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Mes Univers
27 décembre 2022

J'ai essayé. J'ai échoué. Je disparais :

X1

L'immense majorité des gens ne sait pas ce qu'est la véritable solitude. Celle qui fait que l'on attend désespérément à coté du téléphone que la personne avec laquelle on a envie de partager un peu de soi, avec laquelle on a envie de découvrir un peu de qui elle est, vous appelle. Cette solitude qui vous fait pleurer chaque nuit, qui vous fait vous maudire qui vous êtes chaque jour.
 
Cette solitude qui fait que les gens que vous aimez et qui disent vous aimer ne veulent pas de vous parce que vous ne vous contentez pas des banalités qu'ils ne cessent de débiter lorsque vous les côtoyez. Cette solitude qui fait que, même lorsque vous êtes entouré, personne ne vous voit, personne ne vous entend, personne ne désire échanger un mot avec vous, personne n'a envie de vous rencontrer.
 
Cette solitude derrière laquelle se cache tant d'amour à donner, tant d'amitié à partager, tant de curiosité dans moult domaines que vous tentez d'alimenter. En vain, évidemment, puisque les gens à qui vous désirez offrir votre amour, votre amitié, votre sincérité, sont sourdes à vos tentatives de les approcher. En vain, puisque votre bienveillance, votre humanité, votre envie de les connaitre et de les côtoyer, elles les refusent systématiquement. Alors, vos tourments, vos souffrances, vos angoisses, ne font que s'amplifier. Alors, vous priez pour que Dieu, pour que le Destin, pour que le Hasard, vous arrache à cette existence que vous ne supportez plus.
 
Vous vous débattez, mais vous continuez à vous noyer. Vous hurlez, mais tout le monde se moque que vous hurliez ; au contraire, on vous reproche de chercher à vous faire entendre. On vous reproche d'essayer de changer les choses et d'améliorer votre situation. On vous reproche de vouloir un peu vous mettre en avant, alors que ce sont toujours ces fameux "autres" qui prennent toute la place et qu'ils considèrent cela comme normal, naturel, légitime. On vous reproche de vouloir être considéré, de vouloir être respecté pour ce que vous dites, parce que vous préférez les conversations empreintes de culture et d'érudition. Pour que vous n'oubliez pas que vous êtes là pour vous soumettre, on vous rabroue, on vous humilie, on vous tape sur les doigts ; on vous exile, on vous bannit, encore et toujours, systématiquement.
 
Alors, vous êtes seul ; vous attendez, vous espérez. Quand vous essayez de solutions pour vous sortir de cette situation, rien ne vient. Vous demeurez invisible à ceux et celles que vous aimeriez fréquenter pour profiter un peu de ce bonheur après lequel vous courez. Ceux et celles qui seraient capables de vous apporter u peu d'espoir, à qui vous seriez heureux d'offrir un visage plus heureux, plus serein, plus épanoui, restent indifférents à cette joie et à cette satisfaction que vous ressentiriez si vous étiez à leurs cotés. Ils ne comprennent pas cette allégresse qu'ils suscitent chez vous ; ils ne comprennent pas ce ravissement qui serait le votre parce que vous seriez en leur compagnie et que, par là-même, ils embelliraient le cours de votre existence. Ce à quoi vous aspirez, en vérité.
 
Mais non, ça vous est interdit. Vous êtes un réprouvé. Alors, l'espoir déçu vous rend fou de douleur ; il vous blesse plus sûrement que tous les supplices de la Terre. Alors, la solitude vous submerge ; comme une bête à l'affut, elle profite de l'hyper-sensibilité que vous avez développé, afin de vous attaquer sournoisement. Elle ressurgit de là où vous ne l'attendez pas ; de là où vous vous sentez en sécurité. Parce que la sécurité, c'est quelque chose dont elle veut vous priver. Parce qu'elle n'a qu'une seule obsession en ce qui vous concerne. Vous imposer le silence et la solitude, jusqu'à ce que vous en creviez...
 
Voilà pourquoi je n'ai pas ma place ici. Voilà pourquoi je conclus ce texte que personne ne va lire ; dont tout le monde se fout de ce qu'il exprime, de chacun(e) se moque de ce que j'en espère : j'ai essayé. J'ai échoué. Je disparais.
 
Dominique Capo
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