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Mes Univers
20 décembre 2022

J'aimerai tellement... :

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Vous savez, j'aimerai être quelqu'un d'optimiste ; vraiment. J'aimerai être quelqu'un qui rit, qui est détendu, j'aimerai être quelqu'un qui prend la vie comme elle vient, sincèrement. J'aimerai être quelqu'un qui ne se prend pas la tête, j'aimerai être quelqu'un qui n'est pas un éternel angoissé, honnêtement. Ce serait tellement plus facile, ce serait tellement plus simple.

 

C'est ce qu'on attend de moi ; c'est ce qu'on exige de moi, je le sais ; on ne cesse de me le répéter. Soyons joyeux ! Esclaffons nous ! Faisons des pirouettes ; Soyons légers et insouciants. Soyons détachés et frivoles ! Sauf que tout ça, je n'y arrive pas. Sauf que je n'en n'ai pas la force ni le pouvoir. Sauf que cette injonction « à voir le coté positif des choses plutôt que le coté négatif » m'écrase davantage qu'il ne me soulage. Ces maximes toutes faites, c'est terriblement oppressif pour moi, quasiment de la persécution. C'est de l'arbitraire, c'est d'une violence inouïe quand, comme moi, on est au bout du rouleau. Ce n'est pas ce que j'ai besoin d'entendre ni de recevoir.


Ce que j'aimerai recevoir, par contre, c'est de l'amour et de l'attention. C'est de la tendresse et de l'affection. C'est d'être quelqu'un entouré de ceux et celles qu'il aime et qui l'aiment. J'aimerai être entouré de proches, d'ami(e)s attentionnés et dévoués. J'aimerai être entouré de gens bienveillants, qui se soucient de moi, qui se soucient de mon bien-être, de mon bonheur, de mes besoins, de ce qui a de l'importance pour moi. J'aimerai sentir la main douce d'une femme qui se pose sur mon épaule et qui me sourit lorsque mon cœur bat à l'unisson du sien. J'aimerai sentir la chaleur de son corps lorsque nos deux âmes fusionnent, et que le monde disparaît alors autour de nous instantanément.


J'aimerai être cet homme qui ne souffre plus de cette solitude continuellement. J'aimerai me sentir le bienvenu, l'une de ces personnes que l'on accueille volontiers dans sa famille, parmi ses proches ou parmi ses amis, J'aimerai être cet homme avec qui l'on prend plaisir à converser ou à découvrir ce qui se cache derrière les blessures de son âme et de son corps. J'aimerai être cet homme que l'on n'oublie jamais, que l'on abandonne jamais, dont on se détourne jamais ; pour aucune raison et dans aucune circonstance.

J'aimerai être quelqu'un dont on se soucie sincèrement des difficultés et des épreuves qu'il ne cesse d'endurer. J'aimerai être quelqu'un qui n'éprouve plus jamais la peur, la souffrance, et les tourments. J'aimerai être quelqu'un qui est présent aux cotés de ceux et celles auprès desquels il souhaiterait être. J'aimerai être quelqu'un qui partage et qui échange, qui dialogue - et je ne parle pas des likes, des commentaires, ou des mp de Facebook - avec les gens qu'il affectionne particulièrement. J'aimerai être quelqu'un qui, quand il tend la main à une personne, celle-ci soit heureuse de la prendre.

J'aimerai tant être différent pour être ce quelqu'un qui est dans les pensées, dans les gestes, et dans les paroles, de tous ces gens. J'aimerai tant quitter cette vie pour renaître sous une autre forme afin que ces vœux que je formule soient enfin exaucés. Afin que, moi aussi, j'aie le droit de partager tous ces instants, toutes ces émotions, tous ces bonheurs, qui me sont aujourd'hui interdits. J'aimerai tant brûler ma chair, mon âme, et mon cœur, afin de ne plus être quelqu'un qui subit, mais d'être quelqu'un qui aime et qui est aimé pour qui il est véritablement…


Je suis quelqu'un de gentil. De ma vie, je n'ai jamais voulu de mal à personne. La violence et la haine sont des concepts qui me dépassent. J'ai toujours essayé d'être bienveillant avec tout le monde ; j'ai toujours été à l'écoute des autres. Leurs préoccupations, leurs obligations, leurs choix, leurs motivations, leurs intérêts, leurs projets, leurs rêves, leurs espoirs... sont souvent passés avant les miens.


Je me suis souvent recroquevillé sur moi-même pour leur laisser toute la place ; parce que c'est ainsi qu'on m'a éduqué ; parce que c'est ce qu'on n'a cessé de me répéter : "les autres, les autres, toujours les autres". Quand j'ai essayé de faire entendre ma voix, lorsque j'ai tenté de me rebeller contre cette condition qui m'était assignée, j'ai dû toujours courber l'échine afin de les contenter.


D'ailleurs, je ne me fais pas d'illusions. D'aucuns qui parcourrons ces lignes estimeront que j'en fais trop ; qu'une fois encore, je ne cesse de me plaindre ; qu'il y a pire que moi. Oui, je ne me fais pas d'illusions : il y a des gens qui vont me juger et me condamner pour ces paroles que je prononce. C'est vrai, il y a toujours pire que soi. Mais est-ce raison pour se satisfaire des souffrances et des humiliations dont vous êtes victime ; juste parce que d'autres vivent des événements terribles également. Mais est-ce une raison pour ne pas avoir le droit de pleurer ou de demander que tout ça s’arrête, et définitivement. Mais, est-ce une raison pour ne pas penser un peu à soi et ce qu'il nous plairait de vivre pour que ces tourment s'atténuent ou disparaissent ; et vraiment !


Je suis prisonnier de combats titanesques que je perds systématiquement. Je suis prisonnier d'efforts monstrueux qui me laissent à terre inévitablement. Je suis prisonnier de géhennes qui me happent irrémédiablement. Oui, prisonnier de cette tristesse qui m'accable démesurément. Prisonnier de cette solitude dont je tente désespérément de sortir, mais dont je ne parviens pas à me libérer, pour autant. Prisonnier de ce manque d'humanité à mon égard, moi qui aimerait tant que certaines de ces personnes à qui je tends la main me prennent dans leurs bras ; pour ne plus jamais avoir froid ; pour, à jamais, ressentir cette chaleur humaine qui laissent un vide insondable au sein de ma conscience.


Oui, ressentir de la bonté à mon encontre. Oui, que l'on fasse attention à moi. Oui, que des doigts caressent ce visage couturé de cicatrices dont je suis pourvu. Oui, sentir le regard de quelqu'un d'amical se poser sur soi sans avoir peur que celui-ci éprouve une gêne ou une honte d'être aux cotés d'une personne comme moi. Oui, que mon corps ne soit pas l'objet de répulsion. Oui, que mon âme avide de culture, avide de découvertes livresques et intellectuelles poussées à l’extrême ne soit pas rejetée ou réprouvée. Oui, pouvoir s'exprimer librement sans craindre d'être vilipendé, d'être rabroué, d'être mortifié.

Oui, d'entendre ces mots : "sois le bienvenu, ne sois pas timide, ose parler. Ose te laisser aller à ce que tu cache, tellement tu es terrorisé à l'idée d'être exclu ou abandonné. Ose montrer qui tu es. Ose souhaiter être le centre de la considération et de la sollicitude de ceux et celles qui, habituellement, ne te voient pas tel que tu es. Ose chercher à briller, ose chercher à ressentir cette satisfaction et ce bonheur d'être invité, d'être "dorloté", d'être comblé de bienfaits. C'est naturel, c'est humain !". Car, ces mots, moi, Dominique, j'en suis en manque ; depuis des années. Et Dieu seul combien j'en ai besoin ; qu'en être privé depuis tant de temps est équivalent à une mort lente et horrible, assurément.…


Dominique Capo

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