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15 décembre 2021

Décision Pôle Emploi :

X1

Dominique CAPO Le 15/12/2021

 

 

 

A Pole Emploi Basse Normandie

Pole Emploi Cherbourg La Noé

100 Impasse des Cerisiers

CS 70018

50110 Tourlaville Cedex

 

Madame,

 

Je vous écris d'urgence après avoir découvert, ce matin, votre courrier d'avertissement de cessation d'inscription à Pôle Emploi. Il est évident que je conteste avec la plus grande énergie cette décision dont, qui plus est, les raisons ne reflètent pas tout à fait la réalité de nos échanges et de mes démarches en matière de recherche d'emploi.

Certes, je dois m'occuper « en permanence » de ma « compagne » atteinte de sclérose en plaques. Certes, suivre une formation à distance m'est impossible. Certes, je vous ai fourni une lettre de mon médecin traitant, le docteur De Geyer, appuyant ces faits. Par contre, là où votre motif de décision dans le but de me radier de la liste des demandeurs d'emploi est tronquée, pour ne pas dire mensongère, c'est que je suis apte à pourvoir à un emploi à mi-temps, chez moi, en dehors des moments où je m'occupe de ma compagne. Je suis apte à chercher un emploi à mon rythme, sans pression, comme ça a été le cas avec l'aide des conseillers Pôle Emploi qui vous ont précédé, et qui ont compris la complexité et la spécificité de ma situation.

Car, pour avoir échanger avec eux, ceux-ci avaient admis que j'étais « un cas à part », comme il en existe parfois. Ce n'est pas de gaieté de cœur que j'y suis confronté. Si je pouvais faire autrement, ce serait avec joie que je m'y pourvoirais. J'ai toujours accompli l'ensemble des démarches auxquelles Pôle Emploi m'a soumis. Toujours. Mais à chaque fois, Pôle Emploi a adapté ses exigences à mon encontre à ma situation.

L'Humain, je le pense, et j'imagine que le but de Pôle Emploi est d'adouber dans ce sens, est au centre des attributions de Pôle Emploi. Vous savez, une fois encore, en lisant votre courrier, j'ai été victime d'une crise de convulsions doublée d'une crise de panique. Depuis que je suis suivi par un conseiller Pôle Emploi, c'est la première fois que l'un de mes interlocuteur est si intransigeant, si dénué d'humanité et d'empathie à l'égard des difficultés qui sont les miennes.

De plus, lors de notre dernier échange, vous m'aviez fait part du transfert de mon dossier auprès de Cap Emploi. Je vois que, plutôt que d'effectuer cette démarche auprès de collègues plus compétents vis-à-vis de ma situation, vous préférez la solution de facilité qui est de me radier. Ainsi, les statistiques baisseront. Et comme nous sommes à la veille d'élections, ça prouvera que vos services font le nécessaire pour amoindrir celles-ci. A n'importe quel prix. Y compris au prix du délestage des plus faibles, des plus démunis, des plus difficiles à « caser ».

Vous n’êtes pas sans ignorer que l'ASS que Pôle Emploi m'attribue est le seul revenu que j'ai. Ce revenu m'est nécessaire, pour ne pas dire indispensable, autant pour moi, que pour les charges liées à la sclérose en plaques de ma compagne. Sans cette ASS, vous nous mettez dans une situation financière intenable. Mais là encore, à vos yeux, ce n'est pas le plus important. Le plus important est de trouver un moyen de vous débarrasser de moi. Et vous vous êtes jetée sur le premier prétexte venu pour cela.

Vous vous moquez éperdument que j'effectue quotidiennement mes propres recherches d'emploi. Quand j'ouvre mon ordinateur, et alors que ma compagne est occupée à d'autres activités où elle n'a pas besoin de moi, et ce, même si mon oreille est toujours tendue pour savoir que tout se passe tranquillement pour elle, c'est ma priorité. Que ce soit sur le site internet de Pôle Emploi, que ce soit sur LinkedIn, ou par le biais de divers organes, je compulse les annonces d'emploi qui pourraient correspondre à mes capacités, à mon expérience, à mon parcours scolaire, et à la spécificité de mon cas.

Tous les jours. Cependant, pour vous, tout ceci est sans valeur. De plus, la semaine dernière, vous m'avez fourni par mail les informations que je vous ai réclamé – je vous ai même relancé à ce propos – concernant le statut « d'Aidant ». Les démarches, où, qui, comment, œuvrer pour acquérir ce statut et être rémunéré, et donc avoir un emploi, telles que mes obligations auprès de Pôle Emploi l'exigent. Vous n'avez pas attendu une semaine, à la veille des fêtes de Noël, la crise du Covid ralentissant ce genre de démarches, pour estimer que mon engagement à atteindre cet objectif était nul et non avenu. Vous aviez convenu de voir où celle-ci en était au mois de février, au cours d'un nouvel entretien téléphonique faisant le pont sur ma situation. Là encore, oublié, effacé, abandonné.

Je suis convaincu d'un point, à l'issue de cette lettre, c'est que vous me voyez comme un « cas gênant ». Un numéro de dossier, sans visage, sans consistance, insignifiant. Peu importe les conséquences de vos décisions à mon encontre. Peu importe si celles-ci vont à l'opposé des fonctions fondamentales dont Pôle Emploi est le vecteur. Peu importe les conséquences de vos décisions sur ma recherche d'emploi, sur ma fragilité émotionnelle, sur mon état de santé, sur ma stabilité financière. Tout ce qui compte, ce sont les statistiques, c'est de faire voir à vos supérieurs que vous faites tout ce qu'il faut pour élaguer vos dossiers au mieux des intérêts de Pôle Emploi. Pas des demandeurs d'emploi, uniquement des statistiques de Pôle Emploi.

Enfin, évidemment, au cas échéant, et contraint et forcé parce que ce n'est pas ce que je désire, je répercuterai votre décision et les réalités qui se cachent derrière, du fait de mes spécificités, et des spécificités liées à mon handicap, à la maladie de Sturge-Weber dont je suis atteint, ou de la sclérose en plaques dont ma compagne est victime, auprès de la presse. J'en informerai le public le plus large possible via les réseaux sociaux, via les canaux d'information régionaux ou nationaux, pour qu'ils soient au courant de la manière dont certains référents Pôle Emploi se débarrassent des cas les plus problématiques. Je vous le jure que je le ferai. En même temps, sachez que si je suis obligé de m'y employer, ce sera uniquement à cause de la façon dont vous avez traité mon dossier. Ce sera à contrecœur. Mais ce sera l'ultime recours vers lequel je pourrais me tourner pour faire entendre ma voix.

Je vous prie d'agréer, Madame, mes salutations les plus distinguées.
Dominique Capo   
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