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Mes Univers
15 mars 2020

Dimanche 15/03/2020 :

Z1

Aujourd'hui, comme tous les dimanches, je me repose. Car, comme d'habitude, et bien que je fasse tout mon possible pour que ce ne soit pas le cas, la semaine qui vient de s'écouler a été épuisante, stressante, et je n'ai pas vu celle-ci s'écouler. Ou plutôt si, mais à la vitesse de l'éclair. Comme si, au fur et à mesure que les semaines passent, elles se rétrécissaient de plus en plus vite, et que j'avais de moins en moins de temps à consacrer à ce qui m'est vraiment vital, nécessaire, essentiel.

Mardi dernier, Vanessa et moi sommes allé voir son neurologue, comme tous les six mois. Elle va bien, et son état de santé est stable. En même temps, j'avoue qu'être en permanence sur le qui-vive, vigilant, pressé parce que je dois tout gérer seul, en essayant de me dégager des heures pour mes séances d'écriture, est une véritable course contre la montre quotidienne. Du matin au soir, du lever au coucher, je me demande constamment quelle catastrophe va encore advenir. Entre les fuites urinaires – ou autre – que je dois nettoyer parce que Vanessa est incapable de faire le nécessaire dans ce genre d'occasion, entre les verres qu'elle casse accidentellement, entre la surveillance de choses basiques au jour le jour qu'elle n'est pas apte à suivre, je cours sans cesse. Et dès le matin, j'ai le sentiment qu'un train me passe dessus et m'écrase de tout son poids.

Le pire, c'est que les incidents qui se multiplient sont mineurs. Pris un par un, ils sont insignifiants. Ils sont aisés à résoudre. Mais lorsqu'ils se succèdent à longueur de journée, de semaine, de mois, ils se transforment en stress, en angoisse, en torture psychologique, en dévastation morale, qui me pompe toute mon énergie.

Alors, j'essaye de me réfugier dans mon bureau. Mais même là, la réalité de ces incidents à répétition me rattrape. Alors, parfois, à force d'accumulation, c'est comme si mon esprit se scindait, avant d'explorer en mille morceaux. Mes nerfs lâchent, et c'est comme si je portais un fardeau trop lourd à traîner sur mes épaules. Je cherche sans cesse paix, calme, tranquillité, sérénité, afin de pouvoir me concentrer ce qui, à mes yeux, m'est plus que nécessaire. C'est mon oxygène, c'est ma nourriture ; un besoin qui, si je n'ai pas la possibilité de me concentrer dessus un moment, entraîne une déstabilisation de mon être tout entier. Comme si on m’empêchait d'exister, de me rattacher au seul point d'équilibre dont j'ai besoin. C'est une question de survie mentale. Et pourtant, celle-ci est en permanence remise en cause, en question, par tous ces petits incidents que je dois gérer en permanence. Et le plus vite possible pour que cela ne se transforme pas en effet domino qui renverse tout sur son passage. Et moi le premier ; mon état de santé psychique prioritairement.

Or, depuis quelques temps, et j'en suis très triste, et profondément malheureux, même écrire, puisque c'est de ce besoin viscéral dont je parle, je n'en n'ai plus la possibilité. Ca fait près de deux semaines que je n'ai pas rédigé une ligne de mon ouvrage sur les origines de la Civilisation ; et j'en souffre profondément. Des larmes intérieures, qui ne se voient pas donc, ne cessent pas de se déverser de mon âme blessée. Depuis une semaine, même les fins d'après-midi, auxquels d'habitude je consacre le visionnage d'émissions, de repartages, de documentaires, de débats, sur nombre de faits de société, sur l'actualité la plus chaude du moment, je n'y arrive plus.

Il n'y a que vendredi, entre 12h et 13h où, miracle, j'ai eu l'opportunité d'écrire ce petit article exprimant ce que je pensais de toute cette folie, de cette psychose collective, autour du coronavirus. Et encore, je n'en n'ai retranscrit que le minimum, je n'ai fait que résumer à la portion congrue ce que je souhaitais développer au travers de ce dernier. A une époque qui me semble lointaine, un age ancestral auquel je n'ai plus accès désormais, j'y aurai dévolu des heures afin de décrypter, de détailler, de dévoiler les multiples aspects de cette crise sanitaire sans précédent. Ses causes, ses conséquences, à court, moyen, ou long terme. Politiquement, socialement, économiquement, sanitairement, historiquement, etc., j'en aurait rédigé au moins une dizaine de pages, si ce n'est plus.

Mais c'était une autre époque, où j'avais du temps, où je pouvais me poser, me concentrer, réfléchir, avec attention, avec rigueur intellectuelle, m'aidant de ma raison, de mes connaissances diverses et variées, de tout ce qui fait de moi l'homme que je suis. Aujourd'hui, tout cela s'est évaporé. Et je cours, je cours, je cours à en perdre haleine. A ne trouver qu'un minimum de répit – et encore – entre 23h et 2h du matin ; heures durant lesquelles je lis les livres que j'ai acheté il y a longtemps ou récemment, et qui ne cessent de s'accumuler à coté de mon lit.

Néanmoins, en ce dimanche, j'espère sincèrement avoir le « privilège » - puisque c'en est devenu un pour moi – de me détendre, de me changer les idées, de m'évader cet après-midi. En visionnant deux ou trois des émissions qui s'accumulent sur le disque dur de mon lecteur-enregistreur de DVD, tenter provisoirement d'oublier tout ceci. Et, dès lundi, remettre les compteurs à zéro, me réorganiser – je ne sais pas comment, mais je jure sur la tète de mon petit frère Aymeric de réussir d'une manière ou d'une autre – dans le but d'avoir deux à trois heures chaque jour pour mon livre en cours de rédaction. Et dont la poursuite de l'écriture me manque cruellement.

Il me suffit de tourner les yeux sur le coté droit de mon bureau, à l'opposé de l'écran sur lequel s'inscrivent ces mots, pour voir mes pages de notes qui s'entassent. Et constater que leur exploitation s'est brutalement stoppée. Rien que d'y songer, j'en ai des larmes amères qui me montent aux yeux.

X1

J'ouvre rapidement une parenthèse à cet endroit de mon texte. Je joins ici les photos des dernières figurines que j'ai reçues hier. Comme à l'accoutumée, je les ai commandé en début de mois sur le site du magasin spécialisé dans ce genre de loisir qui me les fournit. Le mois dernier, j'étais inquiet, parce que ces figurines sont fabriquées à Hong Kong, avant d’être expédiés chez tous les revendeurs les diffusant, dans le monde entier. Or, avec cette crise mondiale liée à l'expansion du coronavirus, les artisans qui les y fabriquent avaient arrété leur production. Cependant, avec, la diminution, voire la fin de sa propagation en Chine, et plus largement en Asie, leur production a repris. Et leur diffusion également.

Je sais que cela peut paraître un peu égoïste, vu la situation en France, et en Europe, ainsi qu'un peu partout ailleurs dans le monde. Toutefois, j'y vois un indicateur de ce à quoi nous devons nous attendre dans les semaines et les mois qui viennent. En effet, après le gonflement du nombre de cas, et du taux de mortalité en Asie, le coronavirus n'y est plus dangereux au point d'imposer les mesures drastiques que les pays alors concernés avaient prises. En France, comme en Europe, nous sommes en phase croissante.D'après ce que j'en ai appris, le pic de l'épidémie serait atteint aux alentours du mois de mai. C'est d'ailleurs pour cette raison que le gouvernement français, avec juste raison, soumet la population de notre pays a toutes ces restrictions. Néanmoins, j'ai confiance en l'avenir. Je gage que, comme en Asie actuellement, une fois le pic atteint, peu à peu, les choses reviendront à la « normale ». Et l'activité de notre pays, dans tous les domaines touchés par cette pandémie, reprendra.

X2

Je mettrai malgré tout un bémol. Parce que si cette pandémie a révélé que quelque chose sur notre modèle de société, et plus généralement sur notre civilisation, c'est qu'ils sont extrêmement fragiles. De plus en plus, en fait. Il suffit de peu pour tout remettre en cause, et qu'un catastrophique effet boule de neige s'enclenche. Nous ne sommes pas préparés à ce genre de situation. Et se révèle alors notre impuissance face au déchaînement de la nature. Ce n'est pas un cas unique. Combien de fois, depuis des années que le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs sont de plus en plus visibles, sommes-nous victimes de pluies diluviennes, de sécheresses prolongées et à répétition, d'ouragans, de feux de forêts gigantesques, etc. Le coronavirus n'en n'est qu'une évidence de plus. Avec toutes les conséquences que nous subissons actuellement dans notre mode de vie ; sur les certitudes établies qui nous faisaient croire que, malgré la multiplication des avertissements, nous étions à l'abri.

Eh bien non, cette fois-ci, c'est l'ensemble de notre système civilisationnel qui est impacté. En espérant – mais par expérience, je n'y crois guère, hélas -, que cela nous serve de leçon. A un moment où le repli sur soi semble être la solution prônée, je crains que cette remise à plat ne soit pour maintenant. Or, cette crise n'est qu'un avant-goût de ce qui nous attend probablement à plus ou moins brève échéance. Un événement que nous ne pouvons ni maîtriser, ni éradiquer – dans l'immédiat pour cette épidémie, puisque les chercheurs mettent les bouchées doubles pour y trouver un vaccin ; et je suis convaincu qu'il y arriveront bientôt - qui surgira d'une façon et d'un lieu auquel nul n'aurait songé. Et qui remettra de nouveau en question tous nos acquis.

X3

Toute cette civilisation de la surabondance, consumériste à l'excès, détruisant les ressources naturelle, la faune, la flore, polluant, sans se préoccuper de ce qui peut advenir. Voilà ou cela nous mène, inéluctablement, inévitablement. Pourtant, nous nous y accrochons désespérément, que ce soit collectivement ou individuellement. En supposant que ce n'est qu'un mauvais orage qui touche les autres mais jamais soi – avec en arrière-pensée ce « pourvu que ça dure », nous ne pouvons qu'accentuer ces déflagrations successives. Jusqu’à ce qu'une, plus grave encore, fissure définitivement et sans possibilité de retour en arrière, ce modèle destinée à disparaître prochainement.

Voilà, sur ces « belles » paroles, je vous laisse. Je vais me reposer donc. Ce soir, je vais poursuivre la lecture de « Dominium Mundi », le roman de science fiction de 1600 pages que je suis en train de dévorer. Il me reste 400 pages avant de le terminer.

Malgré ces heures sombres que nous traversons tous et toutes, je vous souhaite un bon dimanche. Profitez des vôtres au maximum. Soyez heureux, profitez de votre santé, car c'est ce que nous avons de plus précieux ; mille fois plus que les biens terrestres ou un compte en banque bien garni , davantage que la gloire ou le pouvoir, qui ne sont qu'éphémères. C'est tout ce que j'espère pour vous, pour ceux et celles que vous aimez et qui tiennent à vous. Préservez-les, prenez bien soin de vous. Mes pensées les plus sincères et les plus fidèles vous accompagnent en permanence.

 

Dominique Capo

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Je vous souhaite un bon dimanche
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