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Mes Univers
27 mars 2021

Je jette l'éponge ; je romps définitivement avec les réseaux sociaux :

X1

J'écris un ultime texte, et ici je ne me manifeste plus. Je n'ai rien à apporter à ceux et celles qui ne comprennent ou n'acceptent pas qui je suis, ce que je cherche à partager avec eux ou elles. Attaqué de toutes parts parce que je crie ma colère, parce que je pleure ma solitude, parce qu'humainement et émotionnellement, je ne supporte pas cette indifférence que la grande majorité a à mon égard. Torturé par les silences et les évitements ainsi engendrés, je suis dès lors en permanence habité par le désespoir.
 
Or, dans un monde - réel ou virtuel - qui condamne à l’opprobre les gens qui osent dévoiler leurs sentiments, leurs émotions, les plus sincères, les plus honnêtes, les plus vraies, je n'ai pas ma place. Dans un monde où l'éphémère, le superficiel, l'instantané, l'apparence - de joie et de bonheur également - rend attirant et séduisant, je suscite la colère, la réprobation, le rejet, la suspicion. Je suis jugé et condamné pour désirer aller au contact de ceux et celles qui voient en moi un indésirable, un malséant.
 
Alors qu'eux-mêmes sont dotés des mêmes espoirs, des mêmes rêves, des mêmes sentiments, des mêmes désirs d'appartenir à une communauté qui correspond à l'homme ou la femme qu'ils sont véritablement, ils me refusent ce droit. Pire, ils s'en indignent, ils le réprouvent, lorsque je l'exprime ouvertement. Car ici, il faut se montrer sous sa meilleure image, il faut briller, il faut susciter l'admiration et l'envie ; y compris lorsque derrière cette image faussée, il n'y a rien à offrir, rien à partager.
 
Exit, les personnes comme moi ; ceux et celles dont la culture est diverse et variée. Ceux et celles qui lisent, qui s'informent, qui réfléchissent, ou qui raisonnent. "Blessons-les, assassinons-les, si nous en avons les moyens et les capacités...", vocifèrent-ils à la face du monde comme les barbares qu'ils sont.
 
Oui, des barbares dont l'unique souhait est de retourner au sein de leurs clans, repliés sur eux-mêmes, exprimant les plus frustres et les plus bas instincts dont ils sont dotés. Comme il y a 50 000 ou plus, lorsque homo-sapiens n'en n'était qu'à ses balbutiements, et où leur unique exigence était de se nourrir, de copuler, de croire que les dieux les protégeraient, de dormir, d'éradiquer l'étranger susceptible de remettre en cause l'ordre établi.
 
Oui, ce sont ces instincts, ces peurs les plus primitives, qui dominent aujourd'hui encore. "Rions-nous, chassons, tuons celui qui cherche à savoir, à comprendre, à évoluer humainement.", continuent-ils de beugler. "Nous ne sommes que des sauvages. Nous n'avons qu'un but dans la vie : du pain et des jeux", insistent-ils. "Nous voulons garder notre étroitesse d'esprit, nos certitudes, nos a-priori, nos préjugés.
 
C'est grâce à eux justifient-ils, que nous pouvons nous regarder en face, que nous nous sentons forts, invincibles. C'est grâce aux honneurs, c'est grâce aux richesses matérielles, c'est grâce au respect que nous en retirons, que nous sommes forts, que nous soumettons les gens qui n'appartiennent pas à notre peuplade. Car, nous avons besoin d'esclaves qui nous idolâtrent pour exister. Sans eux et ces subterfuges, nous ne sommes rien ; nous sommes aussi insignifiants que ces gens que nous haïssons parce qu'ils nous renvoient une réalité dont nous ne voulons pas.
 
Alors, persistent-ils, à bas ceux et celles qui sont différents. A bas ceux et celles qui remettent en question nos bas instincts dont la superficialité, l'éphémère, l'instantané, le culte de l'apparence, le manque d'humanité, le manque d'empathie, le rejet de la main tendue, sont les aspects les plus visibles.
 
Oui, martèlent-ils, méprisons ceux et celles qui lisent. Méprisons ceux et celles qui aiment apprendre, découvrir, et partager leurs savoirs, leurs questionnements, ou leurs réflexions. Méprisons ces gens qui nous imposent leur remise en cause de l'ordre établi. Nous sommes des sauvages, nous sommes de barbares qui nous gargarisons de notre faiblesse d'esprit. Cette dernière est notre fierté.
 
Donc, brisons, humilions, détruisons, bannissons, ces érudits qui voient plus loin, qui voient plus large. Contentons nous de notre quotidien fait de métro-boulot-dodo, de sexe, de beuveries, de jeux de téléréalité débile, de feuilletons formatés, de vidéos imbéciles sur Youtube. Nos neurones ne supportent plus de penser ou de spéculer. Cogiter, se concentrer plus de quelques secondes sur un sujet, c'est comme nous insulter. Oui, ces érudits en histoire, en science, en philosophie, en littérature, en art, etc. sont une insulte à notre encontre.
 
Nous sommes perdus sans nos smartphones, sans nos tablettes, sans nos ordinateurs auxquels nous sommes vissés du matin au soir. Sans eux, nous ne savons pas communiquer, nous sommes incapables d'élaborer une idée, un raisonnement. Nous sommes "en manque" ; on nous enlève notre drogue. Nous nous transformons en loques humaines dénués de conscience. Nous sommes des légumes dénués d'autonomie ou de personnalité. Nous ne savons plus aller vers l'autre, échanger avec l'autre, naturellement. Nous sommes des assujettis et nous sommes heureux de l'être, malgré nos véhémences vis-à-vis d'une société qui nous en a rendu dépendants.
 
Alors, oui, jugent-ils, exilons, annihilons, ces hommes et ces femmes qui ne sont pas des barbares, des sauvages, repliés autour de leur clan, de leur groupe, de leur communauté. Ils sont un danger pour nous et notre façon de voir les autres et le monde. Restons entre nous, à honorer nos idoles, à encenser notre superficialité, notre éphémérité, notre instantané. Montrons leur qui sont les maitres, parce que nous sommes plus nombreux qu'eux, évidemment.
 
Et puis, les mots, toujours les mots !!! Ils nous saoulent avec leurs mots, avec leurs textes "prise de tète". Est-ce que nous savons nous exprimer correctement, est-ce que nous savons écrire correctement, nous ? Je vous le demande ? Nous avons nos smartphones, nos tablettes, qui le font à notre place !!! Plus de deux phrases ? Mon Dieu !!! Mais nous n'allons pas y arriver !!! Ça prend trop de temps, c'est trop compliqué, notre cerveau va imploser, de devoir s'y essayer !!!".
 
Moi, Dominique Capo, je pourrais poursuivre à décrire ce que sont devenus ces gens qui m'invectivent, qui me jugent, et me condamnent, dès que je publie un texte assez développé pour faire fuir cette horde de dégénérés. Je pourrais approfondir le regard que j'ai à leur encontre. Je pourrais pleurer, je pourrais m'indigner, je pourrais me mettre en colère - comme ça a été le cas ces derniers jours - ; mais à quoi bon !!! Ces gens sont indécrottables. Ils se croient au-dessus de personnes comme moi du fait de leur statut, des centaines, milliers, dizaines de milliers de likes, qu'ils obtiennent de la part de ces barbares et sauvages.
 
Cela les rend t'il meilleurs, plus intelligents, plus sages, plus savants, que moi. Bien-sûr que non !!! Je ne me prétends pas être au-dessus d'eux - j'imagine que certains et certaines s'engouffreront dans cette brèche pour me vilipender - ; mais qu'ils pensent ce qu'ils veulent. J'ai ma conscience pour moi, et les gens qui me connaissent savent parfaitement que je ne suis pas comme ça. Je demeure humble face à l'étendue de mon ignorance. J'ai encore tant à apprendre ; il ne me suffirait pas d'une vie, ou même de mille.
 
Cependant, je tente modestement de partir à la découverte d'enseignements, de savoirs, de notions, qui sont à ma portée. Et plus j'en découvre, plus ma soif d'en apprendre davantage est alimentée. Dans tous les domaines. Cependant, j'essaye d'aller à la rencontre de personnes qui me semblent intéressantes. Qui peuvent m'apporter ou auxquelles je peux apporter. En vain, puisqu'elles refusent systématiquement tout contact, toute discussion, tout échange ; surtout si celle-ci doit s'ancrer dans le réel. Elles ne sont là que pour l'éphémère, l'instantané, le superficiel, elles aussi ; bien qu'elles affirment le contraire.
 
C'est pour cela que je ne veux plus participer à cette mascarade. A l'heure d'une pandémie où les gens se plaignent de leur isolement, de ne plus pouvoir "rencontrer" des gens, d'être enfermés chez eux à longueur de journée, ils refusent d'user de l'un des derniers moyens d'en sortir à leur portée. Pas moi. Mais mal m'en a pris. Je m'en suis mordu les doigts. Ça s'est retourné contre moi. Et parce que mes ambitions, mes projets, mes espoirs, mes rêves de dialogue sortent des sentiers battus, ils les considèrent avec suspicion et méfiance. Ils n'ont même pas la capacité de songer que cette démarche est juste teintée d'empathie et d'humanité. Forcément, ils en sont dénués.
 
Alors, je pas. Alors, j'écris ; mais j'écris uniquement pour moi. Ici, plus rien. A quoi bon donner du lard à des cochons. A quoi bon essayer d'utiliser ce formidable outil qu'est Facebook pour entrer en contact avec des personnes "qui en valent la peine" alors que celles-ci entretiennent volontiers, sans regret ni remord, mon sentiment d'isolement et de solitude. Alors qu'elles me blessent par leurs silences et leur indifférence. Alors que l'amitié désintéressée est quelque chose qui se situe en dehors de leurs capacités intellectuelles.
 
Alors, oui, je pars. Ces derniers temps, j'ai bien essayé de "revenir". J'ai bien tenté de tendre la main à quelques personnes. J'ai bien tenté de republier des textes. Résultat : si ce n'est le même comportement que toujours, si ce n'est les mêmes remontrances pour leur longueurs, pour les souffrances considérées comme inadéquates - l'image, toujours l'image -, rien. Oui, l'apparence, le jugement et la condamnation pour mon approche différente de l'usage de ce support. De fait, oui, je pars. J'écris mon autobiographie intitulée "Quel roman, que ma vie". Et je vous laisse à votre suffisance, à votre inculture, à votre grossièreté, à votre violence, à votre rusticité intellectuelle et humaine.
 
Dominique Capo
 
PS : Pour les ignares, "Quel roman, que ma vie" n'est pas un "ROMAN". Il s'agit du titre de mon AUTOBIOGRAPHIE de 600 pages, de ma prime enfance à aujourd'hui. Et si j'ai choisi ce titre, c'est parce que mon existence sort de l'ordinaire par de nombreux aspects, pour de nombreuses périodes de mon existence. Mais bon, là encore, il faut un minimum d'intelligence pour s'en rendre compte si on ne sait pas qui je suis et quel a été mon itinéraire personnel, professionnel, amical, social, sentimental, familial, etc.
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