n'est pas compliqué. Mais quand son handicap interdit l'emploi d'un véhicule motorisé, c'est beaucoup plous compliqué. Il me faudrait prendre le train ou le car. Or, un trajet qui durerait une dizaine de minutes à n'importe qui, se transformerait en déplacement de plusieurs heures - aller-retour - en ce qui me concerne. Par ailleurs, il faudrait que je laisse Vanessa seule. Et ça, c'est impossible, infaisable. Elle n'est pas dapable de se débrouiller quand il n'y a personne autour d'elle. Et même lorsque je suis dans une pièce à coté, parfois ses maladresses, ses manques d'attention ou de concentration se transforment en catastrophe ménagère que je dois réparer seul, parce qu'elle en est incapable. Ve qui a, de plus, le don de me stresser, de me rendre triste et malheureux - autant pour elle que pour moi.

Cette situation me contraint à être le prisonnier - volontaire souvent, parce que c'est le seul lieu où je me sens en sécurité, à l'aise, où nul ne me juge et me condamne pour mes différences physiques ou intellectuelles - de mon domicile. Je n'ai pas l'opportunité de m'éloigner de Vanessa au-delà de cinq minutes si je ne souhaite pas que mon quotidien se transforme en enfer qui dévasterait le peu que je réussis à préserver. Pour que le seul endroit où j'ai la possibilité de me réfugier, entouré de mes livres, de mes écrits, de cet univers avec lequel je suis en osmose, ne s'effondre pas sous les coups de butoir de Vanessa et des effets secondaires de sa sclérose en plaques.

Je sais qu'elle est inconsciente de tout cela. Elle vit dans sa bulle. Tout ce qui a trait aux nécessités de la vie de couple, aux obligations du quotidien, ne la touchent pas. Elle est centrée sur elle-même et sur les bobos qu'elle subit du fait de sa maladie. Même lorsqu'ils ne sont qu'éphémères ou sans gravité, c'est ce qui importe le plus pour elle. Ca, et se perdre dans les images - quelles qu'elles soient - qui défilent à la télévision. Même une publicité semblez parfois l'hypnotiser. J'ai beau tenter de la stimuler, de la faire réfléchir, de lui dire de faire attention à ce qu'elle fait, de se concentrer sur les taches qu'elle doit, dans l'instant, effectuer, rien n'a de prise sur elle.

Et moi, j'en subis les conséquences : le stress, l'angoisse, des nerfs fragilisés en permanence, mon attention, ma vigilance, qui doit être décuplée du matin au soir, sans répit ni repos, évidemment. Il n'y a que lorsque je suis devant mon ordinateur, ou le soir, quand je lis, que je trouve enfin un peu de calme et de tranquillité. Et encore, je ne suis pas à l'abri d'une mauvaise surprise, d'un événement, qui revient mettre en cause mon besoin de sérénité.

Parfois, que j'aimerai avoir une compagne "normale", qui ne demande pas autant d'énergie mentale et physique, dont ce que je vis avec elle n'est pas à ce pont chronophage, et où il y a autant de plaisir et de moments de bonheur à partager, que d'épreuves et de difficultés !!! Parfois, j'ai le sentiment d'échouer ; j'ai l'impression que la vie se moque de moi, qu'elle m'en demandera toujours davantage ; qu'elle me bousculera, me déstabilisera à outrance, jusqu'à ce que je m'écroule un jour définitivement...

J'avoue, quand j'ai commencé ce texte du Dimanche, mon intention n'était pas d'évoquer tout cela. Je désirais juste parler de la manière dont va se dérouler mon Dimanche après-midi. Or, souvent, mes pensées m'échappent. Mes doigts sur le clavier jonglent avec sans que je ne m'en rende compte. Et ce que je rédige dérive vers des aspects de qui je suis, plus intimes, plus personnels que, normalement, je ne devrais pas détailler. Enfin, bref, c'est ainsi. L'écrivain qui sommeille en moi est inextricablement enchainé à l'individu que je suis dans son infinie complexité et diversité. 

En tout état de cause, pour en revenir à l'essentiel, cet après-midi, je vais visionner un nouel épisode "d'Apocalypse" concernant la Guerre Froide. Une série passionnante que je prends plaisir à suivre depuis plusieurs semaines. Ensuite, ce sera un "Faites entrer l'Accusé", un des derniers qui a été diffusé sur France 2 ces dernières semaines. Ensuite encore, un film. Je ne sais pas encore lequel : entre ceux téléchargés sur la clé USB qui leur est consacrée, ceux qui sont sur le disque dur de mon lecteur-enregistreur de DVD de salon, et ceux en DVD, qui s'entassent a coté de ce dernier depuis des semaines ou des mois, j'ai le choix.

Je reviendrai quelques minutes ici ce soit, avant d'éteindre définitivement mon ordinateur. Puis, de 21h à 1h du matin, je vais lire. Je pense finit le dernier roman de Serge Brissolo que j'ai acheté il y a deux semaines de cela; "Cendres vives". Serge Brussolo est un auteur français de thrillers, de science-fiction, d'héroic-fantasy, d'horreur, historique... que j'ai découvert il y a environ 25 ans ; à l'époque où je présisais des soirées de jeux de rôles sur table. Et non pas ces substitus en jeux de cartes ou jeux vidéos en ligne qui ne sont pas à la hauteur de l'imaginaire et de l'inventivité qu'il fallait pour s'adonner à ce loisir. Autres temps, autres moeurs. Aujourd'hui, si tout n'est pas simple, rapide, facile, ça n'a aucun intéret. Quelle pitié !!!

J'ai lu presque tous les livres de Serge Brussolo, et je prends plaisir, de temps à autres, de me replonger dans l'un de ses romans. J'aurai certainement terminé celui-ci ce soir. Il ne fait que 315 pages. Une broutille à mes yeux ; vite expédiée, bien que j'y prenne un extrème plaisir. L'un n'est pas incompatible avec l'autre.

Enfin, après cela, je vais débuter le ronam d'une auteur anglaise que je ne connais pas : Sarah J. Naughton. Son tite : Une autre histoire. J'estime que c'est intéressant, régulièrement, de se pencher sur de nouveaux écrivains. On peut avoir de bonnes surprises, et désirer ensuite, suivre sa carrière et lire des ouvrages ultérieurs de celui-ci. Combien de fois cette initiative m'a agréablement surpris ? Je ne saurai le dire.

Il arrive, bien entendu, que je sois déçu, que je n'accroche pas avec l'auteur ou avec le livre, son trigue, sesc personnages, etc. C'est plutot rare. Plus rarement, je le mets de coté pour m'y replonger quelques mois plus tard ; et là, être en phase avec le livre. Ca m'est arrivé avec "la Citadelle des Ombres", de Robin Hobb ; une auteur que j'adore parce qu'elle a renouvelé à a manière l'univers de l'Héroic Fantasy".

Donc, je vais débuter "Une autre Histoire" ; et je verrais bien ou ce dernier me mène dans les jours qui viennent. En attendant, je vous souhaite à tous et à toutes, un bon repos dominical. Profitez en bien pour vous changer les idées, pour profiter des votres, de ceux et celles que vous aimez et qui vous aiment. Détendez vous, appréciez ce que la vie vous offre. Délectez en vous au maximum. Quant à moi, je pense à vous ; même si je suis désormais rarement présent sur les réseaux sociaux. Malgré tout, je ne suis jamais loin. Je vous embrasse affectueusement et amicalement.

Dominique Capo