Faux semblants :

Il y a des femmes dont la beauté est telle qu'elles vous détruisent l'âme et le cœur. Il y a des femmes à la séduction si dévastatrice qu'elles vous blessent lorsqu'elles font comme si vous n'existiez pas, comme si vous n'aviez aucune importance, comme si vous n'étiez qu'un anonyme parmi d'autres anonymes qui les déifient désespérément.

Ces femmes, elles vous torturent ; elles vous crucifient. Elles n'ont pas besoin de vous, alors que vous avez tellement besoin d'elles. A leurs yeux, vous êtes, au mieux, un objet de curiosité avec lequel elles jouent quelques instants avant de passer à un autre plus attirant. Au pire, vous n'êtes qu'un être qu'elles ignorent délibérément parce qu'il n'est pas à la hauteur du regard qu'elles portent sur elles ; parce qu'il n'entre pas dans les critères des personnes qui méritent leur attention.

Alors, échanger avec elles, leur parler de vive voix, les rencontrer, même, il en est hors de question. Vous n'avez aucune valeur ; votre bienveillance ou votre affection, vos mots les encensant ou tout ce que vous seriez prêt à leur offrir, juste pour être à leurs cotés, juste pour avoir une toute petite place au sein de leur existence, elles s'en moquent éperdument. Que vous vous mettiez à genoux devant elles en leur tendant tous les trésors du monde afin de leur rendre hommage avec respect et dévotion, ça les laisse de glace. Que votre corps, que votre cœur, que votre âme, soient sanguinolents à force d'avoir usé de toute votre énergie afin de leur plaire, ça les laisse de marbre, évidemment.

Vous n'êtes rien, pour elles. Elles sont aimées et entourées, elles sont choyées et adulées. Elles ont tous les hommes de la Terre à leurs pieds. Un mari, un compagnon, un amant même, il leur suffit de claquer des doigts, il leur suffit d'en désigner un parmi tous ceux qui se bousculent à leur porte, et les voilà satisfaites. Vous, vous êtes un moins que rien ; un va-nu-pied dont les sentiments que vous éprouvez pour elles, dont les émotions qu'elles suscitent en vous, elles les foulent aux pieds plus ou moins délibérément.

Même si vous mourriez pour elles, juste pour avoir le droit de les côtoyer un moment, juste pour bénéficier de leur amitié et de leur bienveillance, ce ne sont pas des notions auxquelles elles attachent une quelconque valeur. Tout, plutôt que de rendre heureux quelqu'un comme vous parce qu'elle a choisi de vous regarder. Tout, plutôt que de prendre un peu de temps pour lui offrir ce qu'aucune d'elles n'a jamais souhaité lui accorder, dusse-t-il en devenir fou ; ou dusse-t-il en périr dans la solitude et les tourments.

Voilà ce que sont ces femmes dont la beauté exaltent les sens ! Voilà ce que sont ces femmes qui exhibent leurs charmes et leurs courbes parfaites au tout venant. Ce sont des tentatrices qui, comme en ce qui me concerne, détruisent les âmes et les cœurs des plus fragiles et des plus vulnérables. Ce sont des femmes qui se rient de ce qu'elles pourraient vous apporter - simplement amicalement - si elles vous ouvraient leur univers de la même manière qu'à un familier doté de respect et d'affection à leur encontre. Voilà ce que sont ces femmes qui vous blessent, qui vous humilient, qui vous meurtrissent, qui vous poussent au désespoir et vous font basculer vers le néant...

Dominique Capo