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Mes Univers
29 juillet 2021

Le retour de Monsieur et Madame Glandu :

X1

Vous l'avez compris : je n'aime pas Monsieur et Madame Glandu. Je n'aime pas ce qu'ils représentent. Je n'aime pas leur médiocrité; Parce que Monsieur et Madame Glandu sont le genre de personnes qui n'évoluent jamais, qui ne réfléchissent jamais aux conséquences de leurs actes. Parce que des Monsieur et des Madame Glandu, j'en ai croisé de tonnes tout le long de mon existence, partout où je suis passé, dans toutes les villes que j'ai habité, dans tous les endroits que j'ai fréquenté. Et ces Monsieur et Madame Glandu m'ont toujours blessé, m'ont toujours humilié, m'ont toujours rejeté, ont toujours été à l'origine de violences et de haines à mon encontre ; alors que je ne pouvais pas me défendre ou répliquer.
 
Monsieur et Madame Glandu sont des idiots, imbus d'eux-mêmes, fiers d'être ce qu'ils sont, et ne se remettent jamais en cause ou en question. Ils sont souvent des ignares ; la culture, quelle que soit la forme qu'elle prenne, pour eux, c'est comme si on leur parlait chinois. L'intellect, le savoir, sont des anachronismes dans leur univers. Ce sont des gens qui m'ont toujours fait du mal, aussi loin que je m'en souvienne. Ils aiment se moquer des gens qui ne leur ressemblent pas ; ils sont indifférents aux souffrances et aux malheurs des autres. Quand on discute avec eux, leurs mots sont d'une platitude, d'une médiocrité, affligeantes. Leurs préoccupations, leurs centres d’intérêts, leurs passions, leurs projets, leurs ambitions, sont risibles pour celui qui tente de dépasser ce qu'il est ; et ce, malgré ses propres infirmités le plus souvent.
 
Je ne suis ni meilleur ni pire que tout un chacun. Comme tout le monde, j'ai des qualités et des défauts. J'ai des forces et des faiblesses, des victoires et des défaites à mon actif. J'ai fréquenté une infinité de gens différents, venus de tout un tas d'horizons hétéroclites. J'ai appris - beaucoup -, j'ai enduré tout ce que l'existence peut faire de plus éprouvant. De mes échecs ou de mes succès, j'ai toujours tenté d'en retirer des leçons. Mes expériences vis-à-vis de ces Monsieur et Madame Glandu pourtant, m'ont appris une chose ; m'ont enseigné une évidence : ils n'ont jamais voulu de moi ; les mains que je leur ai autrefois tendu, ils leur ont craché dessus.
 
Mon esprit est aiguisé. Mon âme a soif de connaissances et d'expériences diverses et variées. Mon cœur est rempli d'amour, d'amitié. Mais tout ça, ça ne leur a jamais parlé. C'est pour ça que je n'aime pas Monsieur et Madame Glandu. Nous ne vivons pas sur la même planète, et nous ne vivrons jamais sur la même planète. Ils m'ont repoussé à une époque où j'aurai souhaité leur ressembler. Mal m'en a pris. Je l'ai amèrement regretté. Et encore aujourd'hui, ici même, des Monsieur et Madame Glandu, ils représentent l'immense majorité de ceux et celles qui surfent sur le Net ou les réseaux sociaux.
Monsieur et Madame Glandu sont trop englués dans leur quotidien, sont trop médiocres, pour envisager qu'ils ne sont des grains de poussière. Ils sont incapables de voir que leur existence est insignifiante et éphémère comparée aux dix millénaires qui les ont précédé ; depuis les débuts de la Civilisation. Comparée aux trois millions d'années qui les ont précédé ; depuis que l'espèce "Homo" a débuté son évolution. Comparée aux 4,5 milliards d'années qui ont vu la Terre se muer en planète susceptible d'accueillir le "vivant". Comparée au 15 milliards d'années qui ont suivi le Big Bang...
 
Monsieur et Madame Glandu ne vivent que dans le présent. Ils se moquent du passé ; ils n'ont pas assez de temps pour se pencher - ne serait-ce que quelques instants de temps en temps - sur ce qui les a précédé. Il n’empêche, ils en trouvent quand mème assez pour regarder des émissions de télé-réalité débile sur les différents écrans qu'ils ont à leur disposition. Ils en trouvent assez pour surfer des heures entières sur internet et les réseaux sociaux pour y diffuser phrases insipides bourrées de fautes ; presque indéchiffrables parfois pour une personne qui parle un français dont le vocabulaire dépasse les quelques centaines de vocables dont ils se servent usuellement. Pour y diffuser également des photos et des vidéos où ils s'exhibent à coups de selfies grotesques, caricaturaux, extravagants.
 
Monsieur et Madame Glandu se moquent du futur ; ils hypothèquent mème l'avenir de leurs enfants. Du moment qu'ils profitent pleinement de l'instant présent ; qu'ils peuvent consommer à outrance ; qu'ils peuvent profiter de leur barbecue du Dimanche, entourés de leur famille ou de leurs amis ; qu'ils peuvent aller en vacances à la plage l'été, à la neige l'hiver, le reste n'a pas d'importance. Du moment qu'ils sont les détenteurs d'une maison avec jardin en banlieue - avec deux crédits : l'un pour rembourser leur crédit la concernant sur 25 ans ; l'autre, pour payer leurs deux voitures durant cinq ans, puis les revendre et recommencer avec des plus récentes pour les cinq ans suivants -, le reste, ça ne les touche pas.
 
Monsieur et Madame Glandu se moquent de savoir ce qui se passera dans cinq, dix, quinze, ou vingt ans. Ils voient les catastrophes naturelles engendrées par les bouleversements climatiques en cours, se déchainer continuellement partout sur la planète. Ils voient de nouvelles maladies décimant des populations entières, ils voient des inondations, des incendies, ravager des territoires jusque là préservés. Mais tant qu'ils n'en sont pas victimes, ça ne les concerne pas. Par contre, quand ce sont leurs biens qui sont détruits, quand ce sont leurs proches qui meurent à la suite de ces déchainements, ils ne comprennent pas pourquoi ils sont impactés.
 
Monsieur et Madame Glandu n'ont aucune imagination. Penser autrement, agir autrement, raisonner en dehors de leurs certitudes et de leurs a-priori, de leurs préjugés, avoir un regard différent sur ce et ceux qui les entourent est, pour eux, une hérésie. Supposer que leur petite vie, basique, sans perspective au-delà que la semaine prochaine, que le mois qui vient, est au-dessus de leurs capacités intellectuelles. Se renseigner, juste un peu, en se penchant sur différentes sources pour se forger un point de vue le plus objectif possible, est trop de temps, trop d'énergie, à consacrer en vue d'alimenter son esprit.
 
Car, on ne s'informe pas, chez Monsieur et Madame Glandu. Ou plutôt, on s'informe selon ses convictions, ses croyances. On regarde des vidéos, on lit quelques lignes piochées ici ou là - et le plus sorties de leur contexte ou orientées -, afin de renforcer ses croyances sur la façon dont tourne le monde, dont se comportent les gens qui ne sont pas comme eux. Lire ? Mon Dieu ! Il faut être un intello. Et les intellos, se sont tous des gens qui n'ont rien à voir avec eux. On ne comprend rien à leur charabia, vu qu'eux, Monsieur et Madame Glandu, ce sont de petites gens, et fiers de l’être.
 
Monsieur et Madame Glandu sont persuadés que le monde tourne autour d'eux. Ils sont persuadés que leur quotidien est destiné à durer ; du moins autant qu'ils vivront. Ils ne comprennent pas que le monde puisse changer, parfois du jour au lendemain, ou presque. Ils ne comprennent pas que leur mode de vie, que leurs habitudes, que leurs relations aux autres, subissent des transformations. Ils crient alors à l'injustice, alors qu'ils contribuent à ces transformations par leur indifférence et leur ignorance des choses.
 
En fait, Monsieur et Madame Glandu, rêvent d'un monde d'avant qui ne reviendra pas. Ils rêvent d'un monde où ils étaient encore jeunes, où tout leur était permis, où leur insouciance était reine. Ils sont nostalgiques de cette époque là. Alors que celle-ci n'avait rien d'idyllique. Elle était confrontée à ses propres épreuves ; Monsieur et Madame Glandu devaient faire face à d'autres sortes d'épreuves ou d'obstacles. Mais, ça, ils l'ont effacé de leur mémoire. Comme pour le reste, c'est vrai que c'est plus simple et plus facile.
 
Monsieur et Madame Glandu se voient toujours jeunes, beaux, intéressants. Ils ne se voient jamais autrement. Il est bien connu, c'est vrai, que le ridicule ne tue pas. Sinon, c'est par millions que les Monsieur et Madame Glandu qui s'expriment ici seraient décimés.
 
En fait, ils préféreraient que ce soient des personnes comme moi, qui grattent là ou ça fait mal, qui leur rappellent leur insignifiance au vu de l'Humanité et de la Civilisation auxquelles ils appartiennent, qui disparaissent. Parce qu'ils n'apprécient pas qu'on les remette à leur juste place. Ni pus ni moins. Juste des individus individualistes, égoïstes, qui ne pensent qu'à leur petit confort, qu'à leur petit quotidien, qu'à leurs petites préoccupations. Parce qu'ils n'apprécient pas qu'on leur dise qu'ils ne sont qu'un grain de sable qui ne laissera aucune empreinte sur le devenir de l'Homme.
 
Ils ne créent rien, ils n'imaginent rien, ils ne transmettent rien, ils n'apprennent rien... Ils ne font qu’être là. Ils ne sont que des consommateurs et des consommables, des râleurs et des insatisfaits chroniques qui attendront toujours de leurs gouvernants, des puissants, de ceux qui osent penser et réfléchir, des solutions immédiates à leurs problèmes. L'idée ne les effleurera jamais que c'est sur des années, des décennies, des siècles éventuellement, que se discernent les résultats qu'ils en espèrent - ou pas. C'est tout tout de suite et ici.
 
Dès lors, ils s’entêtent, ils maudissent tout ce qui les entrave. Ils brandissent la liberté à tout bout de champs, sans avoir la notion que liberté, si c'est un droit, elle engendre également des devoirs. Et en premier lieu, le devoir d'accepter les contraintes que les bouleversements qu'ils subissent. Parce que sinon, ces bouleversements les écraseront, les broieront. S'adapter, comme l'Homme l'a toujours fait depuis la nuit des Temps. Or, ça, Monsieur et Madame Glandu, ça ne leur parle pas. Ils préfèrent végéter, s'en tenir aux facilités et aux simplifications à outrance.
 
Monsieur et Madame Glandu n'est pas une espèce en voix de disparition. Bien au contraire. Cependant, c'est elle qui nous conduit tout le droit dans le mur par son comportement nihiliste. C'est elle qui fait que notre société se trouve aujourd'hui au bord du gouffre. La Terre, elle, lui survivra. Des changements climatiques, des pandémies, des extinctions massives d'espèces, il y en a déjà eu plusieurs par le passé ; il y en aura d'autres à l'avenir, c'est une certitude. Mais ce sont Monsieur et Madame Glandu qui sont les germes de notre extinction ; et pire, les germes de l'anéantissement de leurs enfants...
Dominique Capo
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