Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
10 janvier 2012

La Citadelle des Ombres - Nuit du Deuxième au Troisième Jour, Cinquième Partie

144Je traverse l’ouverture. Sans savoir dans quelle direction mon corps – ainsi que celui de Fÿn-loth – a été catapulté, j’atterris. Je heurte un bloc rocheux tombé du plafond bloquant en partie le passage à un mètre à l’entrée de la crypte. A moitié sonné par le choc, j’ai l’impression qu’une nappe de brouillard grisâtre s’abat sur moi ; d’autant que l’obscurité à l’intérieur du corridor est totale. Je ne parviens même pas à discerner si mon compagnon se trouve à proximité de moi ou non ; ou tout simplement, si j’ai réussi à le conduire hors de portée d’Oleÿth et de ses Serviteurs.
Je hoche légèrement la tête afin de reprendre progressivement mes esprits. Au bout de ce qui me paraît être quelques secondes, la brume qui m'engourdissait l'esprit se dissipe. Mais la nuit qui m'environne est toujours présente ; elle pèse sur les lieux comme un manteau opaque recouvrant tout. La seule lueur que j'aperçois se situe dans mon dos ; elle est émise par les brandons du feu de camp que j'ai allumé un moment plus tôt. Or, maintenant, ces tisons sont dispersés un peu partout dans la salle mortuaire. Et c'est leur flamboiement disparate et momentané qui vient de nous sauver.
Malgré tout, ils vont rapidement s'éteindre. Non que je craigne que les Spectres s'aventurent dans le corridor. Je suis convaincu qu'Oleÿth et ses sbires ne sont présents que pour protéger l'accès à leurs tombeaux durant les heures qui se situent entre le crépuscule et l'aube. Je souhaite surtout, et avant tout, y voir plus clair, localiser Fÿn-loth, et parcourir les quelques mètres qui nous séparent de l'angle que fait le couloir un peu plus loin. Dès lors, nous serons définitivement à l'abri des créatures mortes vivantes qui hantent les lieux.
Je murmure "Shalëk" afin de réactiver mon anneau Magique. Immédiatement, les diamants servant de globes oculaires au dragon sculpté au sommet de celui-ci se mettent à luire. Leur flamboiement diffus et rougeâtre se répand autour de moi, faisant instantanément reculer les ténèbres environnantes dans les recoins les plus éloignés du lieu. En même temps, je me rends compte que le jeune Mage Elfe est couché de tout son long sur le sol à moins d'un mètre. Il se trouve en fait de l'autre côté de l'amas pierreux dont une grande partie disparaît sous une épaisse couche de ronces multicolores, de poussière, et de toiles d'araignées déchiquetées. Il est toujours inanimé, mais il ne semble avoir subi aucun dommage, puisque j'entends sa respiration ; mieux encore, je perçois ses ronflements ; ils paraissent ne pas s'être interrompus au moment où je l'ai empoigné à bras le corps pour le sortir de la crypte, puis, au cours de notre fuite empressée.
Je m'approche prudemment de lui en traînant ma jambe engourdie par le froid derrière moi. Elle est pesante, aussi dure qu'un morceau de bois. La rigidité qui l'a envahie s'est maintenant propagée de mon talon d'Achille au haut de ma cuisse. Mais comme les doigts d'Oleÿth n'ont pas pu l'étreindre assez longtemps, ceux-ci n'ont pas pu étendre l'emprise de leur maléfice à l'ensemble de mes membres, puis de mon corps. Auquel cas, leur Magie aurait fini par se distiller jusqu'a mon cœur. Elle aurait totalement vampirisé son énergie vitale. Et, en moins d'une minute, j'aurai fini par mourir dans d'horribles souffrances.
J'en profite pour jeter un coup d'œil vers l'ouverture menant à la crypte. La luminescence qui y était vive il y a un instant est sur le point de disparaître définitivement. Je n'y discerne plus aucun mouvement. Malgré tout, on intuition me dit que les Spectres y sont toujours présents. Puisqu'il n'y a plus aucune présence humaine animée d'énergie vitale, je suppose que ceux-ci se sont à nouveau dispersés. Il suffirait pourtant que Fÿn-loth ou moi franchissions l'ouverture dans le sens inverse, pour qu'ils surgissent une fois de plus des limbes et se précipitent sur nous.
Avec difficulté - ma jambe est parcourue de douleurs proches de l'insoutenable -, j'atteins finalement mon compagnon. Je m'assieds contre le mur non loin de lui ; je suis sur le point de m'évanouir d'affliction. De la sueur s'est mise à perler de partout sur mon visage au cours de la demi-douzaine de pas que j'ai effectué. J'ai bien cru que des milliers d'aiguilles me transperçaient le membre de part en part. Maintenant que je m'appuie contre la paroi, je la sens diminuer. Elle s'efface très vite, du moment que je ne m'appuie pas dessus.
Je tourne alors les yeux vers Fÿn-loth. Il a les traits apaisés. Sa respiration est régulière et rassérénée. Ses ronflements se dissipent doucement, comme s'il était sur le point de sortir de sa léthargie forcée. Cela me rassure. Bientôt, ses paupières sont agitées de spasmes incontrôlés. Ses lèvres se mettent à se mouvoir timidement. Pour calmer ses mouvements, je pose délicatement l'une de mes mains sur son bras. Et je dis :
- "Voilà, c'est terminé, tout est calme désormais. Il n'y a plus aucun danger."

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 588
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité