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Mes Univers
11 août 2020

La photo ou le texte ?

X1

Il y a quelque chose d'effrayant à constater que la majorité des images ou publications diffusées et partagées ici tournent autour du corps des femmes. Il t a quelque chose de primaire - pour ne pas dire primitif - à constater que si ce n'est pour en admirer la plastique, il n'y a généralement rien d'autre d'elles mis en valeur.
 
Fi de leur personnalité, de leur parcours personnel, professionnel, amical. Fi de leurs centres d’intérêts, de leurs passions, de leurs projets, de leurs rêves, de leurs idéaux. Fi de savoir si elles sont célibataires, en couple, avec des enfants, mariées, heureuses et épanouies en ménage.
 
Dans un univers virtuel où il n'y a que l'image qui compte, où tout n'est que superficialité et éphémérité, tels des kleenex jetables, ce qu'elles dévoilent d'elles n'est certes que beauté, charme, sensualité et féminité exacerbés, sublimés. Cependant, quel homme qui les admire se soucie de savoir que les images d'elles - ou d'autres femmes qu'elles ont trouvé sur internet pour symboliser une part d'elles-même qui leur est difficile de montrer dans la réalité - ne sont qu'une infime fraction de la personne qu'elles sont en vérité.
 
Leurs photos sont likées des centaines, des milliers de fois. Les commentaires les encensant se comptent par dizaines, davantage le plus souvent. Les hommes qui les suivent- - ne sachant pratiquement rien d'elles si ce n'est le peu qu'elles désirent partager sur leur page personnelle, n'ont qu'une seule idée, qu'une seule obsession, lorsqu'ils se manifestent à elles : attirer leur attention, les séduire par la multiplication de leurs engouements ; à la limite du culte et de l’idolâtrie envers ce qu'elles ne sont pas : des divinités.
 
Oui, il y a quelque chose d'effrayant, de barbare dans ce comportement outrancier. Comme si ces hommes se comportaient comme des animaux en rut avides de sexe et de jouissance débridée. Comme si internet, et les réseaux sociaux en particulier, étaient devenus un supermarché de ces instincts les plus rudimentaires, les plus sommaires, sans cesse exaltés. Comme si ces femmes ne pouvaient pas être aimées, appréciées, acceptées, autrement que par leurs attributs féminins affichés pour exciter, pour enflammer, l'imagination et les rêves impossibles des plus crédules et des plus niais.
 
Je suis un homme comme les autres, ni meilleur, ni plus mauvais qu'un autre. Comme tout un chacun, j'ai mes qualités et mes défauts, mes forces et mes faiblesses, mes joies et mes peines, mes rêves et mes cauchemars, que sais-je encore... J'aime les femmes, leur beauté, leur sensualité, leur féminité, et tout le reste, je ne m'en cache pas. Mais, jamais je ne me laisserai aller à une telle dégénérescence déshumanisée, où le corps d'une femme n'est fait que pour satisfaire ses penchants le plus simplistes, pour ne pas dire cambriens.
 
Quelle honte, quelle ignominie, quel affront pour l'espèce intelligente, raisonnée, à laquelle nous appartenons. Toute cette empathie, tous ces nobles sentiments que nous savons parfois mettre en avant, toute cette richesse humaine, tout ce savoir, toute cette culture, toute cette évolution, jetés aux orties pour en arriver là.
 
Internet, les réseaux sociaux, à l'origine élaborés pour rapprocher les gens, pour qu'ils puissent partager avec des personnes desquels ils peuvent apprendre quelque chose, ou auxquels ils peuvent apprendre quelque chose. Internet, les réseaux sociaux, à l'origine, crées pour s'enrichir humainement, pour découvrir des horizons auxquels nous n'aurions pas accès autrement. Pour en arriver à un abêtissement et un moutonnage généralisé. Pour les pousser à être des consommateurs et des consommables que l'on attire de la plus odieuse des façon : la pornographie, la violence, l'ego avivé à l'excès.
 
Je ne suis pas un pudibond ou un moraliste. Car la morale évolue avec le temps. La liberté est une valeur fondamentale à laquelle j'attache une grande importance. Je combats en permanence ces réactionnaires et ces intégristes de la pensée, rétrogrades, arc-boutés sur la religion et les préceptes obsolètes qu'elle tente désespérément de diffuser alors qu'ils ne sont plus en phase avec la réalité.
 
Mais je suis aussi contre cette dépravation, ce culte de l'image, de la perfection esthétique à tout prix. Dans ce rejet de celui ou de celle qui ne se plie à ces normes conformistes. Elles sont tout aussi tyranniques les unes que les autres. Elles dévoilent à quel point la majorité des gens, qui se disent épris de liberté, individualistes, égocentriques, intolérants et indifférents à tout si ce n'est à eux-mêmes, sont redevenus des animaux.
 
Le chemin est étroit entre ces deux excès : le désir de liberté et la dictature. Or, cette glorification à outrance du corps de la femme, en n'exaltant la sexualité dont elle est le réceptacle, est la réduire à un objet. Après, on s'étonne qu'il y ai tant de jeunes qui ne voient la femme que de cette manière. On s'étonne que les intégristes s'insurgent de vois des femmes s'habiller "sexy". On s'étonne des viols, des féminicides. Si l'on apprend pas aux gens à se servir correctement des outils qu'ils ont entre les mains - sans interdire de dévoiler la beauté féminine, mais sans qu'il n'y ai que cet aspect qui soit mis en avant, comment voulez vous que le monde ne soit plus que décadence et barbarie.
 
Oui, le chemin est étroit, mais l'Homme est capable de ne pas se laisser aller à ses excès. Il est intelligent et raisonné. A lui, de ne pas se laisser manipuler pour que ce soient ses éléments les plus primaires l'entrainent vers une chute qui me parait, hélas, inéluctable. C'est mon point de vue ; il n,'appartient qu'à moi.
 
J'ai cependant le droit de l'exprimer ici, comme n'importe qui, et comme sur n'importe quel autre sujet, sans que l'on se précipite sur moi pour me juger et me condamner. Sans qu'il y ait des malveillants ou des intolérant qui prennent une phrase qui leur convient pour alimenter leur violence et leur haine de l'autre ici ou là. Sans qu'il y en ai, pétris de leurs certitudes et de leurs a-priori, qui s'imaginent que ce texte de moi est un concentré de l'homme que je suis ; alors qu'il représente qu'une infime fraction de ma pensée, de mes résonnements, de mes réflexions personnelles sur tel ou tel thème. Car, là encore, que c'est simple et facile d'user d'un morceau de ce qu'un individu partage pour se faire un jugement définitif sur lui. Là encore, c'est faire montre de manque de discernement et d'acuité.
 
Alors, oui, ce chemin est étroit, et c'est celui que je suis continuellement, envers et contre tout. C'est celui que je suis pour m'améliorer, pour évoluer, et non pour me déshumaniser ou devenir un être sous-développé et sans conscience...
 
Bien à vous.
Dominique Capo
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