Ecrire, décrire, ses émotions :

Il y a des femmes ici-bas qui suscitent en moi des émotions qui relèvent de la passion. Il y a des femmes ici-bas qui, juste parce qu'elles illuminent mon âme et mon cœur dès que je les croise, juste parce que leur présence est telle qu'elles illuminent cet éphémère instant où je les vois, me transportent vers des ailleurs sidérants. Pour moi, ces femmes sont belles à mourir, et pas seulement esthétiquement.

Pour moi, elles incarnent la magnificence, le charme, la féminité, dans ce qu'elles ont de plus absolu et de plus évident. Pour moi, elles sont des aspects de cette réalité auxquels je n'ai jamais eu accès, et après lesquels j'ai toujours couru ; quitte à m'épuiser, quitte à tout tenter pour y arriver.

Ces femmes n'ont jamais conscience de l'émoi qu'elles suscitent en moi. Ces femmes, souvent, ne savent même pas que je suis là. Ces femmes, presque toujours, je sais que jamais je ne les recroiserai, que jamais je ne leur parlerai, que jamais je ne les côtoierai. Elles ont leur vie, j'ai la mienne. Plusieurs fois par le passé, j'ai tenté d'en approcher certaines. Elles m'ont toujours dénié l'honneur et le privilège d'appartenir à leur cercle amical.

Mon but, en les abordant, n'a jamais été de les séduire, ou de les mettre dans mon lit. Mon but n'a jamais été de profiter d'elles financièrement ou relationnellement parlant ; ou d'une quelconque autre façon, évidemment. Mon seul désir, mon seul plaisir, ma seule joie, mon seul bonheur, aurait été d'être à leurs cotés.

Avec sincérité, avec respect, être là pour partager un peu de ce qu'elles sont ; un peu de leur univers. Découvrir et apprécier leur personnalité, leur caractère, leur univers, leur métier, leurs passions, leurs centres d’intérêts, leurs espoirs, leurs rêves ; tout ce que fait d'elles des êtres humains à part entière. Découvrir et apprécier qualités et leurs défauts, leurs joies et leurs peines, leurs espoirs et leurs désespoirs, leurs forces et leurs faiblesses, leurs victoires et leurs défaites, que sais-je encore...

Je n'en n'ai malheureusement eu que rarement l'occasion. Beaucoup d'entre elles ont eu peur de ma démarche à leur encontre. Beaucoup m'ont fui, m'ont regardé de haut, se sont moqué de moi. Beaucoup y ont vu des intentions cachées, malhonnêtes, libidineuses. Elles ont d'office estimé que mon univers et le leur étaient incompatibles, que je n'avais rien à leur apporté, que mon handicap serait une tâche indélébile pour elles.

Et rien qu'elles aient pu supposer cela de moi m'a fait énormément pleuré. J'ai eu honte, je me suis senti humilié, je me suis haï, je me suis méprisé, d'espérer être quelqu'un qu'elles pouvaient regarder comme un ami. Un ami, rien de plus, rien de moins.

Je me suis déconsidéré. Blessé dans ma chair, dans mon âme, et dans mon cœur, je n'avais pas le droit d'être heureux, détendu, en paix, serein, avec les personnes avec lesquelles j'avais envie de discuter, de partager, d'échanger, de m'ouvrir.

Alors, je me suis replié sur moi-même. Je me suis abandonné au silence et à l'obscurité, à la solitude et et à la dévalorisation de celui que je suis en vérité. C'est aussi pour toutes ces raisons que j'écris ; juste parce que je n'ai aucun autre moyen d'atteindre ces femmes qui me font rêver, que je souhaiterai simplement côtoyer, même éphémèrement...

Dominique Capo