Lorsque je retranscris mes réflexions personnelles sur papier

Plus j'écris sur Facebook pour partager mes réflexions philosophiques, mes analyses sur les soubresauts de l'actualité la plus chaude du moment, sur l'évolution de notre modèle de société et de civilisation, sur l'Histoire ou le phénomène religieux au sens le plus large du terme, plus je me rends compte que les réactions les concernant sont rudimentaires.

Régulièrement, j'ai beau souligner que le texte que j'ai rédigé sur tel ou tel sujet renvoie à un un autre article écrit précédemment, parce que ce dernier se concentre sur un ou plusieurs autres aspects du thème abordé, rien n'y fait. Régulièrement, j'ai beau expliquer que ma pensée ne se résume pas à ces quelques paragraphes - aussi longs et détaillés soient-ils -, peu importe, pour nombre de personnes ils contiennent l'ensemble que je souhaite partager avec eux ou elles.

J'en viens à me rendre compte alors que leur point de vue sur ce que je diffuse de mes réflexions est partial, sommaire, orienté. Comme si ces personnes étaient incapables de voir pis loin que cette infime fraction de mes considérations ou mes observations. Comme si ce que je leur dévoilais relevait chez moi de certitudes ou des préjugés gravés dans le marbre, alors qu'ils ne sont que des pistes introspectives destinées à approfondir tel ou tel aspect du sujet abordé.

Que ce soit bien clair : chacun de mes textes est comme une pièce de puzzle. Isolé, cette pièce ne montre qu'une infime part de l'ensemble du puzzle. Assemblée aux centaines ou milliers d'autres, accolée à celles qui lui sont adaptées, elle appartient à un tout cohérent, complexe, parfois paradoxal ou contradictoire. Cependant, c'est en contemplant l'ensemble de l’œuvre qu'on la comprend et qu'on la voit dans sa totalité.

Eh bien, dites vous que chacun de mes textes est une pièce de ce puzzle. Tant que ceux et celles se contentent de regarder cette simple pièce en s'imaginant qu'elle est le reflet de l'ensemble, ils ne pourront être que limités, que médiocres, qu'étriqués, dans leurs critiques ou leurs spéculations, dans leurs jugements ou leurs considérations, me concernant.

Et j'ai beau répéter cette réalité des faits autant que possible, nombre de personnes continuent à s'imaginer qu'un, deux, ou trois textes lus, qu'une ou deux phrases, que quelques mots pris au sein de l'un de mes écrits, sont le reflet de la totalité de ce que je souhaite exprimer au travers de ceux-ci.

Comment ne pourrais-je pas trouver cette attitude risible, pitoyable, déficiente, lamentable ? De quelle manière devrais-je considérer leurs piètres tentatives pour me discréditer, pour médire sur mon compte, pour déprécier mon travail ? Alors que chaque fois que je suis confronté à de nouveaux faits, à de nouvelles expériences, à de nouveaux savoirs, à de nouvelles rencontres, etc., ils viennent en permanence alimenter ma réflexion, la modifier, l'approfondir, la faire évoluer ?

Vraiment !!! J'avoue que je suis consterné, affligé, et triste - non pour moi, mais ces personnes qui se contentent de ce genre d'approche - qui prouve de leur part qu'elles n'ont rien compris de ce que j'essaye humblement de partager ici. Dans le même ordre d'idée d'ailleurs, je ne cesse et ne cesserais jamais de répéter que je n'ai pas la science infuse. Je ne suis pas le détenteur de l'ensemble du savoir humain. Je ne suis, en fait, qu'un grain de sable perdu au milieu de milliards d'autres grains de sables que constitue l'Humanité. J'en suis profondément conscient.

Et cette réalité vertigineuse incite forcément à la modestie. L'ego surdimensionné n'a pas sa place chez moi. Telle n'est pas, n'a jamais été, et ne sera jamais mon but. Ceux et celles qui supposent cela, pour des raisons qui tiennent à mon cheminement personnel, se trompent lourdement. Comme tout le monde ici, j'ai des qualités et des défauts, je suis parfois dans le vrai, je suis parfois dans l'erreur. Je n'ai pas honte de la totalité des aspects de ma personnalité, de mes expériences, de mon parcours.

Chaque jour, j'apprends, telle est la signification de ce que je fais. Chaque personne que je contacte, avec laquelle je désire amicalement me lier au-delà des limites de Facebook, incarne une partie de ce cheminement. Si je le fais - vous expliquer pourquoi et comment telle personne plus que telle autre n'appartiens qu'à moi -, c'est que je sens que nous pouvons nous apporter, nous enrichir, humainement, et mutuellement. Et je considère comme un immense gâchis pour les deux parties concernées ce refus de ma main tendue. Car comme chacun de mes textes est la pièce d'un puzzle, comme je l'ai cité plus haut, chaque individu fait partie d'un tout : l'Humanité. Et allant vers telle personne, humainement parlant, c'est dans l'unique but de contribuer à cet ensemble vis-à-vis de personnes symbolisant une des pièces les plus adaptables à celle que je suis.

Enfin, bref !!! Je ne suis pas certain que ces réflexions aujourd'hui évoquées, parlent à beaucoup de gens. Englués qu'ils sont dans une façon de fonctionner, dans un quotidien, dans des certitudes et des à-priori, ou rattachés à des cercles restreints de gens qui leur ressemblent ou qui pensent comme eux. Parce que c'est plus rassurant. Parce qu'ils ne sont pas confrontés à ce qui leur est étranger, différent. Comme d'habitude. De la même manière que ces mêmes personnes se comportent vis-à-vis de mes textes : médiocrement, tout simplement...

En espérant avoir été assez clair dans mon propos, je retourne maintenant à l'écriture de mon roman....

Dominique Capo