Si j'étais un homme :

Si j'étais un homme "normal", au détour d'une rue ton regard je croiserai.

Si j'étais l'homme que j'aurai voulu être toute ma vie, alors, tu me sourirai.

Si j'étais l'homme que j'ai toujours cherché à mettre en avant sans jamais y parvenir, tu m'aborderai,

Et nos regards en diraient davantage sur qui nous sommes véritablement et ce que nous souhaitons partager ensemble, tu le sais.

Si j'étais un homme de ce monde, je n'aurai pas de difficulté à parler avec toi, à rire avec toi, à être heureux parce que je suis à tes cotés.

Si j'étais un homme comme les autres, je te prendrai par la main, et pas instant tu ne la refuserai.

Si j'étais un homme que son destin n'a pas brisé, tu comprendrai que ma timidité vis-à-vis de toi n'est pas ma vérité,

Et qu'il en faudrait peu pour que celle-ci disparaisse pour laisser apparaitre celui que je suis en réalité.

Si j'étais un homme bien né, à tes yeux, je serai beau, charmant, agréable ; mes traits et mon corps t'attireraient, te séduiraient,

Autant que mon intelligence ; autant que mon érudition dantesque ; autant que ma sensibilité démesurée.

Si j'étais un homme, un vrai, les sentiments que j'aurai pour toi, les émotions que tu susciteraient,

La passion qu'aux tréfonds de mon cœur naitrait, qui embraserait mon âme, tu la verrais.

Mieux encore : tu ne la fuirai pas, tu ne la moquerai pas, parce qu'elle t’inonderai ; parce que rien ne saurait l'estomper.

Si j'étais un homme tel que j'aimerai l'être, cette passion qui me lie à toi, tu te rendrai compte qu'elle t'es dédiée,

Que toute me vie, j'ai cherché à te l'offrir afin de te magnifier, afin de faire de toi ma déesse pour le reste de l’Éternité.

Et chaque jour, chaque heure, chaque minute que Dieu fait, j'y consacrerai toute mon énergie, tout ce que j'ai je te l'offrirai.

Alors, je t'honorerai comme nul ne l'a jamais fait ; comme nul ne s'y ai jamais employé.

Pour toi, uniquement pour toi ; avec respect, attention, considération, et sollicitude, je t'aimerai.

Si j'étais un homme qui te plais, tu t'apercevrais que je serai présent autant dans le bonheur que dans le malheur ; peu importe que tu sois en bonne santé ou dotée d'infirmité

Autant dans la victoire que le défaite, autant dans la joie que dans la peine, autant dans la solitude que la multitude... Tu n'aurais pas peur d'elles car tu saurais que je les ai déjà affrontées.

Car tu saurais que, pour toi, à nouveau et volontiers, à nouveau je les affronterai et les vaincraient.

Si j'étais un homme que tu as choisi, je serai béni ; je ne serai plus terrorisé ou sur moi-même replié.

Je serai fier et comblé. A chaque instant du jour ou de la nuit, tu t'en apercevrait.

Nous serions unis pour toujours parce que ta couche me serait ouverte, et que j'aurai le privilège d'explorer ce corps, ce cœur, cette âme, dont tu es dotée. Parce qu'en te possédant intimement, toi également tu me posséderai.

Et parce que par cette fusion empreinte de magie et de rêve, tu ferai de moi cet homme que j'ai toujours été en vérité...

Dominique Capo