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Mes Univers
27 août 2022

Un monde idéal qui n'existe pas.... :

X1

Je tiens à vous rassurer, après ces derniers jours où mon moral a été au plus bas, aujourd'hui, ça va mieux. Je ne dirai pas que tout va bien dans le meilleur des mondes. De toute façon, ce "meilleur des mondes" n'existe pas, et c'est tant mieux parce que qu'est ce que nous nous y ennuierions ! Tous clonés, tous possédant les mêmes idées, les mêmes rêves, les mêmes espoirs, les mêmes passions, les mêmes centres d’intérêts, ou les mêmes ambitions, par exemple !

Aldous Huxley, Georges Orwell avec 1984, déjà que le monde que vous décrivez dans vos romans - de science fiction à l'époque - ressemble beaucoup au notre, et de plus en plus au fur et à mesure que le temps s'écoule, quelle horreur ce serait si tout était "parfait" ici-bas. D'ailleurs, comment définir cette perfection ? Comment définir ce "meilleur de mondes" auquel chacun aspire ? Alors que nous sommes tous et toutes différents, et que nos critères pour le caractériser varient en fonction de qui nous sommes, de notre éducation, de notre parcours professionnel, de notre statut social, de l'endroit où nous vivons - dans la même ville, dans le même département, dans la même région, dans le même pays, sur le même continent..., ou pas. Alors qu'il change en fonction de notre culture, en fonction de nos expériences, en fonction des gens que nous côtoyons ou que nous croisons - au quotidien, ou non.

Bref, ce monde idéal n'existe pas, et c'est une bonne chose. Ce serait effrayant. Ce serait un monde gris, triste, où parce que tout serait simple et tout serait facile, personne ne ferait d'efforts pour aller de l'avant. Personne ne serait curieux de savoir ce qui se cache derrière l'horizon. Personne ne créerait plus rien, n''inventerait plus rien, ne croirait plus en rien ni en quiconque. Déjà que Dieu est mort, ou presque - pour ma part, j'estime que c'est tant mieux -, l'Humanité n'aurait plus d'avenir. Elle se comporterait comme un légume qui ne déciderait rien, qui ne penserait rien, qui ne réfléchirai plus, qui n'aurait plus aucune réaction, qui n'aurait plus aucun sentiment.

Quand j'y songe, ça me donne des sueurs froides ; d'autant que de ce que je vois de la part de beaucoup de personnes qui s'expriment sur Internet, et sur Facebook particulièrement, le germe de ce que je décris est en train de les dévorer. Pire, ça leur plait ; ces personnes en redemandent.

Bref, mon propos originel n'était pas celui-ci. Mais, une fois encore, je me suis laissé emporté par mon intellect et mes raisonnements sur ce que j'observe de notre société. Cette indifférence et cette léthargie spirituelle ou en matière de curiosité et d'érudition qui me met souvent en colère. On a peur de ce qu'on ne connait pas, c'est à la base même de ce qui fait de nous des êtres humains, et des relations que nous avons les uns avec les autres. Or, cette peur suinte par tous les pores du comportement de l'immense majorité des gens qui s'expriment sur les réseaux sociaux.

Si non, ils ceux-ci ne se cantonneraient pas à publier et à partager des images ou des vidéos de leur quotidien idéalisé. Si non, ils ne se réfugieraient pas dans l'éphémère ou le superficiel, dans la bêtise et l'ignorance - ou dans la croyance en des idées ou des informations fantaisistes, ineptes, qui n'ont rien à voir avec la réalité des faits. Qui n'ont rien à voir avec une compréhension de l'actualité, du passé, des sciences, de la religion, de la politique, du changement climatique, que sais-je encore, énormément plus complexe et diversifiée qu'ils se l'imaginent.

Les deux ou trois bribes de renseignements qu'ils ont trouvé sur Internet ou ici même , et auxquels ils se réfèrent pour se faire leur opinion, ne sont rien. Tant de facettes, tant de connaissances, tant de réflexion, tant de raisonnements, doivent être utilisés, pour obtenir une once de faculté à comprendre ce sur quoi ces thèmes désirent nous éclairer. Donc, ce n'est pas un morceau de phrase ici, un paragraphe là, une image ou une série d'images ailleurs, quelques vidéos encore ailleurs, qui vont les instruire assez sur tel ou tel sujet afin qu'ils en obtiennent des certitudes fermes et définitives.

En fait, ça demande des années, toute une vie en vérité, de labeur, d'erreurs, d'expériences, d'apprentissage, de rencontres, de lectures, de réflexions, d'échanges, de débats, de visionnages d'émissions ou de documentaires..., pour aboutir très partiellement à ce résultat. Mais rares sont les personnes qui s'y emploient, ou qui désirent suivre ce chemin afin de grandir, d'évoluer, de devenir un peu plus humain, tout simplement. Alors, s'imaginer que le meilleur des mondes existe et qu'on peut l'atteindre au travers de cette virtualité dans laquelle se plongent tant de gens. C'est une illusion.

Ce sont, en fait, des accros à l'éphémérité et à la superficialité, aux échanges simples et faciles qui ne leur apportent rien, si ce n'est que se déconnecter de la réalité pour se transformer en clones décérébrés. Il a d'ailleurs été prouvé à de nombreuses reprises que l'effet de masse - que l'on retrouve dans ce genre de comportement - incite l'individu à se "légumifier". C'est notamment visible dans les stades, lors de matches de foot ou de rugby par exemple, où ce n'est plus le "particulier" qui vocifère jusqu'à en venir aux mains avec les supporters de l'équipe adverse parfois ; c'est l'effet de groupe qui domine.

Cette particularité se retrouve également par rapport aux émissions de télé-réalité ou en examinant ce que la plupart des gens publient sur les réseaux sociaux. Si un homme ou une femme au corps "parfait" à l'environnement idyllique, entouré des beaux objets, etc., parait, les likes et les commentaires élogieux pullulent. Même sachant que ces photos ou vidéos ont été retouchés afin d'attirer le maximum d'attention, ce désir d'idéal - par essence inatteignable et provisoire -, parce qu'il est collectif, emporte tout sur son passage. La raison, la réflexion, l'intelligence, le savoir, la personnalité ou le caractère de chacun, tout est balayé d'un revers de la main. Il y a de quoi être terrorisé quand on y songe !

Mais qui, lorsqu'il ou lorsqu'elle se laisse envahir par ce genre de réaction et de comportement, y songe vraiment ? Ici, en tout cas, je n'ai constaté aucun texte, aucune vidéo, qui abordait ce sujet. Il faut dire, que je n'ai pas énormément cherché, vu que je suis davantage pris par ce que j'écris et par ce que je lis, que par tout ce qui défile sur l'écran de mon ordinateur. Je préfère la chose écrite, les livres en particulier, que me référer à tout ce qui est débité afin de captiver notre attention à outrance.

C'est drôle ! Quand j'ai commencé à rédiger cette "brève", je pensais juste informer mes lecteurs et lectrices que mon moral allait mieux. L'horizon s'éclaircit en ce qui concerne la gestion de la sclérose en plaques de ma compagne au quotidien. Enfin, le remboursement de ce que la MDPH nous devait quant à la prise en charge de l'aide à la personne dont elle bénéficie pour sa toilette, a été effectué ; et je pense qu'il ne devrait plus y avoir de problèmes à ce propos à l'avenir. Enfin, une personne va nous aider a arranger nos meubles, à terminer l'aménagement de notre habitation - après trois mois d'attente - dans les jours qui viennent. La rédaction de la quatrième version de mes Mémoire progresse de la manière que je l'espérais. J'ai trouvé comment l'amener là où je les voulais après ces trois tentatives précédentes, et j'en suis heureux.

Le seul bémol, c'est que c'est difficile d'être tout le temps perturbé par un quotidien qui m'oblige à m'en détourner régulièrement. Pour la concentration, pour l'énergie et l'attention à y consacrer, c'est éprouvant. Enfin, je lis énormément, et c'est un plaisir sans commune mesure que je retrouve enfin, après des mois ou des années durant lesquelles j'avais freiné ce besoin, cet impératif qui me tenaille. En ce moment, je relis "le Fléau", de Stephen King, avec un immense plaisir. J'ai lu "Fondation", d'Isaac Asimov, jusqu'au milieu de la semaine qui vient de s'écouler, et le me suis acheté "le grand livre des Robots" dans la foulée, que je dévorerai prochainement. Et évidemment, des dizaines d'autres romans attendent que je me plonge dedans ; prochainement.

Donc, ça va mieux, même si je suis toujours aussi fragile et à fleur de peau ; même si les blessures que je ne cesse de décrire ne sont pas cicatrisées et ne le seront jamais. Je suis conscient qu'il suffirait qu'un événement, qu'un imprévu, que quelqu'un vienne les effleurer - volontairement ou non, par inadvertance ou non - pour qu'elles me fassent à nouveau hurler de douleur et d'effroi. Je sais aussi qu'écrire ce qu'elles déclenchent en moi me fait du bien. Néanmoins, je préfère mille fois plus philosopher et réfléchir sur des questions telles que celles que j'ai soulevé tout le long de ce texte, plutôt que crier mon désespoir et ma détresse à la face du monde. Car, quand je réfléchis et raisonne, lorsque j'use de mes connaissances et de mes regards sur les innombrables facettes de l'Humanité, de notre monde, et de notre univers, c'est vraiment moi qui s'exprime. C'est ce à quoi je suis destiné envers et contre tout.

Comme mes Mémoires que je rédige pour témoigner ce qu'est l'existence d'une personne atteinte de la maladie orpheline de Sturge-Weber, d'un angiome facial interne et externe, et une hémiplégie partielle du coté droit de son corps. Comme mes textes historiques sur diverses périodes de l'histoire de France, de l'Europe, ou du monde. Comme mes thèses sur le devenir de notre société, de notre civilisation, de notre espèce. Comme ces recherches sur les mythes, les légendes, les traditions, les religions, etc. d'aujourd'hui et d'hier. Comme mon intéret pour l'ésotérisme ou l'occulte, pour les mystères de notre monde ou du cosmos. Comme ma curiosité intellectuelle et littéraire, pour l'art sous toutes ses formes, pour la science et les nouvelles technologies. Tout ça fait intrinsèquement partie de moi. Et c'est ce que je souhaite avant tout partager avec ceux et celles qui me suivent et me lisent.

Car je ne souhaite pas être un de ces moutons que l'effet de masse, que l'idéalisation de soi par les images ou les vidéos, que la tentation de la facilité et de la superficialité génère chez tous ces clones qui publient tous à peu près la même chose. Non, l'éphémérité et la bêtise, le manque d'érudition ou de curiosité intellectuelle, ce n'est pas moi. Et je tenais à vous rassurer parce que si moi ou qui que ce soit sur cette belle planète - bleue encore pour temps - ne vit pas dans le meilleur des mondes, loin de là, je vais malgré tout mieux qu'il y a quelques jours ; et j'espère que cet état de grace perdurera le plus longtemps possible, évidemment...

Dominique Capo

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