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19 juin 2022

Le Mystère de Rennes-le-Chateau, pages 34-39/45 :

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D'autre part, si, comme l'abbé Boudet on se réfère encore à l'inscription qui porte l'inscription « Mort le 1er 7bre 1782 », on découvre que le 17 janvier 1981 se réunissait à Blois une société fort discrète : le Prieuré de Sion y tenait son assemblée.

Publiée par différents journaux, cette information attira l'attention du grand public sur un ordre qualifié par la presse de « véritable société secrète de cent-vingt-et-un dignitaires ». Lors de cette assemblée de Blois, Pierre Plantard de Saint-Clair fut élu grand maître du Prieuré de Sion et vingt-septième nautonier de l'Arche royale, par quatre-vingt-trois voix sur quatre-vingt-douze votants, au troisième tour de scrutin.

La presse ajoutait que le choix de ce grand maître marquait « une étape décisive de l'évolution des conceptions et des esprits dans le monde, car les cent-vingt-et-un dignitaires du Prieuré de Sion sont tous des éminences grises de la haute finance et de sociétés internationales politiques ou philosophiques. ».

Il est certain que, depuis janvier 1981, une transformation s'est opérée tant en France qu'en Amérique, et que l'Europe n'a pas tardé à en sentir les effets. « Ce fur la fin des privilèges d'un autre Age ».

La presse faisait également remarquer que Pierre Plantard de Saint-Clair est le descendant direct des rois mérovingiens par Dagobert II, et que cette ascendance est authentifiée par la reine Blanche de Castille et par deux autres manuscrits découverts par l'abbé Bérenger Saunière dans son église de Rennes-le-Chateau en 1891.

Le choix de la date du 17 janvier 1981, de la ville de Blois et d'un grand maître incarnant la légitimité n'est nullement indifférent puisqu'il renvoie à des significations symboliques précises, marquant à la fois la continuation, dans la tradition, de l'activité de l'ordre et le renouveau de son action dans le monde.

Rappelons que la date du 17 janvier est celle qui figure sur la pierre tombale de la marquise d'Hautpoul-Blanchefort, que son rôle est primordial dans la découverte des trésors de Rennes-les-Bains, qu'en ce jour se célèbre la fête de saint Antoine l'Ermite dont la statue figure en bonne place dans l'église de Rennes-le-Chateau, et que ce fut le 17 janvier 1382 que Nicolas Flamel, protégé de la reine Blanche d’Évreux, châtelaine de Gisors et grand maître du Prieuré de Sion, réalisa selon la légende sa première transmutation alchimique ; ce récit légendaire ne fait que souligner l'appartenance de l'alchimie au Prieuré de Sion et l'utilisation de certaines richesses du Razès tout en renvoyant à la forteresse et à la ville de Gisors.

Précisons que l'inversion du 9 et du 8 de 1981 donne la date de 1891, dont nous avons vu qu'elle marquait la nouvelle découverte des manuscrits de l'église de Rennes-le-Chateau , que son inscription sur le pilier dit « wisigothique » de cette même église s'accompagne du mot « mission » et qu'il est facile d'y deviner la signature du Prieuré. De même ; si l'on sait que ce pilier est inversé, il est possible d'obtenir une nouvelle date en lisant alors celle de 1681, date de la création des Preux, ou « Enfants de Saint-Vincent », qui furent en leur temps le « cercle extérieur » du Prieuré de Sion, tout en marquant son intervention dans le siècle.

Le choix de la ville de Blois indique la volonté d'honorer spécialement l'homme à propos de qui Pierre Plantard de Saint-Clair écrivait « qu'il restera le précurseur du cycle nouveau, détenteur du vase d'or, dont il déversa le fluide sur le monde. » : Victor Hugo. En effet, la demeure de son père, le général Hugo, se trouvait à Blois, au 65 de la rue de Foix. Le poète y séjourna à de nombreuses reprises et la ville figurera souvent dans son œuvre, ne serait-ce que par la mystérieuse allusion à la « Tour octogone de Catherine de Médicis » dans « la Reine Margot ». C'est aussi dans cette ville qu'a été faite l'admission à l'ordre de Victor Marie Hugo, le 2 mai 1825, et c'est toujours à Blois qu'il assistera à une assemblée du Prieuré de Sion le 21 et le 22 août 1834, le grand maître étant alors Charles Nodier, à qui il succédera en la fête de sainte Marie-Madeleine le 22 juillet 1844.

La ville de Blois est encore fameuse pour avoir connu les premiers éveils de l'histoire des mérovingiens d'Augustin Thierry. Celui-ci a évoqué comment il reçut la révélation de sa vocation d'historien, alors qu'il arpentait la salle et répétait « Pharamond ! Pharamond ! Nous acons combattu avec le fer ! », en lisant « les Martyrs » de Chateaubriand dans son collège.

Sur le plan religieux et historique, une représentation de la Cierge fut l'objet d'une vénération toute particulière. Il s'agit d'une statue de la Vierge en bois d'ébène qui avait été déterrée par un paysan nommé Bourdin, dans un champ qui, depuis, porte son nom. Cette Vierge noire se confond avec celle que l'on révérait depuis le XIIIe siècle et qui aurait été découverte enlisée dans les sables de la Loire, par des mariniers, et portée respectueusement à l'église de l’île de Vienne. On la vénérait en 1716, au sanctuaire de Notre-Dame-des-Aydes, dont l'un des chanoines nous a laissé une description : « C'était une petite statue de bois qui se trouvait au-dessus de l'autel dans une niche et qui n'avait guère plus de 1 mètre de hauteur. ». Elle fut brisée et brûlée par les sans-culottes le 24 novembre 1793.

Auparavant, elle avait été mêlée à différents événements historiques. Ainsi, Jeanne d'Arc, partant pour aller délivrer Orléans, vint invoquer Notre-Dame-des-Aydes, les 26 et 27 avril 1429, après avoir reçu son étendard dont elle devait dire à ses juges pour expliquer sa présence au sacre de Reims que « s'il avait été à la peine, il devait être à l'honneur. ». Nous aurons l'occasion de revenir sur ce rôle d'ambassadrice du Prieuré de Sion que joua la Pucelle.

En 1588, lorsque le roi Henri III convoqua à Blois les états généraux, l'ouverture en fut faite sous la protection de Notre-Dame-des-Aydes, où il se rendit avec la reine Catherine de Médicis, la cour et les députés des trois ordres. Et c'est encore à cet autel que Louis XIII vint renouveler la consécration de la France à Notre-Dame, selon l'acte solennel qu'il avait fait à Abbeville le 15 août 1638.

Ce choix répété de Blois pour y tenir au cours des siècles, différentes assemblées, exprime l’intérêt tout particulier du Prieuré de Sion pour Celle qui est la mère de l'Humanité, l'éternel principe féminin. Celle que l'on nomme, dans cette ère finissante, la Vierge Marie et qui demeure l'éternelle Isis.

Et cela est d'autant plus évident si l'on sait que lors de de sa fondation l'ordre porta le nom de « Prieuré de Notre-Dame de Sion ». En effet, Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lorraine, comte de Boulogne, vicaire du Saint-Empire, guide et promoteur de la première croisade, premier roi de Jérusalem (il se contenta en fait du titre d'avoué du Saint-Sépulcre) fonde en 1099, dans la ville de Jérusalem, dont les croisés viennent de s'emparer de haute lutte et après un épouvantable carnage, un ordre de chevalerie baptisé ordre de Sion. Godefroy IV le Preux, fils d'Eustache II, comte de Boulogne et de la comtesse Ide d'Ardennes, dame de Bouillon, descend de Charlemagne et appartient par ses arrière-grands-parents, Hugues dit « Long Nez » et Agnès dite « la Belle » à la lignée mérovingienne. Hugues Long Nez était l'arrière-petit-fils de Sigebert VII, duc de Razès et le premier à porter le nom de « Plantard » écrit en un seul mot.

Ainsi, le sang des Sicambres coule dans les veines du duc de Bouillon et de son frère Baudouin de Boulogne, qui lui succédera sur le trône de Jérusalem. Les deux hommes n'ignorent pas la grandeur ni la légitimité de leur ascendance mais ils ne sont pas hommes à tirer vengeance d'une félonie et d'un crime vieux de quatre siècles. Face au pouvoir temporel des pontifes romains et la dynastie capétienne, les deux descendants mérovingiens opposent la royauté de l'esprit. Cette quête du spirituel conduit Godefroy à rencontrer les membres d'une confrérie chrétienne, « les frères de l'Ormus », qui se rattache à la fois aux traditions initiatiques de l'ancienne Égypte et de la Grèce et à l'enseignement de certains groupes hébraïques héritiers des esséniens, Ormus, ou « Ormessius ». Celui-ci étant un prêtre séraphique d'Alexandrie qui avait été converti au Christianisme en 46, par saint Marc. Avec six autres convertis, il n'allait pas tarder à fonder la société dite « des Sages de la Lumière », à laquelle il donnera pour emblème une croix rouge. Dix siècles plus tard, ayant réalisé la synthèse de divers enseignements et connaissances ésotériques, les Frères de l'Ormus se réclament de l’Église de Jean. Godefroy de Bouillon forme alors un grand dessein : il mettra son épée au service de l’Église de Jean, cette Église ésotérique et initiatique qui représente la Tradition, celle qui base sa primauté sur l'Esprit. Ainsi prend naissance l'ordre de Sion, dont le cœur se situe à l'abbaye Notre-Dame de Sion, à Jérusalem.

Godefroy de Bouillon ne pourra parachever son œuvre. Il meurt en 1100, mais d'autres reprennent le flambeau. En 1118, Hugues de Payen, qui allait être élu l'année suivante premier grand maître du Prieuré de Sion, fonde avec Bisol de Saint-Omer et Hugues de Champagne, l'ordre du Temple, dont il devient également le premier grand maître.

Ainsi, la filiation de l'ordre du Temple au Prieuré de Sion est-elle directement établie, et il ne faut voir dans les maîtres secrets du Temple que les grands maîtres du Prieuré de Sion et la manifestation de leur autorité, quand ils n'étaient pas eux-mêmes officiellement grands maîtres du Temple.

Ainsi, en ce début de XIIe siècle, les moyens spirituels et temporels, qui doivent permettre la réalisation du rêve sublime de Godefroy de Bouillon sont-ils réunis : l'ordre du Temple sera le porte-glaive de l’Église de Jean et le porte-étendard de la première dynastie, le bras qui obéira à l'esprit de Sion.

C'est à cette renaissance spirituelle qui s’apprêtait à bouleverser la chrétienté que faisait allusion René Grousset, dans son bel ouvrage « les Croisades », quand il écrivait : « Il existait pour Baudouin 1er de Bouillon une tradition royale, égale, car fondée sur le Rocher de Sion, à celle du Capétien, de l'Anglo-Normand ou de l'Empereur Germanique. ».

 

A suivre...

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